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Ce miel de Paea qui vaut de l’or


Tahiti, le 20 mai 2021 – Intense et riche en arômes, c’est le miel de Louise Frogier qui décroche pour la deuxième édition consécutive, le prix du meilleur miel de Polynésie, devant Jean-Patrick Villain et Linea Rocher. Le jury du concours, organisé par Apis porinetia avec le lycée hôtelier, a salué des récoltes de qualité.
 
“Très floral, un peu salin, bien équilibré” avec des notes “de fleurs, de fruits, et des arômes de caramel ou de cassonade”, décrit la jeune pâtissière et membre du jury, Heimataiti Contios. “Il s’est vraiment démarqué des autres”. Aux couleurs de la Polynésie, le miel de Louise Frogier a de nouveau séduit le nez du jury à la 4e édition du meilleur miel de Polynésie, organisé par Apis porinetia, l’association des apiculteurs de Polynésie, en partenariat avec le lycée hôtelier. Et ce sont encore ses ruches de Paea qui l’emportent sur les sept autres productions en lice.

Pour la lauréate, c’est l’aboutissement d’un dur labeur. “C’est difficile de faire du miel à Tahiti, parce qu’on est obligé de multiplier les ruches dans différentes zones au risque de tout perdre à cause de la météo”. Ce qui génère des coûts en termes de logistique. “J’assure mes ruches et quand je ne produis pas j’ai quand même des frais fixes”. Y compris en carburant. “C’est un challenge”, reconnaît Louise Frogier. “On est obligé de bachoter parce que l’environnement évolue. Il faut tout le temps se mettre à jour et il n’y a pas beaucoup de littérature ici sur le miel”. D’où l’intérêt de faire partie d’une association. “C’est quelque chose de nouveau l’apiculture ici, on est un peu les pionniers”.
 

“Traçabilité impeccable”

Si son miel a encore gagné, c’est parce que l’apicultrice est très exigeante sur la sélection de l’environnement et de la flore que ses ouvrières vont pouvoir butiner. “Souvent j’ai du miel de brousse, ou dans des quartiers avec de beaux espaces et une très grande variété de fleurs”. Des avocats, du moringa, des papayes, du kava, ou même du falcata. “C’est une espèce invasive, mais elle fait quand même des fleurs et donc du miel”.

Mais l’apicultrice s’en doute bien, “le soleil brille pour tout le monde, si moi je produis, mon voisin aussi, mais j’ai cette particularité, c’est que je ne fais pas de one shot, j’ai dix ruchers, je vais avoir dix récoltes différentes avec une traçabilité impeccable”. Résultat ? “Une intensité des arômes autant au nez qu’en bouche, une belle couleur et une belle texture”, commente l’ingénieur en apiculture à la direction de l’Agriculture, Kathleen Grignet. Une qualité “liée à la fraîcheur du miel qui a été bien manipulé, récolté au bon moment à maturité mais pas trop tard, et bien conservé ce qui permet de préserver tous ces parfums et de dégager plus de palettes que les autres”. Membre du jury, elle salue la “démarche qualité” engagée par l’association, preuve que “la discipline se professionnalise”.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Jeudi 20 Mai 2021 à 20:27 | Lu 4393 fois