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Coup de pied mortel à Moorea : l'accusé condamné à 12 ans ferme


Tahiti, le 25 mai 2022 – Au terme de trois jours de procès, la cour d'assises a condamné le jeune homme de 21 ans poursuivi pour avoir porté un coup de pied mortel à un quinquagénaire le 13 décembre 2019 à Moorea. L'accusé, qui encourait la perpétuité, a écopé de 12 ans de prison ferme. 
 
Le procès de l'homme de 21 ans, jugé pour un vol avec violence ayant entraîné la mort commis le 13 décembre 2019 à Papetoai sur l'île sœur, s'est achevé mercredi soir avec une condamnation de 12 ans de prison ferme. Malgré ses dénégations constantes, l'accusé a été reconnu coupable d'avoir donné un violent coup de pied à un homme de 51 ans qui marchait au bord de la route et de lui avoir ensuite volé son sac. 
 
Sans vouloir “empiéter sur le rôle de l'avocat général”, Me Lloris Peytavit avait soutenu, lors de sa plaidoirie en début d'après-midi, que même si la défense allait tenter d'“instiller le doute”, le dossier était “extrêmement clair”. A la barre, l'avocat a “salué” le courage des témoins oculaires qui sont “injuriés depuis deux ans”, que l'on a sans cesse essayé d'“intimider” mais qui ont choisi d'exercer leur “devoir de citoyen”. Évoquant le défunt, Me Lloris Peytavit a ensuite déploré que les membres de la famille de l'accusé et ses avocats aient décrit une victime “alcoolique” et “planteur de paka” alors que “sa vie avait une valeur comme chacune de nos vies”. “C'était un homme discret et solitaire qui rentrait tranquillement chez lui le soir des faits”.
 
Pas de “doute raisonnable” 
 
Durant un peu plus d'une heure, c'est ensuite l'avocat général qui a tenté de convaincre les jurés qu'il n'y avait pas de place pour le “doute raisonnable” dans cette affaire et ce, malgré l'absence d'aveux. “Plusieurs témoins ont vu l'accusé donner le coup à la victime et lui voler son sac. Ces témoignages oculaires et les constatations du médecin légiste suffisent pour asseoir la condamnation”. Avant de requérir vingt ans de réclusion criminelle, le représentant du ministère public est revenu sur le parcours de l'accusé, un homme “déjà condamné à vingt reprises dont quatre fois pour des violences”. “En 22 ans de carrière, j'ai rarement vu un tel casier judiciaire à cet âge”, a conclu l'avocat général.
 
Avocate de longue date de l'accusé, Me Sarah Da Silveira a affirmé pour la défense de son client qu'elle était “objective”, qu'elle avait “des valeurs” et qu'elle croyait le jeune homme lorsqu'il dit qu'il est innocent. A l'appui des photos –sombres– prises durant la reconstitution du drame, elle a affirmé que les témoins oculaires qui accusaient son client n'avaient pas été en mesure de reconnaître formellement l'accusé le soir des faits. “On ne voyait rien et je ne l'ai pas fait acter par le juge d'instruction car cela me semblait évident”, a-t-elle affirmé en réponse à l'avocat général qui lui avait précédemment reproché de ne pas avoir fait acter ce constat. 
 
Après en avoir délibéré durant plus de cinq heures, les jurés ont donc condamné l'accusé à la peine de 12 ans de prison ferme. 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 26 Mai 2022 à 08:08 | Lu 2307 fois