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Comptes publics : ILM qui rit, CHPF qui pleure


Tahiti, le 16 janvier 2022 - Avec l’épidémie de Covid-19, les comptes des établissements publics de santé ont connu des fortunes diverses sur l’année 2020. Si l’Institut Louis Malardé (ILM) a réalisé des recettes record en 2020, le Centre Hospitalier de Polynésie française (CHPF) a eu du mal à faire au surcroit d’activité et à une augmentation significative de ses charges.
 
La crise sanitaire a fortement sollicité les moyens et les personnels de santé depuis mars 2020 en plaçant les établissements de santé dans des conditions exceptionnelles face auxquelles ils ont dû rapidement s’adapter. Les comptes de l’ILM et du CHPF, approuvés par la commission permanente de l’assemblée de la Polynésie française le 13 janvier, montrent des impacts très différents pour ces deux établissements.
 
Recettes record pour l’ILM
 
Dans son rapport d’août 2019 sur la gestion de l’Institut Louis Malardé, la Chambre territoriale des comptes (CTC) relevait que “ses recettes sont, par définition, cycliques car elles sont plus importantes en périodes d’épidémies”. Au vu des éléments comptables, approuvés par l’APF, l’institut est en phase haute d’un cycle. Les recettes de fonctionnement de l’ILM se sont en effet établies en 2020 à environ 1,6 milliard de Fcfp. Elles ont ainsi augmenté de 31,3% par rapport à l’année précédente. Une évolution qui doit en grande partie aux recettes dégagées par le laboratoire d’analyse biomédicale –ayant seul la charge de réaliser les tests de détection du coronavirus– et le laboratoire d’anatomo-cythopathologie. Le chiffre d'affaires de ces deux entités a ainsi grimpé de +48,7% alors que les charges globales de l’établissement n’ont quant à elle augmenté que de 15,3%. En 2020, l’établissement affiche un bénéfice de 59,5 millions de Fcfp alors qu’un déficit de 29 millions était initialement prévu lors de l’adoption du budget. Un an plus tôt, le fonctionnement de l’Institut avait été marqué par un déficit de -123,6 millions de Fcfp.
 
CHPF dans le rouge
 
Les comptes du CHPF affichent quant à eux en 2020 un déficit de 1,043 milliard de Fcfp. Un chiffre qui traduit une incapacité, dans un contexte sanitaire exceptionnel, à se serrer la ceinture. “Ce résultat déficitaire s'explique principalement par l'impossibilité pour l'établissement de réaliser les économies prévues lors de la présentation du budget primitif”. La crise sanitaire “a fortement impacté l'établissement tant au niveau de l'activité médicale qu'au niveau des comptes.” Les recettes ont ainsi baissé de 22% sur 2020 malgré une dotation exceptionnelle du Pays de 565 millions de Fcfp. Hors dotation, la baisse des recettes liées à l’activité médicale est de -27,1%. La mise en place du Plan blanc a perturbé l’organisation de l’établissement et réduit son activité avec des déprogrammations au bloc. De plus, pour faire face à la surcharge de travail, l’établissement a sollicité des vacataires et CDD. Les charges de personnel ont ainsi augmenté de 3,8% entre 2019 et 2020. Une situation financière qui a dû s’aggraver en 2021 avec la vague du variant Delta.
 

Rédigé par Sébastien Petit le Dimanche 16 Janvier 2022 à 18:34 | Lu 2591 fois