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Crise des instits : "Ils avaient besoin d'être soutenus, rassurés", déclare Tauhiti Nena


Le protocole d'accord de sortie de crise a été signé jeudi soir, au ministère de l'Education, par le STIP/AEP.
Le protocole d'accord de sortie de crise a été signé jeudi soir, au ministère de l'Education, par le STIP/AEP.
PAPEETE, jeudi 14 mars 2013 - La grève est évitée dans l'enseignement primaire, sur le territoire. Point final au mouvement de contestation dans le premier degré de l'enseignement public, le Syndicat territorial des instituteurs, professeurs et agents de l’éducation publique (STIP/AEP) a signé un protocole d'accord définitif mettant un terme au préavis de grève générale déposé le 8 mars.

Cette menace de débrayage avait été suspendue in extremis mercredi soir, à six heures de l'échéance du préavis, dans l'attente de la rencontre avec Tauhiti Nena, le ministre de l'Education, prévue dans l'après-midi le lendemain. Jeudi le protocole a été signé vers 18 h 30 au terme de près de trois heures de négociations, alors que chacun des 9 points d'accord a été longuement discuté.

"Ce protocole a permis de rassurer le corps enseignant, au sujet des mesures que j'avais annoncées. La finalité est que les enseignants, le syndicat et le ministère arrivent à travailler ensemble, pour le bien des enfants. Ils avaient besoin d'être soutenus, rassurés.", conclut Tauhiti Nena.

"Nous sommes très satisfaits du résultat de cet accord", commente de son côté Diana Yieng Kow, présidente du STIP/AEP. "Nous avons l'assurance de la participation de notre ministre dans les négociations engagées avec l'Etat. Le ministre s'est aussi dit prêt à mettre en oeuvre tous les moyens dont il dispose pour que nous retrouvions une sérénité dans le travail".

Pour l'année scolaire en cours, d'accord parties 35 contractuels supplémentaires sont engagés dès ce mois-ci, dont 20 sur le budget du Pays, pour renforcer l'équipe des 128 enseignants mobiles, eux-mêmes dévolus au remplacement des enseignants absents.

En revanche, détonateur du mouvement enseignant, pour l'année scolaire 2013-2014, 35 postes seront supprimés sur les 1 977 que compte l'enseignement public du premier degré en Polynésie française, alors que 20 places sont ouvertes à l'IUFM, l'Institut universitaire de formation des maîtres.

Sur fond d'absentéisme enseignant

A l'origine de la crise, l'annonce de la suppression de 40 postes avait été faite par l'administration de tutelle, pour se plier à la contraction budgétaire décrétée par le vice-rectorat. Sur ce point, le mouvement enseignant aura permis de diminuer de 5 l'ampleur de la réduction d'effectif voulue par l'Etat.

Pour la rentrée 2012-2013, 70 postes avaient déjà été supprimés. "C'est normal", justifie le ministre évoquant la baisse démographique enregistrée de 2 000 élèves, sur le territoire cette année.

"Compte tenu des effectifs aujourd'hui, le ministre devrait rendre plus de 300 postes, si on devait se conformer à la norme nationale (20 élèves par enseignant, NDLR)", complète, donnant l'antienne, Christian Morhain le directeur de l'Enseignement primaire (DEP). "A la rentrée prochaine, il y aura 35 suppressions de poste, mais il faut bien noter que c'est dix fois moins".

Concrètement, 31 960 élèves sont inscrits à la rentrée 2012-2013, dans 1 451 classes sur 211 écoles publiques et CJA (Centres de jeunes adolescents) dans les 15 circonscriptions scolaires d'un territoire éclaté sur une superficie maritime comparable à celle de l'Europe. Cet ajustement par rapport à la norme nationale tente de compenser cette contrainte géographique.

Mais, alors que les instituteurs considèrent d'un oeil mauvais la réduction du corps enseignant, l'administration est confrontée, de son côté, à un phénomène d'absentéisme important et difficile à gérer, parce que non plannifiable par définition. Pour en amortir les effets imprévus et pervers, la DEP dispose de 128 instituteurs mobiles. Ce corps itinérant est renforcé dès ce mois-ci de 35 enseignants supplémentaires.

Au fond, comme dans tout accord, l'important semble que chacun y mette un peu du sien pour le bien de tous, à commencer par celui des enfants, dont il est question in fine.

Diana Yieng Kow, présidente du Syndicat territorial des instituteurs, professeurs et agents de l’éducation publique (STIP/AEP)
Diana Yieng Kow, présidente du Syndicat territorial des instituteurs, professeurs et agents de l’éducation publique (STIP/AEP)

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 14 Mars 2013 à 20:06 | Lu 1981 fois