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Bientôt des drones sous-marins pour explorer nos eaux ?


PARIS, le 3 octobre 2016. Créocéan travaille sur des drones sous-marins pour explorer les ressources minières. Une campagne sera menée à Wallis et Futuna. Mais ces drones ne peuvent pour le moment pas repérer le cobalt qui a été estimé "en quantité suffisante pour présenter un intérêt économique" au fenua.

Le projet Melodi (Magnetic Electromagnetic Ore DetectIon) prévoit de mettre en place un ensemble de drones sous-marins pour détecter et cartographier, par grands fonds, des ressources minières exploitables. Ce projet, qui commencera par les amas sulfurés, est porté par un consortium français dont Créocéan est le leader. Créocéan a réalisé en 2011 une étude préliminaire sur les grands fonds des eaux de Polynésie.

Une étude, menée par un collège d'experts de l'Institut de recherche pour le développement, a montré cette année que les terres rares au fenua ne sont pas "en quantité suffisante pour présenter un intérêt économique". En revanche, nos fonds marins abriteraient beaucoup de cobalt, utilisé pour la fabrication de batterie. Mais les connaissances sont « encore insuffisantes ». Les experts recommandaient donc de lancer des campagnes d'exploration scientifique d'ampleur.

Selon le site Mer et Marine, une campagne avec ses drones sous-marins est prévue en 2019-2020 à Wallis et Futuna, où des amas sulfurés ont été découverts lors d’une campagne menée entre 2010 et 2013 par Eramet, Technip et l’Ifremer.

"Seuls les amas sulfurés présentent une « signature » spécifique identifiable au travers de mesures magnétiques",
indique Michel Colinet, chef de projet chez Créocéan. "Les capteurs magnétiques intégrés aux différents vecteurs de cette flotte permettront d’identifier et localiser ces amas sulfurés dispersés sur de grandes surfaces. Le concept de flotte nous permettra de cartographier de manière efficiente de grandes superficies. Il est envisagé une démonstration in situ destinée à valider la méthodologie et les équipements, permettant, de fait, à Créocéan de pouvoir proposer ces outils à tous clients intéressés par ce type de projet minier."

En revanche, ces drones sous-marins ne pourront pas tout de suite explorer nos fonds marins : "Au stade des connaissances actuelles, ces formations géologiques (encroûtements cobaltifères) ne semble pas présenter de « signature » spécifique permettant une mise en œuvre comparable à la méthodologie que nous développons dans le cadre des amas sulfurés", indique Michel Colinet. Toutefois, Créocéan ambitionne de proposer et participer aux travaux préalables et nécessaires permettant d’identifier le marqueur qui permettrait à terme d’appliquer la méthodologie Melodi à ce type d’environnement géologique et géomorphologique.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 3 Octobre 2016 à 08:53 | Lu 1726 fois