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Denis Helme : "Nous avons jugé que les anguilles ont assez crié et les chevrettes assez pleuré"


Denis Helme, président du syndicat No Te Aru Tai Mareva
Denis Helme, président du syndicat No Te Aru Tai Mareva
PAPEETE, 7 septembre 2015 - Le syndicat No Te Aru Tai Mareva a déplacé son mouvement de revendication du rond-point Jacques Chirac jusque devant l'entrée de l'assemblée, que les manifestants ont bloqué tôt lundi matin. Denis Helme affirme qu'il s'agit d'exiger la mise en place rapide de comités de suivi "rivières", notamment pour la Taharuu, à Papara.

Qu’est-ce que vous demandez, ce matin en bloquant l’entrée de l’assemblée ?

Denis Helme : Toujours le même point : les comités de suivi sur toute la Polynésie française. Nous n’avons pas bougé d’un iota : ces comités de suivi doivent être mis en place. C’est une recommandation du Président de la République, dans toutes les collectivités territoriales.

Pourquoi bloquer l’entrée de l’assemblée ?

Denis Helme : Parce que les délibérations et les lois de Pays sont votées ici. Quand on vote une loi ou que l’on délibère pour une vallée, ça se fait ici. Nous avons jugé que les anguilles ont assez crié et les chevrettes assez pleuré. Et que les 57 anguilles qui sont ici ne les entendent pas. C’est pour cela que l’on est ici et non à la Taharuu.

Vous comptez rester là jusqu’à quand ?

Denis Helme : Tout dépend des engagements qui seront pris. Nous avons sollicité le Président (du Pays). Nous avons déjà tenté à plusieurs reprises d’établir le contact avec eux. On se rend compte qu’à chaque fois il se f…t de la tête du syndicat. Nous demandons au président de l’assemblée de faire la médiation de nos demandes.

Qu’en est-il alors de Teiva Manutahi, qui occupe officiellement cette fonction de médiateur de la Polynésie française ?

Denis Helme : Nous l’avons sollicité. Il a participé à la réunion avec le Président Fritch mardi dernier. Mais on se rend compte que même le médiateur de la Polynésie n’arrive pas à se faire respecter. Edouard Fritch s’est envolé vendredi pour une mission hors du territoire. A aucun moment, il n’a mentionné ce séjour à l’étranger lors de notre entrevue.

Que vous a-t-on répondu suite à votre entretien avec le Président Fritch la semaine dernière ?

Denis Helme : Nous n’avons eu aucune réponse franche. S’il faut prendre la Taharuu, notre demande a été très claire « Met-on en place un comité de suivi pour la Taharuu ? » Si la réponse avait été « non », on sortait. Ils nous ont répondu « oui ». Mais, en l’absence de tavana, ce comité ne peut pas fonctionner. Quand j’entends Solia prétendre qu’il fonctionne, c’est un menteur. Ce comité n’existe plus. On veut qu’il soit de nouveau mis en place, à l’image de celui du projet du Tahiti Mahana Beach. Et ça, on le veut dans toute la Polynésie Française.

(Ndlr : Ce comité de suivi pour la Taharuu sera présidé par le médiateur de la Polynésie française jusqu'à l'issue des municipales partielles de Papara, a confirmé lundi le ministre de l'Environnement. Le premier tour du scrutin est fixé le 18 octobre prochain à Papara.)

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 7 Septembre 2015 à 15:27 | Lu 2376 fois