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Des REP+ en Polynésie sans enseignants supplémentaires ?


Xavier Marand, secrétaire national adjoint du Snes est en Polynésie jusqu'à la fin de la semaine. Ce vendredi, il se déplacera à Rangiroa.
Xavier Marand, secrétaire national adjoint du Snes est en Polynésie jusqu'à la fin de la semaine. Ce vendredi, il se déplacera à Rangiroa.
PAPEETE, le 15 avril 2015. Le secrétaire national adjoint du Snes est actuellement à Tahiti pour assurer une formation en raison de la mise en place de la gestion, au niveau du vice-rectorat des carrières des professeurs. Il pointe du doigt l'absence de moyens humains dans les réseaux REP+.
En théorie, les réseaux REP+, ces nouveaux réseaux d'éducation prioritaire, doivent permettre d'engager des moyens supplémentaires –financiers et humains- pour permettre aux élèves d'être mieux encadrés et donc potentiellement de mieux réussir. Accompagnement aux devoirs, soutien méthodologique aux élèves, temps de concertation entre enseignants et parents, formation continue pour les professeurs. Les mesures clés de l'éducation prioritaire sont effectivement alléchantes. Mais en pratique selon le Snes, en Polynésie, le déploiement des trois REP+ (à Faa'a, Papara et dans les Tuamotu) à la rentrée scolaire d'août prochain se fera "à moyens constants" précise Xavier Marand, le secrétaire national adjoint du syndicat.

En clair, les moyens humains supplémentaires exigés par les REP+ seront puisés sur les réserves des enseignants remplaçants ou imposeront des heures supplémentaires aux enseignants déjà en poste. Exemple au collège de Papara, où un budget d'une centaine d'heures supplémentaires a été affecté pour la prochaine rentrée scolaire. Les enseignants du réseau REP+ sont censés effectuer 16h30 de cours magistraux devant les élèves et conserver 1h30 pour les temps de concertation. Or, sans enseignants supplémentaires nommés sur l'établissement, ils continueront à effectuer un service de 18 heures, au moins, devant les élèves. Si la paie va se trouver gratifiée de ces heures supplémentaires, en revanche le "résultat est totalement inefficace pour les élèves" commente un professeur.

Autre sujet qui fâche, entre le ministère local de l'éducation et les syndicats enseignants, le fait que la ministre Nicole Sanquer n'avait pas remis, en février dernier, les listes complètes des postulants aux postes d'enseignants en Polynésie aux membres qui siègent à la commission paritaire consultative. "Nous savons que, in fine, le choix des candidats revient de droit au ministre, mais en fournissant une liste partielle de postulants, la commission n'a pas été en mesure de rendre un avis sur l'ensemble des dossiers. D'autant que la ministre n'a fourni aucune explication sur les critères de sélection qu'elle a employés" développe Xavier Marand. En février dernier, les syndicats locaux avaient regretté qu'une liste épurée de la moitié environ des candidats leur ait été soumise. Xavier Marand doit rencontrer ce jeudi soir le vice-recteur Jean-Louis Baglan et le haut-commissaire, Lionel Beffre.


Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 15 Avril 2015 à 17:31 | Lu 1687 fois