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"Ça fait des mois que je m'entraîne, je vais tout lâcher"


En septembre, celle que l'on surnomme 'Aito Hine, aura droit à son quatrième combat chez les pros. Elle affiche pour le moment un palmarès de deux victoires pour une défaite.
En septembre, celle que l'on surnomme 'Aito Hine, aura droit à son quatrième combat chez les pros. Elle affiche pour le moment un palmarès de deux victoires pour une défaite.
Tahiti, le 28 juillet 2020 - Après avoir passé plusieurs mois au frigo aux États-Unis, Flore Hani (33 ans) est prête à en découdre. Elle combattra la Micronésienne Jennifer Chieng le 17 septembre prochain à Kansas City pour l'Invicta FC 42. 'Aito Hine revient pour Tahiti Infos sur ces derniers mois difficiles et affirme de nouveau ses ambitions de combattre un jour à l'UFC.

 Comment se sont passés les derniers mois pour vous aux
États-Unis ?
"Mon dernier combat remonte à novembre dernier (une victoire par décision unanime). J'étais revenue six semaines à Tahiti, avant de repartir pour les États-Unis au lendemain de Noël pour préparer un combat prévu fin janvier. J'ai intégré le camp d'entraînement mais j'ai eu du mal au début. J'ai dû mettre 10 jours pour me mettre au même rythme que les autres. Et puis à une semaine du combat, lors d'un sparring en lutte, sur un take-down, ma cheville tourne. Pas de fracture mais une belle entorse. Du coup, combat annulé fin janvier. Mi-février, je peux enfin reprendre l'entraînement et là, deux semaines plus tard, l'épidémie de coronavirus se déclare. On a pu continuer à s'entraîner parce que dans ma team, il y a des combattants de l'UFC et l'UFC a continué à organiser ses combats. Je m'entraînais tous les jours comme si je préparais un combat."

Avez-vous envisagé de rentrer à Tahiti ?
"A un moment je me suis dit que j'allais rentrer à Tahiti, mais j'avais déjà amorcé mes demandes pour la green card. Si je rentrais et que je ne pouvais plus retourner aux États-Unis, tous les efforts fournis n'auraient servi à rien. Entre-temps, avec des combattants internationaux, on a dû se trouver un nouveau logement parce que la fighterhouse où on vivait n'était plus financée. On a déménagé et, pour payer le loyer, j'ai dû me trouver un job à mi-temps. Et puis lors d'une séance d'entraînement je me blesse de nouveau, cette fois-ci au genou. J'étais à deux doigts de tout laisser tomber. Mais j'avais une petite voix dans la tête qui me disait de serrer les fesses et de continuer. J'en ai trop bavé pour arriver à ce niveau et pour tout lâcher maintenant. J'ai pensé aussi à tous les gens qui m'ont soutenue depuis le début, je ne pouvais pas faire ça."

Finalement le choix de rester aux États-Unis s'est avéré payant ?
"J'ai signé pour six combats avec Invicta. En fait l'Invicta et la LFA aussi, sont les deux principales promotions où l'UFC vient chercher ses futurs combattants. Et grâce à l'UFC, la promotion Invicta peut organiser des combats à huis clos depuis juillet. Ça a pénalisé pas mal de combattants internationaux qui ont fait le choix de rentrer chez eux. Du coup moi j'étais aux États-Unis et je continuais à m'entraîner. Je savais qu'une proposition de combat allait venir et elle a fini par tomber. Et je suis évidemment ravie de retourner à l'Invicta."

Justement en parlant de votre prochain combat. Vous serez opposée à Jennifer Chieng, spécialiste de la boxe comme vous….
"Ce qui est marrant c'est qu'on s'est déjà rencontrée. C'était il y a sept ans en Floride pour un combat de boxe pour les quarts de finale des Golden Gloves. A l'époque, je l'avais démontée. Mais pour ce prochain combat je ne vais pas la sous-estimer, en sept ans elle a forcément progressé, comme moi. Cette fois-ci, j'y vais pour la terminer. Je n'y vais pas pour gagner à la décision. Ça fait des mois et des mois que je me prépare et je vais tout lâcher. On va me prendre pour une prétentieuse mais je sais de quoi je suis capable. Je m'entraîne tous les jours avec Carla Esparza (compte 23 combats professionnels et première championne UFC des poids paille) et je la fais galérer."
 
Dans combien de temps pourrez-vous prétendre à l'UFC ?
"Ça ne va pas forcément jouer sur le nombre de combats que je ferai avec l'Invicta ou avec la LFA. D'abord pour entrer à l'UFC il faut connaître les bonnes personnes. Je suis dans une team, la Team Oyama, qui compte pas mal de combattants à l'UFC et notre coach aussi à des relations avec l'UFC. J'ai signé aussi avec un management qui a aussi énormément de combattants à l'UFC. Grâce à tout cet entourage, si une combattante prévue pour combattre à l'UFC se blesse, je peux être appelée pour la remplacer. Après, il faut forcément s'entraîner et combattre aux États-Unis pour se faire remarquer. Concrètement l'objectif pour moi c'est d'avoir deux, trois victoires de plus cette année. Ce qui me permettra d'aller au Contender series début 2021, et de me rapprocher de l'UFC. Je le dis encore, je rentrerai un jour à l'UFC."

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 28 Juillet 2020 à 18:16 | Lu 3145 fois