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Coupe de France : Vénus attaque, la FTF défend


Coupe de France : Vénus attaque, la FTF défend
Tahiti, le 22 juillet 2020 – Arrêtée au stade des demi-finales, la Coupe de Polynésie de football n’avait accouché d’aucun vainqueur. Une compétition inachevée qui n’a pas empêché la Fédération tahitienne de football (FTF) de qualifier le club de Tiare Tahiti aux dépens notamment de l’AS Vénus, tenante du titre et encore en compétition. Un mode de sélection contesté par le club de Mahina et examiné hier par le tribunal administratif.

Au football, les troisièmes mi-temps sont en règle générale festives. L’occasion y est donnée de refaire le match en faisant du sport-fiction si telle frappe avait été cadrée ou tel poteau avait été plus favorable. Hier, au tribunal administratif, la troisième mi-temps était plus agitée. Le contentieux initié par l’AS Vénus ne portait pas sur un pénalty accordé à tort ou une faute non sifflée. Le club de Mahina, par la voix de son avocat Me Quinquis, contestait ni plus ni moins la décision de la FTF, représentée par Me Dubois, d’attribuer la place qualificative pour la Coupe de France à Tiare Tahiti. L’AS Vénus demande donc la suspension de cette qualification ainsi que la reprise de la Coupe de Polynésie, mais pas du championnat.

TA ou TAS ?

À la suite de l’arrêt des compétitions fin mai dernier, le comité exécutif de la FTF du 25 mai avait décidé de répartir les qualifications entre les équipes les plus méritantes. À Pirae et Vénus, les deux premiers du championnat, les places en Oceania League (OFC) et à Tiare Tahiti, troisième de la Ligue 1, le précieux sésame en coupe nationale. Qualification normalement obtenue par le vainqueur de la Coupe de Polynésie, si ce n'est que celle-ci a vu l'arrêt de ses compétitions avant leur terme, sans vainqueur. À la barre, les tacles ont été virils mais corrects. Les débats se sont en effet longuement concentrés sur la compétence même du tribunal, la FTF estimant sur la base des statuts de la FIFA que seul le tribunal arbitral du sport à Lausanne peut régler ce contentieux. Un match à faire sur terrain neutre à quelques 18 000 km de là que l’avocat de l’AS Vénus a contesté, s’appuyant sur les mêmes textes. Après avoir examiné les conditions de transferts de Neymar ou les finances de Manchester City ce mois-ci, la juridiction suisse pourrait avoir à connaitre du mode de qualification polynésien pour le 7ème tour de la Coupe de France.

La légitimité de Tiare Tahiti en question

C’est surtout à propos du choix de l’heureux qualifié que la partie s’est musclée. Selon Me Quinquis, au moment de l’épidémie, quatre équipes qualifiées pour les demi-finales, dont l’AS Vénus et Tiare Tahiti, pouvaient encore prétendre à cette sélection. Pour l’avocat, « celui qui doit faire la Coupe de France, c’est le vainqueur de la coupe de Polynésie qui se joue en match à élimination directe », une logique bien différente de celle du championnat avec des enjeux et une pression bien distincts. La FTF, quant à elle, s’appuie, pour justifier sa décision, sur le seul fait que le club de Moorea a battu celui de Mahina en Ligue 1 et Pirae en quart de finale. Des arguments fédéraux a posteriori, non précisés dans la décision, qui ont paru bien minces lors des débats. L’occasion pour l’avocat du club de l'Est de souligner que Tiare Tahiti n’a « aucune légitimité pour être qualifié prioritairement aux autres clubs » d’autant que, citant les cas italiens et espagnols, « il n’y a pas de raison objective d’interdire la reprise des matchs ».

Le juge unique Retterer, qui fait office de juge arbitre, sifflera la fin de la partie ce soir ou demain matin par une décision qui devrait amener ou non à rechausser les crampons.

Rédigé par Sébastien Petit le Mercredi 22 Juillet 2020 à 21:43 | Lu 1647 fois