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Carnet de voyage - Poerani Nui, l’adresse gourmande de Manihi


Posons le décor à travers une photo : cocotiers et lagon, vous êtes bien arrivés aux Tuamotu.
Posons le décor à travers une photo : cocotiers et lagon, vous êtes bien arrivés aux Tuamotu.
MANIHI, le 10 août 2018. De la rencontre improbable d’un Suisse et d’une Colombienne est née, au nord des Tuamotu, une tout aussi improbable pension de famille devenue, en quelques années, une adresse gourmande incontournable sur ce petit atoll. Visite…

Manuel (dit Manu) Charotton et Aracely Castaño forment, depuis bien longtemps, un couple uni. Unis, ils le furent en Suisse notamment, où Manu dirigeait deux entreprises, de mécanique et d’injection plastique. Le business, ça rapporte, certes, mais ça ne remplit pas la vie d’un garçon qui a la bougeotte. Depuis plusieurs années (à partir de 1990), le couple prenait ses vacances en Polynésie et était plus spécialement attiré par les Tuamotu.

Cap sur le motu Marakorako

A 50 ans, Manu s’est décidé : « j’arrête tout, je vends tout et nous partons ». La décision fut prise de s’installer au Fenua en 2009, pour une arrivée en avril 2010. Manu pensait déjà très fortement s’établir à Manihi, car il y connaissait une Polynésienne âgée qu’il considérait un peu comme sa mère adoptive.

Le motu de Marakorako, 3,3 hectares, ou du moins toute la partie côté plage, était alors à vendre ; le site avait abrité une première pension de famille qui avait été fermée, Vanui Pearl. Pas de quoi décourager notre couple helvético-colombien qui retroussa ses manches et se donna les moyens de relancer un hébergement sur ce site ; la bonne affaire fut la récupération de quelques bungalows de l’ancien hôtel Manihi Pearl Beach, remontés et transformés.

L’ouverture officielle de Poerani Nui se fit le 5 septembre 2013, le site étant fort de ses quatre bungalows et offrant un hébergement maximum pour douze personnes. Pas plus, Aracely comme Manu souhaitant garder un côté intimiste à leur pension, loin des foules.

Pêche, kayak, apnée, plongée…

Manu est à l’accueil des passagers (il faut vingt minutes de speed boat pour rejoindre la pension depuis le petit aérodrome), aux excursions, à l’entretien de la cocoteraie et du jardin, tandis qu’Aracely est aux fourneaux et concocte à ses visiteurs des petits plats maison qui n’ont rien à envier à bien des restaurants.

Sur place, les possibilités d’activité ne manquent pas : visite de la ferme perlière toute proche, kayak sur la lagon, pêche à la palangrotte dans le même lagon, visite du village (qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut au temps de la splendeur de la perliculture), apnée dans l’un des jardins de corail, balade jusqu’au « nombril » de Manihi (le lagon de l’atoll est constellé de pinacles coralliens affleurant la surface de l’eau ; l’un d’eux, un peu plus « haut sur pattes », a formé à son sommet un petit banc de sable où il fait bon lézarder), baignade au « motu piscine » et enfin, à seize kilomètres de la pension, autant dire au fin fond de l’atoll, visite du « lagon bleu » déclinant des couleurs dignes de celles du lagon de Bora Bora. Avis aux amateurs…

Façon Koh Lanta au nord-est ?

Les plus courageux amèneront leur matériel de pêche et iront, si la houle le permet, taquiner le poisson mordeur côté océan, à condition, encore une fois, que la barrière ne soit pas bombardée par de puissantes vagues.

Enfin le couple caresse un projet bien dans l’esprit des Tuamotu : proposer une aventure façon Koh Lanta dans la partie nord-est de l’atoll, déserte, pleine de vie, où moyennant un hébergement spartiate, la survie des amateurs sera assurée surtout par leurs prises : cocos, pêche, langoustes sur le platier, etc.

Textes et photos : Daniel Pardon

Une réserve marine

Le lagon de Manihi a été très pêché (surpêché même) au temps où des dizaines et des dizaines de fermes perlières étaient en activité. Aujourd’hui, sa faune à écailles est bien moins dense que sur certains autres atolls et avec beaucoup de sagesse, une réserve a été instaurée autour de la passe par les pouvoirs publics (arrêté n° 1421 C M du 21 août 2017 réglementant la pêche sur le domaine public maritime au droit de l'atoll de Manihi, dont les dispositions sont valables jusqu’au 31 décembre 2022), tandis que les parcs à poissons sont ou seront démontés sous peine de forte amende (aucune concession n’étant renouvelée). Bien sûr, quelques grincheux font entendre leurs voix, estimant que « le lagon regorge de poissons », ce qui est totalement faux.
En réalité, la passe a besoin d’être protégée car c’est par elle que le lagon retrouvera un jour sa vitalité, sa richesse et sa bonne santé et il faut espérer que les autorités ne cèderont pas devant les caprices d’une minorité face à l’intérêt général qu’offre cette réserve sur le court, le moyen et le long terme. Sans compter qu’elle constitue un excellent atout touristique méritant d’être mis en valeur et qui attirera les plongeurs.

Manu l’artiste

Dans les bungalows comme dans les espaces communs, de très nombreux tableaux abstraits, très colorés, sont accrochés aux murs. Manu est en effet, à ses heures perdues, un peintre de talent. Il dispose d’environ deux cents toiles à Manihi, et pense qu’un jour peut-être, s’il en a le temps et l’opportunité, il fera une exposition à Tahiti.

Les offres Séjours dans les îles

Pension Poerani Nui
Sur un motu privé à 12km du village principal de Manihi, la pension Poerani Nui vous propose de vivre une expérience au plus près de la nature polynésienne. Implantés dans une vaste cocoteraie donnant sur une plage de sable blanc et rose, quatre bungalows accueillent en toute simplicité les voyageurs en quête de douceur de vivre et de quiétude. Pour vous inciter à la détente et admirer les magnifiques couchers de soleil, des paillotes abritant des chaises longues ou des hamacs sont disposés ici et là sur la plage. Vous pourrez aussi accéder à la mer en empruntant un ponton.
Séjour Vol + 2 nuits avec demi-pension à Partir de 63 968 Fcfp
+ Nuit supplémentaire avec demi-pension à partir de 16 800 Fcfp/pers.

Les bungalows
•1 bungalow (capacité 2 personnes),
•2 bungalows (capacité 3 personnes),
•1 bungalow familial (capacité 4 personnes ou 2 adultes + 2 enfants).

Equipements des bungalows
•Terrasse,
•salle de bains privée avec eau froide,
•moustiquaire (sur demande),
•produits anti-moustiques fait maison,
•brasseur d'air,
•savon,
•linge de maison.


Aracely et Manu, les propriétaires de Poerani Nui ; lui est Suisse, elle est Colombienne.
Aracely et Manu, les propriétaires de Poerani Nui ; lui est Suisse, elle est Colombienne.

Une vue des bungalows dispersés dans un cadre enchanteur, loin du bruit et de toute pollution.
Une vue des bungalows dispersés dans un cadre enchanteur, loin du bruit et de toute pollution.

Il y a même un coin casse-croûte à l’ombre pour ceux qui ont une petite faim.
Il y a même un coin casse-croûte à l’ombre pour ceux qui ont une petite faim.

Si vous avez pour projet de ne rien faire, ou d’en faire le moins possible, voici une adresse à cocher sur vos agendas.
Si vous avez pour projet de ne rien faire, ou d’en faire le moins possible, voici une adresse à cocher sur vos agendas.

La plage qui fait face à la pension Poenari Nui.
La plage qui fait face à la pension Poenari Nui.

Quand ça mord, ça mord sûr, et ce n’est pas cette loche marbrée qui viendra nous contredire.
Quand ça mord, ça mord sûr, et ce n’est pas cette loche marbrée qui viendra nous contredire.

Coucher de soleil sur le ponton de la pension.
Coucher de soleil sur le ponton de la pension.

Sur les motu voisins de la pension, les lianes de taino’a (Cassitha filiformis) n’hésitent pas à prendre leurs aises, souvent au détriment de la végétation locale, ici un malheureux kahai’a (Guettarda speciosa).
Sur les motu voisins de la pension, les lianes de taino’a (Cassitha filiformis) n’hésitent pas à prendre leurs aises, souvent au détriment de la végétation locale, ici un malheureux kahai’a (Guettarda speciosa).

Peintre abstrait coté dans son pays, Manu avoue qu’il aurait pu songer à vivre de sa peinture s’il n’avait opté pour un motu polynésien.
Peintre abstrait coté dans son pays, Manu avoue qu’il aurait pu songer à vivre de sa peinture s’il n’avait opté pour un motu polynésien.

Rédigé par Daniel PARDON le Vendredi 10 Août 2018 à 16:20 | Lu 3496 fois