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De San Francisco à Pékin en skate électrique "pour voir comment le monde a changé"


Paris, France | AFP | mardi 18/06/2018 - Fabrice Gropaiz vient de partir de San Francisco pour Pékin, en skate électrique, "pour voir comment le monde a changé", 20 ans après son tour du monde en rollers, entre galères et rencontres extraordinaires.

Un vrai roi de la débrouille! Fabrice a quitté le 27 mai le célèbre pont du Golden Gate, à San Francisco pour faire le tour de la planète, les deux pieds plantés sur son skate. En tirant une remorque, le sourire aux lèvres, avec un drapeau bleu blanc rouge hissé sur sa monture des temps modernes. Voilà ce sportif de 48 ans parti pour un nouveau défi: parcourir trois continents en trois ans -soit 21.000 km- avec quelques fonds propres et un skate offert par un fabricant.
La première fois, en 1996, sur ses patins à roulette, il avait emporté des cartes en papier et collectionnait les pièces de monnaie pour pouvoir appeler d'une cabine téléphonique. Aujourd'hui, il est connecté au monde entier via sa page Facebook (Fabrice Gropaiz - tour du monde en skate électrique) et il est équipé d'un GPS, voire même d'un drone pour partager son aventure !
"Il y a 20 ans, je voulais montrer que je pouvais me débrouiller par moi-même, je n'avais pas de billet retour, presque pas d'argent, je trouvais un boulot en deux jours. J'ai été cuisinier, moniteur de ski, j'ai fait de la plonge. Je ne parlais même pas anglais", raconte à l'AFP Fabrice Gropaiz.
 

- 'Marginal' -

 
Ce poloïste avait bouclé son périple insolite en 1999, ce qui lui avait valu d'entrer au Livre Guinness des records, de capter l'intérêt des médias et d'attirer un gros sponsor.
"Là, le but est de voir le monde et de voir ce qu'il est devenu 20 ans après. Ce genre de challenge, c’est une vie intense. Ce n’est pas une affaire de +je-ne-sais-pas-quoi-faire-dans-ma-vie+ parce que j’adore ce que je fais en ce moment. Mais il y a un côté essentiel dans ce tour du monde, juste le plaisir de dormir quand t’es crevé, de boire quand tu as soif. Tu reviens à des trucs vachement simples", poursuit-il.
Voilà trois ans que Fabrice pensait à reprendre ce qu'il qualifie d'une "vie parallèle, une vie qui n'est pas normale" et dans laquelle il se sent "marginal". Après son franc succès en rollers, il a enchaîné sur un projet du même type en Afrique où il a, entre autres, appris à rouler à un guerrier masaï, quand il ne se retrouvait pas en face à face avec un éléphant au Botswana.
Revenu ensuite à une vie plus classique, il a été chef de bassin de natation, entraîneur de water-polo, et gère désormais des logements particuliers pour vacanciers à La Roche-Guyon (Val-d'Oise) et à Mers-les Bains (Somme).
 

- Sans financement -

 
Pour ce 2e tour du monde, il a fait des économies et pris un crédit en espérant séduire des partenaires financiers pour mener à bien son périple.
"Il y a toujours des gens qui viennent se raccrocher et il y a des opportunités qui se créent. Je ne m’inquiète pas. Et même si ça ne tombe pas, je me débrouillerai. Qu’est-ce qu'il peut m’arriver ? Au pire, t’arrives toujours à manger. Il faut relativiser", glisse ce personnage à l'apparente bonhomie.
Chaleureux et sympathique, Fabrice a déjà conquis la communauté de la mobilité électrique de San Francisco, présente le jour de son départ. Dont un Américain qui, 22 ans plus tôt, était déjà présent pour le lancement de son tour du monde en rollers !
Le Français table sur une moyenne de 150 km par jour, 6 jours sur 7 (soit entre 800 et 1000 km hebdomadaires). Il entend dormir chez l'habitant tous les soirs, moyennant des leçons de skate. Aux Etats-Unis, il fera face à de grosses difficultés en traversant le désert, entre la forte chaleur et les quelque 10 litres d'eau qu'il devra emporter avec lui.
Fabrice en aura terminé avec l'Amérique du nord à la fin du mois de juillet. Il prendra alors l'avion de Miami à Londres et reprendra son skate pour rouler jusqu'à Paris, entre le 30 juillet et le 4 août.

le Mardi 19 Juin 2018 à 04:28 | Lu 269 fois