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Concert unique de Ben l'Oncle Soul vendredi soir


Ben l'Oncle Soul devant la scène qu'il occupera demain soir à Arue.
Ben l'Oncle Soul devant la scène qu'il occupera demain soir à Arue.
PAPEETE, le 13 juin 2018 - Le chanteur Ben l'Oncle Soul donnera un concert unique à Tahiti ce vendredi soir. Un millier de spectateurs sont attendus pour profiter de cette référence de la musique soul francophone. Les groupes locaux Acoustic Party, Koru et Léo Marais assurerons la première partie.

Tous le monde connaît ses chansons "Soulman", "Petite Sœur" ou encore sa reprise de "Seven Nation Army". L'artiste Ben l'Oncle Soul s'est fait connaître en 2010 et est désormais devenu le chanteur de soul le plus connu de la musique francophone. Il est arrivé à Tahiti ce mardi avec ses trois musiciens, ils se prépare à donner un grand concert ce vendredi soir dans les jardins de l'hôtel Tahiti Pearl Beach, à Arue (l'ancien Radisson).

L'organisateur, Léo Marais, assure que la billetterie a déjà beaucoup chauffée et qu'une grande partie des 1000 tickets disponibles est déjà vendue. Le concert occupera le restaurant de l'hôtel et une partie de ses jardins, avec une "fan zone" installée un peu plus loin de la scène pour ceux qui souhaitent profiter du concert sans la cohue. Tous profiteront de la musique avec comme fond visuel le magnifique paysage de la baie de Matavai et de la Beach House, la fameuse plage de sable noir de Arue.

Un nouveau groupe en première partie : découvrez Koru

Le concert débutera dès 18h30 avec une première partie assurée par trois groupes locaux. D'abord des habitués des scènes avec le groupe Acoustic Party et le chanteur Léo Marais. Surtout, un nouveau groupe fera son grand début public : Koru. Leur nom vient d'un mot maori signifiant "l'éclosion de la forêt".

Koru est un groupe de six jeunes étudiants, la plupart au Lycée hôtelier, créé en décembre dernier. Il s'est fait connaître de l'organisation lors d'une "soirée des talents" dans leur établissement scolaire. Ils ont déjà fait leurs armes en chantant pour la Saga et en animant des soirées privées… Mais cette fois le groupe au répertoire de chansons locales, de reprises internationales et de leurs propres compositions devra faire face à un public de 1000 personnes… Dont Ben l'Oncle Soul lui-même, qui est justement l'une des inspirations artistiques du groupe. "J'ai dû apprendre plusieurs de ses chansons au collège, j'adore sa musique. Je sis vraiment très content de le rencontrer" nous avoue l'un des membres du groupe, Hiurai Toofa. Vous pouvez découvrir ces jeunes artistes sur leur page Facebook "K O R U".


Parole à : Ben l'Oncle Soul

"En tant que métisse, je fais des ponts entre les cultures"

A quoi peut-on s'attendre pour le concert de vendredi ?
En fait, comme c'est ma première fois ici, j'ai fait une sélection de titres tirés de chacun de mes trois albums et de mon premier OP. Pour me présenter, pour raconter l'histoire de mon parcours artistique. J'ai aussi deux ou trois petites surprises, des inédits que j'ai envie de jouer ici parce que je pense que, culturellement, ce sont des choses qui vont être comprises… Donc ce sera un mélange de tous mes titres.

Tu as un répertoire très soul music des années 60, du rhythm and blues, des genres qui sont peu diffusés aujourd'hui. Et pourtant tu es devenu une vraie star. Comment expliquer ce miracle ?
C'est vrai… Et à la fois il y a plein de gens qui sont passionnés de rhythm and blues en France. Je croise énormément de gens de la génération de mes parents qui ont eu l'occasion, dans les années 70, de voir James Brown en concert, Otis Redding à l'Olympia, voir des bluesman, etc. Je pense qu'avec toute la vague yéyé qui a adapté beaucoup de standards afro-américains en version française et plus pop, on a quand même eu ces références qui ont inspiré d'énormément d'artistes français.

Je dit souvent que, en tant que métisse puisque mon père est Martiniquais, je fais des ponts entre les cultures. Donc ça donne l'Afrique, les Antilles et puis la France… Et le miracle a marché. Finalement, c'est surtout la chanson Soulman qui a marché. Dans ce morceau, j'explique exactement quelles sont toutes mes références, qu'elles soient artistiques, politiques, philosophiques, personnelles, etc., et il y a beaucoup de gens qui se sont reconnus dedans. Et comme la chanson était en français, ça m'a porté.

Tu es en train de composer ton prochain album, quand sera-t-il dévoilé ?
En fait on va travailler tout l'été sur cet album. Ici, c'est un peu notre break, on devait refuser tous les concerts, mais quand nous a proposé Tahiti, on ne pouvait pas refuser ! On va assurer vendredi soir, évidemment, mais derrière on aura quelques jours pour souffler et découvrir le pays, stimuler notre créativité par la découverte. L'idée sera de publier un premier titre à la rentrée, puis l'album avant la fin de l'année.

Tu composes, mais tu as aussi beaucoup de reprises, comme ton dernier album qui est rempli de reprises de morceaux de Franck Sinatra. Quel est ton processus ?
Pour moi, faire des reprises ça fait vraiment partie du métier de musicien. C'est une sorte de formation, ça nous permet de nous inscrire dans un style musical, parce qu'on ne démarre jamais de nulle part, il y a toujours des choses qui nous inspirent et qui nous donnent en envie de faire de la musique. Ces morceaux, on veut les chanter et les inscrire dans nos voix, nos mains, notre musicalité. Je prends beaucoup de plaisir à changer les arrangements, à transformer les attitudes autour des morceaux. D'un autre côté, la composition c'est l'occasion de dire qui l'on est et de présenter notre travail, c'est très différent, mais les deux font partie de la vie d'un musicien.

Pendant la conférence de presse tu as souri lors de la présentation de Koru, qui suit le parcours traditionnel des jeunes groupes avec des petites scènes… Ça doit te rappeler tes débuts. Justement, quels conseils donnes-tu aux jeunes artistes qui se lancent ?
Je leur dit souvent de faire une composition pour quatre reprises quand on commence. Ça permet d'avoir vite un répertoire, et en respectant ce schéma on obtient vite une dizaine de compositions originales, qui donnent une amorce. Et de chanter ces compositions au milieu des reprises, qui sont un peu nos repères, ça permet de cadrer ces morceaux. Et un jour on peut espérer que l'on n'aura plus besoin des reprises !


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 13 Juin 2018 à 16:28 | Lu 2055 fois