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Climat: bras de fer à Varsovie autour de la question de l'aide au Sud


VARSOVIE, 20 novembre 2013 (AFP) - Les pays du Sud verront-ils l'aide promise de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 ? La question, qui empoisonne la conférence climat de Varsovie, était au coeur d'une réunion spéciale jeudi, les pays pauvres exigeant des assurances, les États-Unis et l'Union européenne répondant "faire au mieux".

A trois jours de la clôture officielle des pourparlers, ce dossier menaçait toujours de torpiller l'ensemble de la conférence censée poser les bases du très attendu accord de 2015 sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre (GES).

Cette réunion, qui rassemblait plusieurs dizaines de ministres, "est l'une des plus difficiles", a déclaré à son ouverture, le ministre polonais de l'Environnement qui préside la conférence, Marcin Korolec.

Les pays du Sud s'impatientent, ne voyant toujours rien venir de cette aide promise en 2009 à Copenhague pour réduire leurs émissions de GES et s'adapter aux impacts du changement climatique, et réclament de la "visibilité".

"Nous avons besoin d'une feuille de route très claire" sur la mobilisation de ces fonds, a déclaré à la presse la ministre indienne de l'environnement, Jayanthi Natarajan.

"Sans ça, il sera impossible pour nous d'avancer et ces négociations n'auront plus aucun sens", a-t-elle ajouté.

Lors de la réunion, la représentante du G77 (pays en développement) a appelé à "mettre sur la table un objectif de 70 milliards de dollars par an d'ici 2016", précisant que les financements publics devaient en constituer la part du lion.

L'an dernier à Doha, les pays en développement avaient demandé, en vain, un financement intermédiaire de 60 milliards de dollars d'ici 2015.

Dos au mur, le négociateur américain Todd Stern a affirmé "comprendre l'importance du financement climatique", et assuré que les "États-Unis et autres donateurs sont concentrés sur l'objectif des 100 milliards".

Il a précisé que des travaux étaient en cours pour identifier les sources de financement, et "sur les moyens concrets de renforcer les financements publics afin de mieux faire levier pour des investissements privés".

"Ce travail pose les fondations afin de faire au mieux pour mobiliser de plus en plus de financements", a-t-il assuré.

L'Union européenne, par la voix de la commissaire Connie Hedegaard, a également affirmé travailler très sérieusement pour mobiliser l'argent promis.

En attendant, "20% du budget de l'Union européenne pour les sept prochaines années sera consacré aux efforts sur le climat, avec une partie pour les pays en développement", soit "15 milliards d'euros mobilisés jusqu'en 2020" pour des "objectifs climatiques à l'étranger" en plus des engagements des États membres, a-t-elle déclaré.

Rédigé par () le Mercredi 20 Novembre 2013 à 04:55 | Lu 163 fois