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Cyril Tetuani placé en garde à vue


Tahiti, le 17 mars 2021 - Le tavana de Tumara'a et président du Syndicat pour la promotion des communes (SPC-PF), Cyril Tetuanui, a été placé en garde à vue mardi dans les locaux de la Section de recherches de Papeete et entendu pour la première fois dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte en mai dernier pour détournements de fonds publics à Tumara'a. Cinq autres personnes, dont des employés communaux, ont également été entendues.
 
Les enquêteurs de la division financière de la Section de recherches (SR) de Papeete ont procédé durant toute la journée de mardi à l'audition en garde à vue du tavana de Tumara'a et président du Syndicat pour la promotion des communes (SPC-PF), Cyril Tetuanui, ainsi qu'à celles de cinq autres employés communaux de la municipalité de l'ouest de Raiatea.
 
Ces gardes à vue ont été effectuées dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 20 mai dernier par le parquet de Papeete pour détournement de fonds publics. Les enquêteurs s'intéressent notamment à des contrats passés entre la commune et des entreprises destinés à faire bétonner les routes de l'île. Car si des travaux ont été à l'époque entrepris, ils n'ont pas été terminés. Plus de soixante personnes avaient déjà été entendues dans le cadre de cette affaire ces derniers mois.

Déjà deux condamnations

Le maire de Tumara'a a déjà un casier judiciaire assez fourni pour des atteintes à la probité. En octobre 2019, l'élu avait été reconnu coupable d'avoir accordé des libéralités à un commerçant et trafiquant d'ice de Raiatea en échange de la somme d'1,5 million de Fcfp. Il avait été condamné à l'époque pour “corruption passive” à une amende d'1,5 million de Fcfp. Rappelons également qu'en 2012, Cyril Tetuanui avait été définitivement condamné à un an de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour “prise illégale d'intérêts” pour avoir fait réaliser des travaux dans sa maison et sa servitude par des agents communaux et agents du GIP et pour avoir détourné à son profit des subventions communales en les faisant transiter par une association qu'il pilotait en sous-main. Une dernière affaire restée célèbre puisque la tavana n'avait jamais effectué sa peine d'inéligibilité. Les services du haut-commissariat et de la justice s'étant à l'époque emmêlés les pinceaux quant à la question de savoir à quelle administration il revenait de signifier officiellement la décision…

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 17 Mars 2021 à 18:25 | Lu 6067 fois