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Carnet de voyage - Océanie : les sites déjà classés par l’Unesco en attendant Taputapuatea…


OCEANIE, le 8 juin 2017. La Polynésie française, malgré une géographie et une histoire exceptionnelles, n’a encore aucun de ses sites classés au patrimoine mondial de l’Humanité. Nos élites n’ont pas su aller vite et bien là où certains de nos voisins, aux moyens souvent très modestes, ont pris une solide avance sur nous, boostant ainsi leur aura internationale et, en prime, leur tourisme. On veut croire que pour Taputapuatea, l’affaire sera bientôt (enfin) réglée ; en attendant, il nous a paru utile et instructif de vous proposer un petit tour d’horizon des sites classés chez nos voisins du grand Pacifique.

Vous le constaterez à la lecture de ce bref survol, si certains pays ont misé sur des sites exceptionnels (le Chili avec l’île de Pâques par exemple), d’autres, bien plus modestement, n’ont fait que mettre en valeur des lieux finalement assez peu attractifs au sens touristique du terme, mais culturellement riches et précieux : Kuk, en Papouasie N-G en est un exemple. De même, le Vanuatu aurait pu tabler sur certains de ses lagons et paysages ou volcans extraordinaires (on pense au Yasur), mais a préféré mettre en exergue l’ancien domaine du roi Mata, très symbolique mais peu spectaculaire. Tout comme à Fidji, la vieille capitale Levuka…

Ces classements mettent en évidence un fait : l’Unesco n’est pas qu’une machine à attirer des touristes via un coup de tampon donné à un spot ; c’est avant tout la reconnaissance d’un fait, les retombées touristiques (bien réelles pour certains pays) n’étant qu’une conséquence de ce classement.
A ce titre, il est plus que temps que Taputapuatea, cœur du monde ma’ohi, soit enfin labellisé. Encore fallait-il présenter un dossier acceptable, ce qui semble enfin être le cas. Croisons les doigts, et, en attendant, découvrons les « merveilles » déjà inscrites au Patrimoine mondial de l’Humanité chez nos voisins.

D.P. Photos : D.R.
Les textes de présentation sont extraits du site : http://whc.unesco.org/fr/list/


Chili

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Parc national de Rapa Nui

Rapa Nui, nom autochtone de l'île de Pâques, témoigne d'un phénomène culturel unique au monde. Installée aux environs de l'an 300, une société d'origine polynésienne a développé ici, en dehors de toute influence, une tradition de sculpture et d'architecture monumentales puissante, imaginative et originale. Du Xe au XVIe siècle, elle bâtit des sanctuaires et dressa des personnages gigantesques en pierre, les moai , qui, créant un paysage culturel sans égal, fascinent aujourd'hui le monde entier.

Fidji

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Ville portuaire historique de Levuka

La ville, avec sa ligne basse de bâtiments au milieu des cocotiers et des manguiers du bord de mer, a été la première capitale coloniale des Fidji, cédée aux Britanniques en 1874. Elle a prospéré à partir du début du XIXe siècle en tant que centre des activités commerciales de colons européens et américains qui ont construit entrepôts, édifices commerciaux, installations portuaires, résidences et institutions religieuses, éducatives et sociales autour des villages de la population autochtone. C’est un exemple rare d’une ville portuaire tardive, dont le développement a été influencé par la communauté autochtone qui a toujours été plus importante en nombre que les colons européens. La ville, exemple remarquable d’installation portuaire coloniale dans le Pacifique, reflète l’intégration des traditions locales de construction par une superpuissance navale, ce qui a débouché sur un paysage unique.

Îles Marshall

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Site d’essais nucléaires de l’atoll de Bikini

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, en étroite relation avec les débuts de la guerre froide, les Etats-Unis décidèrent de reprendre leurs essais nucléaires dans l'océan Pacifique sur l'atoll de Bikini dans l'archipel des Marshall. Une fois les habitants déplacés, 67 essais nucléaires furent réalisés entre 1946 et 1958, dont celui de la première bombe H (1952). La flotte coulée dans le lagon par les essais de 1946 ou le gigantesque cratère Bravo constituent des témoignages directs des essais nucléaires. D'une puissance totale 7000 fois supérieure à celle d'Hiroshima, ils eurent des conséquences importantes sur la géologie de Bikini, son environnement naturel et la santé des populations irradiées. Par son histoire, l'atoll symbolise l'entrée dans l'âge nucléaire malgré une image paradoxale de paix et de paradis terrestre. Il s'agit du premier site des Iles Marshall à être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.

Salomon

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Rennell Est

Rennell Est est situé dans le tiers méridional de Rennell, île la plus australe de l'archipel des Salomon. Rennell est le plus grand atoll corallien surélevé du monde avec ses 86 km de long et 15 km de large. Le site couvre environ 37 000 ha et un secteur marin s'étendant jusqu'à trois milles nautiques. Une des caractéristiques principales de l'île est le lac Tegano, ancien lagon de l'atoll et le plus grand lac du Pacifique insulaire (15 500 ha). Il est saumâtre et contient de nombreuses îles calcaires accidentées. Rennell est essentiellement couverte de forêts denses dont la canopée atteint 20 m de hauteur en moyenne. Avec les effets climatiques marqués de cyclones fréquents, le site est un véritable laboratoire naturel pour l'étude scientifique. C'est la coutume qui régit la propriété et la gestion du site.

Kiribati

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Aire protégée des îles Phoenix

L'aire protégée des îles Phoenix (APIP) est composée d'habitats marins et terrestres qui s'étendent sur 408 250 km2 dans l'océan Pacifique. Le bien inscrit comprend le groupe des îles Phoenix, un des trois groupes d'îles formant Kiribati. Il s'agit de la plus grande aire marine protégée au monde. L'APIP conserve l'un des derniers écosystèmes intacts d'archipel corallien océanique de la planète, avec ses 14 monts sous-marins (probablement des volcans éteints) et autres habitats d'eaux profondes. La zone abrite environ 800 espèces connues de la faune, dont près de 200 espèces de coraux, 500 espèces de poissons, 18 mammifères marins et 44 espèces d'oiseaux. La structure et le fonctionnement des écosystèmes de l'APIP illustrent sa nature vierge et son importance en tant que voie de migration et de réservoir. C'est le premier site des îles Kiribati à être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.

Etats Fédérés de Micronésie

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Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale

Nan Madol est une série de plus de 100 îlots artificiels formés de murs de basalte et de blocs de corail, îlots situés au large de la côte sud-est de Pohnpei. Ces îlots abritent les vestiges de palais, de temples, de sépultures et de domaines résidentiels en pierre, érigés entre 1200 et 1500 ans de notre ère. Ces vestiges représentent le centre cérémoniel de la dynastie Saudeleur, une période dynamique de la culture insulaire du Pacifique. L’échelle colossale de ces édifices, le perfectionnement technique et la concentration des structures mégalithiques témoignent de la complexité des pratiques sociales et religieuses des sociétés insulaires de l’époque. Le site a été inscrit simultanément sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison de menaces, notamment l'envasement des voies navigables qui favorise la croissance incontrôlée de la mangrove et fragilise les constructions existantes.

Palaos

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Lagon sud des îles Chelbacheb

Ce site de 100 200 hectares compte 445 îlots calcaires inhabités. D’origine volcanique, les îlots ont souvent la forme de champignons entourés de lagons couleur turquoise et de récifs coralliens. La beauté du site est renforcée par un système complexe de récifs comptant 385 espèces de coraux et différents types d’habitat. Ces derniers hébergent une grande variété de plantes, d’oiseaux et d’animaux marins, notamment des dugongs et au moins treize espèces de requins. Le site représente la plus grande concentration de lacs marins au monde. Ces masses d’eau de mer, isolées de l’océan par une barrière terrestre, sont caractéristiques de ces îles et se traduisent par un endémisme élevé qui peut laisser espérer la découverte de nouvelles espèces. Les vestiges des villages en pierre, ainsi que l’art rupestre et les sépultures, apportent un témoignage exceptionnel sur l’organisation des communautés des petites îles pendant plus de trois millénaires. L’abandon des villages des îles Chelbacheb aux XVIIe et XVIIIe siècles illustre les conséquences du changement climatique, de l’essor démographique et du comportement de subsistance dans une société vivant dans un environnement marin marginal.

Papouasie Nouvelle-Guinée

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Ancien site agricole de Kuk

L’ancien site agricole de Kuk, en Papouasie Nouvelle Guinée, comprend 116 ha de marécages dans l’ouest de l’île de la Nouvelle-Guinée, à 1500 m d’altitude. Des fouilles archéologiques ont révélé que ces marais ont été cultivés presque continuellement depuis 7000, voire 10 000 ans. Le site présente des vestiges archéologiques bien conservés montrant l’évolution technologique qui a transformé l’exploitation des plantes en agriculture, il y a environ 6500 ans. C’est un excellent exemple d’évolution des pratiques agricoles à travers les âges depuis la culture sur des buttes jusqu’au drainage des marécages par le creusement de fossés avec des outils en bois. Kuk est l’un des rares endroits au monde où des vestiges archéologiques montrent un développement indépendant de l’agriculture sur sept à dix millénaires.

Vanuatu

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Domaine du chef Roi Mata

Le domaine du chef Roi Mata est le premier bien du Vanuatu à être inscrit sur la Liste. Ce domaine consiste en trois sites des îles d'Efate, de Lelepa et d'Artok qui sont associés avec la vie et la mort, aux alentours de 1600 après JC, du dernier détenteur du titre de chef ou Roi Mata dans ce qui est aujourd'hui le centre du Vanuatu. Le bien comprend la demeure du Roi Mata, le site de sa mort et un site funéraire collectif. Il est étroitement associé aux traditions orales entourant le chef et aux valeurs morales qu'il défendait. Le site reflète la convergence entre la tradition orale et l'archéologie; il témoigne de la persistance des réformes sociales du Roi Mata qui ont mis fin à des conflits qui restent encore d'actualité pour les habitants de la région.

Et chez nos grands voisins

Nouvelle-Zélande

Parc national de Tongariro
Te Wahipounamu – zone sud-ouest de la Nouvelle-Zélande
Îles subantarctiques de Nouvelle-Zélande

Australie

La Grande Barrière
Parc national de Kakadu
Région des lacs Willandra
Îles Lord Howe
Zone de nature sauvage de Tasmanie
Forêts humides Gondwana de l’Australie 3
Parc national d'Uluru-Kata Tjuta 4
Tropiques humides de Queensland
Baie Shark, Australie occidentale
Île Fraser
Sites fossilifères de mammifères d'Australie (Riversleigh / Naracoorte)
Île Macquarie
Îles Heard et McDonald
Région des montagnes Bleues
Parc national de Purnululu
Palais royal des expositions et jardins Carlton
Opéra de Sydney
Sites de bagnes australiens
Côte de Ningaloo







Rédigé par Daniel PARDON le Jeudi 8 Juin 2017 à 10:40 | Lu 1872 fois