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Covid-19 : La solidarité, le maître-mot


Covid-19 : La solidarité, le maître-mot
Tahiti, le 27 mars 2020 – Un groupe de solidarité a été créé sur le réseau social Facebook : « Solidarité épidémie covid 19 – Polynésie ». Ce groupe a pour objectif de répertorier les besoins des personnes en première ligne face à l’épidémie de coronavirus qui sévit sur le fenua et de donner l’opportunité aux citoyens de proposer des solutions à ces besoins.
 
Nicolas Perez a créé « Solidarité épidémie covid 19 – Polynésie », un groupe sur le réseau social Facebook qui rassemble des citoyens « qui souhaitent venir en aide aux personnes qui se retrouvent en première ligne face au coronavirus ». Ce citoyen engagé a expliqué qu’il souhaitait tout d’abord créer une pétition pour permettre aux citoyens de se mobiliser via une réserve civique. Elle permet l’engagement bénévole et occasionnel des citoyens et étrangers résidant régulièrement sur le territoire pour apporter leur contribution à la lutte contre le Covid-19. Cette pétition a mis en lumière le fait que de nombreuses personnes souhaitaient s’engager, mais encore fallait-il coordonner les volontés de chacun. En moins d’une semaine, 1 600 personnes ont rejoint ce groupe. Cela permet notamment de répertorier les difficultés rencontrées par les personnes qui sont aux avant-postes de la lutte contre le coronavirus, mais également aux citoyens de proposer leurs solutions à ces difficultés.

Des besoins pour les masques

Le premier problème rencontré par les premiers acteurs face au coronavirus est le manque de matériel tel que les masques. Pour répondre à ce besoin grandissant, des personnes se sont proposées pour leur faire don des masques qu’elles ont en leur possession. Par ailleurs, certains se sont proposées pour coudre des masques en tissu. D’autres leur ont fait don de rouleaux de tissu dans ce but. Ainsi, lorsqu’une personne part faire des courses, elle peut déposer au passage les masques aux personnes qui en ont besoin. Pour l’heure, aucun motif ne permet d’expliquer un déplacement qui viserait uniquement à la livraison de matériel sur les attestations dérogatoires de déplacement.
 
Pour rappel, le ministre de la Santé, Jacques Raynal avait expliqué au sujet des masques en tissu que « bien qu’ils permettent d’éviter les postillons, cela n’a pas d’intérêt sur le plan du virus. Ça ne protège pas du virus. » Ce à quoi Nicolas Perez rétorque : « Nous sommes face à une situation urgente. On n’en est plus à se demander si l’on peut bénéficier d’une protection académique, on en est arrivé au point où l'on veut juste une protection a minima ». Selon lui, ce type de masques serait utilisé dans des centres hospitaliers de métropole comme à Grenoble ou Marseille, « on n’est donc pas dans quelque chose de si bête que ça ».

Des besoins logistiques

Le deuxième problème rencontré est le besoin, pour les personnels de santé notamment, de trouver des structures d’accueil pour qu’ils puissent se reposer, voire se confiner. En effet, de nombreux témoignages expliquent que les personnels de santé déploient des efforts considérables après leurs services pour éviter de contaminer leurs proches. « On a même eu une femme qui nous a expliqué qu’elle faisait chambre à part avec son mari, qu’elle rentrait par une porte spécifique que les autres membres de la famille ne devaient pas utiliser… » Ainsi, pour éviter de rajouter le stress de contaminer leur famille à ces personnels de santé qui sont en contact direct avec le virus, certains membres du groupe proposent de mettre des endroits à disposition pour les accueillir le temps d’une pause pour qu’ils puissent récupérer. « Nous avons aussi contacté des agences immobilières ou des propriétaires d’Airbnb pour savoir s’il y avait une disponibilité dans les logements à proximité d’un établissement de santé pour le personnel », a expliqué Nicolas Perez. Un institut de beauté de Raiatea aurait par exemple déjà laissé son complexe à disposition des personnels de santé.

le Samedi 28 Mars 2020 à 12:15 | Lu 3182 fois