Tahiti, le 10 mai 2025 - La Toa Pro surf, de retour sur le circuit mondial, a été un véritable succès. Autant dans l’organisation qui a été menée de la plus belle des manières par la FTS et ses partenaires, qu’au niveau des résultats sportifs ou deux Polynésiens sont montés sur la plus haute marche des podiums. Kauli Vaast chez les hommes et Tya Zebrowski chez les femmes ont porté haut les couleurs du Fenua. Sans oublier les autres, véritable vitrine de la puissance du surf polynésien.
C’était un sacré challenge que la Fédération tahitienne de surf (FTS) a mené avec brio. Dynamisé par ses trois figures de proue, Max Wasna, Gael Vaast et Kevin Bourez, et accompagné par tous ses partenaires, la Toa Pro de Papara a retrouvé ses lettres de noblesse. Elle les a même fait briller. Car, outre son retour sur la scène internationale, la compétition s’est aussi agrandie en accueillant pour cette nouvelle édition, la catégorie féminine. “C’était important pour nous d’avoir les filles sur cette compétition”, justifie Max Wasna. “C’est une organisation plus complexe. Il faut trouver des price money supplémentaires. Mais il était hors de question de ne pas les avoir. D’une part car le surf est un sport mixte et les compétitions devraient toutes rassembler les hommes et les femmes. Mais aussi car ici, en Polynésie, nous avons des surfeuses extraordinaires qui ne demande qu’à s’exprimer. Et de les mettre dans le bain international était une évidence”, continue le président de la FTS. Des paroles qui font écho à une véritable génération dorée.
Des filles en or
Emmenée par leur figure de proue, Vahine Fierro qui bataille depuis cette année sur le Champion Tour, la plus haute division mondiale du surf, nos hine suivent l’exemple de leur ainée et démontrent à chaque compétition, nationale ou internationale, que la Polynésie regorge de talents. Et la Toa Pro n’a pas dérogé à la règle. Sur les 27 filles inscrites, 13 étaient Tahitiennes. Sept d’entre elles se sont hissées en quart de finale, cinq en demie finale et quatre en finale. Une fierté pour le cadre technique de la fédération, Kevin Bourez : “On est très contents et très fiers d’avoir intégré les filles sur cette étape. C’était pour elles l’occasion de se montrer et de performer. Quand on voit le classement, elles ont réussi le défi. C’est notre volonté de les faire progresser au niveau national, puis à l’international. C’est dans la continuité.” Certaines de ces surfeuses tahitiennes font même partie du projet “Héritage” mis en place en commun par la fédération française de surf et la FTS. Un projet qui permettra à nos pépites d’avoir les meilleures conditions d’entrainements pour progresser.
Un constat flagrant lorsque l’on voit en demi-finale, Alean Vaast, Takihei Ellacot, Kohai Fierro, Tya Zebrowski et Kiara Goold rider les superbes vagues de Taharu’u avec autant d’aisance et de facilité. Elles ont donné du fil à retordre aux trois Hawaiiennes restantes. Et ensemble, elles ont réussi à qualifier trois d’entre elles pour la finale contre une Hawaiienne. Pour cette dernière marche, la lutte a été acharnée. Tya zebrowski a pris très vite l’ascendant en surfant sa première vague à 7.25 points et sa troisième à 9.50 points. Des scores qui l’ont mise très vite à l’abri : “C’était ma stratégie de prendre beaucoup de vagues durant les dix premières minutes”, explique-t-elle. “J’ai réussi à prendre de bonnes vagues très vite avec un 6 et un 7 points et puis j’ai pris celle qui m’a permis d’avoir le 9. Après j’ai laissé passer pas mal de vagues pour que les copines puissent en profiter. C’était tellement génial de se retrouver à trois Polynésiennes sur la finale. Toute cette compétition a été réussie. Pouvoir faire un QS ici à Papara avec les filles et devant ma famille c’était simplement incroyable.” La toute nouvelle représentante sur le circuit WCS (deuxième division du surf mondial) a été flamboyante sur toute la semaine. De même que Aelan Vaast, qui, dans son sillage, est venue prendre la deuxième place de cette finale. Avec un surf propre et entreprenant, la cadette de la famille a éclaboussé de son talent tous les heat qu’elle a eu à faire. Avec un score de 14.05, elle a dominé la rivale hawaiienne, Skai Suitt, un peu seule sur les vagues (12.90).
Pour finir : un immense bravo à la petite dernière de la délégation tahitienne, Kiara Goold qui, du haut de ses 14 ans, a tenu la dragée haute à toutes ses concurrentes pour finir à la quatrième place de la Toa Pro, avec 10.90 points.
Kauli Vaast, incontestablement
Chez les hommes, la concurrence était rude. Avec 72 inscrits, en majorité des Hawaiiens, nos ‘aito ont su tirer leur épingle du jeu pour franchir les étapes tout au long de la semaine. Dès les huitièmes de finales, les Hawaiiens avait pris l’avantage puisque 21 d’entre eux étaient toujours présents contres sept Polynésiens. Mais voilà : le nombre ne fait pas la qualité et dès les quarts de finale il restait nos deux incontournables leader, Kauli Vaast et Mihimana Braye qui n’ont jamais rien lâché jusqu’au dernier heat de la finale. Éliminant tour à tour les gros bras de la division comme Finn McGill ou Oliver Zietz, nos champions ont démontré une passion pour leur surf et une connaissance de la vague qui n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires. En finale ils se retrouvaient donc logiquement tous deux en compagnie d’un des favoris de la compétition, Luke Swanson, et le tout jeune Maikai Burdine, qui inaugurait sa première finale sur un WQS. Au milieu des éléments déchainés de Taharu’u, c’est Kauli Vaast qui a su être patient et trouver les bonnes vagues pour l’emporter. Tout récemment revenu sur la région Tahiti/Hawaii, notre champion olympique a pris cette finale avec toujours autant de plaisir. “Je me suis vraiment amusé ici à la maison durant toute la compétition”, a-t-il expliqué à l’issue de la compétition. “C’est un tel plaisir de surfer ces vagues et de partager ça avec les copains et la famille que ça nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. Aujourd’hui il fallait être patient car les bonnes vagues n’étaient pas tout le temps au rendez-vous. Pendant la finale, je sentais que j’allais pouvoir surfer la bonne vague. J’ai attendu et elle est arrivée. C’était une droite en plus, une super opportunité pour être dans les meilleures conditions. Je l’ai prise et j’ai tout donné pour bien la surfer.” Une vague qui lui a valu la note de 9.25. Cumulé avec un 8.90, Kauli remporte cette Toa Pro sur le magnifique score de 18.15.
Dans sa trace, Mihimana Braye a, lui aussi, porté haut les couleurs du Fenua. Avec un surf offensif, il a pris un maximum de vagues et rares sont celles qu’il n’a pas réussi à dompter. Longtemps en pole position durant ce heat, notre surfeur tahitien a réussi à totaliser 16 points. Un score parfait qui montre encore une fois la bonne santé du surf polynésien.
Grace à ses résultats, nos surfeurs et surfeuses lancent leur saison de la plus belle des manières et montrent à leurs concurrents qu’il faudra compter sur eux pour cette saison.