Bogota, Colombie | AFP | mercredi 21/01/2020 - La mobilisation contre le gouvernement du président Ivan Duque a repris mardi en Colombie avec des marches et des blocages routiers dans plusieurs villes, où des affrontements avec la police se sont soldés par au moins 11 blessés et près d'une centaine d'arrestations.
A Bogota, la police antiémeute a fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de canons à eau contre des personnes cagoulées qui lançaient des pierres et ont causé des dégâts, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ce mouvement, assorti d'un "cacerolazo" ou concert de casseroles en fin de journée comme lors des manifestations de novembre et décembre, a affecté la circulation automobile dans plusieurs secteurs de la capitale.
Les forces de l'ordre étaient encore déployées à la tombée de la nuit dans le centre historique, proche du siège de la présidence.
La maire de Bogota, Claudia Lopez, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, a déclaré lors d'une conférence de presse que la journée avait été majoritairement pacifique, bien qu'entachée dans certains quartiers par des troubles générés par "une minorité de manifestants".
Au total, 165 marches, rassemblements et blocages routiers ont été répertoriés dans tout le pays et 94 personnes arrêtées, la majorité dans la capitale, a précisé à la presse le directeur général de la police, Oscar Atehortua. Dix des onze blessés sont des policiers, a-t-il ajouté.
Un précédent bilan officiel avait fait état de dix blessés, dont cinq civils, dans la capitale où plusieurs installations du transport urbain ont été endommagées.
Dans le centre de Bogota, une femme de 60 ans, Flor Calderon, s'est interposée entre les manifestants et les policiers de l'Escadron mobile antiémeute (Esmad) qui bloquaient le cortège.
"Ceci est une lutte pour vous et les enfants de vos enfants parce que le pays va très mal", a-t-elle lancé aux forces de l'ordre, en brandissant un drapeau blanc et en leur demandant de laisser passer la manifestation.
Elle a expliqué à l'AFP être à nouveau descendue ans la rue pour protester contre le "massacre" des leaders communautaires. En outre, "l'éducation est très mauvaise, la santé est très mauvaise, donc c'est pour ça que j'accompagne ces jeunes", a-t-elle ajouté.
Des affrontements avec les forces de l'ordre ont également émaillé des manifestations dans les villes de Medellin et Cali, deuxième et troisième de Colombie.
La maire de centre-gauche de Bogota avait précédemment établi un protocole contre la violence pendant les manifestations, prévoyant une instance de dialogue avant le recours à la force publique.
La mobilisation a repris à l'issue des vacances, après une fin d'année marquée par de multiples manifestations exigeant un changement de cap du gouvernement de droite, au pouvoir depuis août 2018.
Outre la mise en cause de la politique économique du président Ivan Duque, le mouvement, lancé le 21 novembre, dénonce la spirale de violence visant leaders communautaires et défenseurs des droits humains depuis l'accord de paix de 2016 avec l'ex-guérilla marxiste des Farc, transformée en parti politique.
Selon l'ONU, au moins 107 de ces militants ont été tués en 2019, la majorité dans des régions où opèrent des groupes armés impliqués dans le trafic de drogues.
Les Nations unies ont en outre alerté sur les assassinats de 173 ex-guérilleros qui ont déposé les armes.
"Personne ne peut payer de sa vie le fait de défendre une opinion politique ou une cause sociale, et c'est pour ça que nous considérons cela comme très important parmi nos revendications", a déclaré à la presse une dirigeante universitaire, Jennifer Pedraza.
Le président Duque a lancé une "conversation nationale" avec différents secteurs sociaux pour tenter d'enrayer le mouvement, qui dénonce aussi les inégalités sociales, le chômage des jeunes et le manque de ressources de l'enseignement public. Mais ses leaders exigent une négociation directe.
Rejetant la "violence" contre les forces de l'ordre, ce chef de l'Etat de droite, qui pâtit de 70% d'opinions défavorables dans les sondages, a estimé que "ces agressions obligent à des arrestations et des sanctions exemplaires".
A Bogota, la police antiémeute a fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de canons à eau contre des personnes cagoulées qui lançaient des pierres et ont causé des dégâts, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ce mouvement, assorti d'un "cacerolazo" ou concert de casseroles en fin de journée comme lors des manifestations de novembre et décembre, a affecté la circulation automobile dans plusieurs secteurs de la capitale.
Les forces de l'ordre étaient encore déployées à la tombée de la nuit dans le centre historique, proche du siège de la présidence.
La maire de Bogota, Claudia Lopez, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, a déclaré lors d'une conférence de presse que la journée avait été majoritairement pacifique, bien qu'entachée dans certains quartiers par des troubles générés par "une minorité de manifestants".
Au total, 165 marches, rassemblements et blocages routiers ont été répertoriés dans tout le pays et 94 personnes arrêtées, la majorité dans la capitale, a précisé à la presse le directeur général de la police, Oscar Atehortua. Dix des onze blessés sont des policiers, a-t-il ajouté.
Un précédent bilan officiel avait fait état de dix blessés, dont cinq civils, dans la capitale où plusieurs installations du transport urbain ont été endommagées.
Dans le centre de Bogota, une femme de 60 ans, Flor Calderon, s'est interposée entre les manifestants et les policiers de l'Escadron mobile antiémeute (Esmad) qui bloquaient le cortège.
"Ceci est une lutte pour vous et les enfants de vos enfants parce que le pays va très mal", a-t-elle lancé aux forces de l'ordre, en brandissant un drapeau blanc et en leur demandant de laisser passer la manifestation.
Elle a expliqué à l'AFP être à nouveau descendue ans la rue pour protester contre le "massacre" des leaders communautaires. En outre, "l'éducation est très mauvaise, la santé est très mauvaise, donc c'est pour ça que j'accompagne ces jeunes", a-t-elle ajouté.
Des affrontements avec les forces de l'ordre ont également émaillé des manifestations dans les villes de Medellin et Cali, deuxième et troisième de Colombie.
La maire de centre-gauche de Bogota avait précédemment établi un protocole contre la violence pendant les manifestations, prévoyant une instance de dialogue avant le recours à la force publique.
La mobilisation a repris à l'issue des vacances, après une fin d'année marquée par de multiples manifestations exigeant un changement de cap du gouvernement de droite, au pouvoir depuis août 2018.
Outre la mise en cause de la politique économique du président Ivan Duque, le mouvement, lancé le 21 novembre, dénonce la spirale de violence visant leaders communautaires et défenseurs des droits humains depuis l'accord de paix de 2016 avec l'ex-guérilla marxiste des Farc, transformée en parti politique.
Selon l'ONU, au moins 107 de ces militants ont été tués en 2019, la majorité dans des régions où opèrent des groupes armés impliqués dans le trafic de drogues.
Les Nations unies ont en outre alerté sur les assassinats de 173 ex-guérilleros qui ont déposé les armes.
"Personne ne peut payer de sa vie le fait de défendre une opinion politique ou une cause sociale, et c'est pour ça que nous considérons cela comme très important parmi nos revendications", a déclaré à la presse une dirigeante universitaire, Jennifer Pedraza.
Le président Duque a lancé une "conversation nationale" avec différents secteurs sociaux pour tenter d'enrayer le mouvement, qui dénonce aussi les inégalités sociales, le chômage des jeunes et le manque de ressources de l'enseignement public. Mais ses leaders exigent une négociation directe.
Rejetant la "violence" contre les forces de l'ordre, ce chef de l'Etat de droite, qui pâtit de 70% d'opinions défavorables dans les sondages, a estimé que "ces agressions obligent à des arrestations et des sanctions exemplaires".