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Covid-19 : Paris "favorable" à "un appui supplémentaire" en Polynésie


La ministre déléguée chargée de l'autonomie Brigitte Bourguignon, mardi à l'Assemblée nationale, lors de sa réponse au député Moetai Brotherson pendant la séance des questions au gouvernement.
La ministre déléguée chargée de l'autonomie Brigitte Bourguignon, mardi à l'Assemblée nationale, lors de sa réponse au député Moetai Brotherson pendant la séance des questions au gouvernement.
Tahiti, le 27 octobre 2020 - Le gouvernement est "favorable" à un "appui supplémentaire" pour aider la Polynésie française à faire face à l'évolution de l'épidémie de Covid-19 "très préoccupante" sur le territoire, a indiqué mardi la ministre déléguée chargée de l'autonomie Brigitte Bourguignon.

Le gouvernement Castex est "favorable" à un "appui supplémentaire" pour aider la Polynésie française à faire face à l'évolution de l'épidémie de Covid-19, a indiqué mardi Brigitte Bourguignon, comme le rapportent nos confrères de l'AFP.
La ministre déléguée chargée de l'autonomie répondait au député Moetai Brotherson, lors de la séance des questions au gouvernement. Ce dernier venait d'évoquer le risque de déficit en ressources humaines et de demander si l'Etat français soutiendrait le gouvernement polynésien dans une demande de coopération régionale et internationale, avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande, dans le cadre de l'accord France-Australie-Nouvelle-Zélande (FrANZ). Un accord qui institue depuis 1992 une coopération entre la France et ces deux puissances régionales au profit des États insulaires du Pacifique victimes de catastrophes naturelles majeures. 
"Hier nous avons dépassé, en nombre absolu de décès, ceux de la Nouvelle-Zélande, pays de 5 millions d'habitants. Nous sommes 272.000 en Polynésie française", a souligné le député. "Le nombre de lits en réanimation va d'ici deux ou trois semaines se révéler totalement insuffisant", a-t-il plaidé.
"L'évolution de l'épidémie est très préoccupante en Polynésie française", a reconnu Brigitte Bourguignon. "Et je peux vous assurer que le centre de crise est pleinement mobilisé", a-t-elle aussi affirmé en éludant un possible recours à l'accord FrANZ.

L'aide viendra de Paris. "La question d'un appui supplémentaire est en cours de discussion. Nous y sommes favorables", a-t-elle ajouté sans plus de précisions. Elle a également évoqué "l'enjeu de la disponibilité des tests en nombres suffisants (...) afin de limiter la diffusion du virus dans les archipels". 

Selon la ministre, "le nombre de cas actifs a plus que doublé en une semaine", avec "17 hospitalisations supplémentaires sur cette période" et le nombre de personnes en réanimation "a pratiquement doublé en sept jours, soit plus d'une vingtaine actuellement".

Le taux d'incidence est actuellement de "500 cas pour 100.000 habitants. C'est exorbitant", a-t-elle ajouté, précisant que 20 décès ont été recensés, "dont 6 au cours de la dernière semaine".

La Polynésie fait actuellement l'objet d'un couvre-feu entre 21 heures et 4 heures. L'évolution de l'épidémie laisse craindre une saturation du centre hospitalier du Taaone, alors que la prévalence de l’obésité, de l'insuffisance rénale, des maladies cardiovasculaires et du diabète, qui constituent des facteurs aggravants de risque, est très importante dans la collectivité.

Rédigé par AFP le Mardi 27 Octobre 2020 à 09:57 | Lu 2544 fois