Tahiti, le 30 novembre 2025 - C’est une chaîne de solidarité qui s’est mise en place la semaine dernière depuis Tahiti pour venir en aide aux Îles Cook. Menacée de pénurie de diesel, notamment pour faire tourner sa centrale électrique, l’île de Rarotonga s’était mise en mode économie d’énergie sans pour autant affecter les compagnies aériennes internationales et régionales ainsi que les vols commerciaux.
En effet, le tanker, le Media, qui ravitaille plusieurs îles du Pacifique pour Pacific Energy a connu il y a deux semaines une panne technique et a dû retourner à son port d’attache à Fidji pour réparer un de ses moteurs.
La panne s’est avérée plus longue que prévu à réparer et a demandé l’assistance d’experts internationaux et de pièces de l’étranger. Le tanker devait reprendre ses rotations dès ce week-end, mais le temps qu’il atteigne Rarotonga, l’île risquait d’être à court de carburant.
Rapidement, des solutions palliatives ont été mises en place par Pacific Energy afin que les îles desservies ne soient pas pénalisées par cette panne.
Des containers ont pu être livrés avec l’aide d’armateurs par d'autres navires, afin de ravitailler les îles comme Tuvalu ou Tonga, mais un problème demeurait concernant les Îles Cook. Aucun bateau provenant de Fidji ne faisait de liaison vers Rarotonga, et ceux qui auraient pu assurer la desserte étaient trop grands pour le petit port de Avarua, capitale de Rarotonga.
Sans une intervention rapide, l’île se serait retrouvée sans carburant pendant quelques jours or l’énergie produite sur place ne l’est que grâce à sa centrale électrique qui fonctionne au diesel.
Dans ce contexte, Pacific Energy a cherché des solutions pour que des navires venant du Pacifique puissent leur venir en aide, et c’est depuis Tahiti que la solution a surgi.
Le Taporo VIII à la rescousse
Afin de livrer environ 1 million de litres de diesel à Rarotonga, Pacific Energy a pu compter sur la Compagnie française maritime de Tahiti qui a pu mettre à disposition le Taporo VIII pour l'occasion. Une opération guidée par la volonté de solidarité de la société envers Rarotonga, mais aussi par l’urgence sanitaire qu’une privation d’électricité sur l’île pouvait déclencher.
Consciente de l’impact que le report de sa rotation vers les Tuamotu pouvait provoquer sur la desserte maritime, la direction de la CFMT a abordé cette décision avec gravité, sachant toutefois pouvoir compter sur l'indulgence et la solidarité de ses clients face à l'urgence qui s'imposait.
Pour cette mission, le Taporo VIII répondait aussi parfaitement aux besoins de Pacific Energy. Le cargo est un roulier pétrolier. Il peut charger jusqu'à 900 tonnes, donc 1 million de litres de gazole, et est équipé d’une pompe de déchargement permettant un déchargement à raison de 100 m3/h.
De plus, ce navire est équipé de pods qui lui permettent de se décoller du quai et de se mettre à quai sans l’aide d’un remorqueur.
Avec un navire ayant son permis de navigation à jour, des membres d’équipage tous certifiés, il n’y avait plus que l’administratif à consolider.
Pour autoriser le Taporo VIII à quitter les eaux françaises, les Affaires maritimes, le haut-commissariat, le Pays, le Port autonome de Papeete, la police aux frontières et le Bureau Véritas ont tous délivré les documents dans un temps record.
Parti lundi de Papeete, le Taporo VIII est arrivé à Rarotonga sans souci jeudi dernier pour retrouver l’équipe de Pacific Energy qui l’attendait sur place après avoir pris un vol direct vers Rarotonga, pour l’aider au déchargement. Un déchargement qui s’est déroulé sans problème.
Le navire était attendu dimanche à Tahiti.




































