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“Beaucoup de promesses mais rien de concret”


Tahiti le 10 avril 2025 – Il n’y a “rien” dans les discours du président de l’assemblée Tony Géros et encore moins dans celui du président du Pays Moetai Brotherson à part “une grosse moquerie”, a critiqué Édouard Fritch, à l’issue de la séance solennelle d’ouverture de la session administrative. De son côté l’élu A Here ia Porinetia Nuihau Laurey a trouvé le discours de Moetai Brotherson “assez modéré et consensuel” mais reste perplexe quant à la concrétisation des annonces faites jeudi.
 
Les discours des présidents de l’assemblée de la Polynésie, Tony Géros, et surtout celui du président du Pays, Moetai Brotherson, lors de la séance solennelle de la session administrative, n’ont pas du tout convaincu la minorité. Critique, le président du Tapura huiraatira, Édouard Fritch, ne s’attendait de toute façon pas à “des annonces intéressantes et importantes” pour l’économie du Pays, les entreprises, ni pour les personnes sans emploi. “Et les choses ne vont pas si mal que ça”, a-t-il paraphrasé le président Brotherson.

“Un train de mesures sur de nouveaux impôts”

Pour le président du parti autonomiste, le chef de l’exécutif s’apparente presque à un rêve éveillé… et qui, malheureusement, dure depuis plus de deux ans.
 
En effet, l’élu rouge rappelle les promesses faites par le président du Pays à son arrivée au pouvoir comme “la création d’emplois” ou encore la construction de “mille logements”. Et pour Edouard Fritch la réalité n’est finalement pas au rendez-vous : “Il n’y a toujours rien.”, et il faut prendre garde aux promesses non tenues : “dans une patrie où tu bases ton travail sur des paroles, alors que rien ne se passe, c’est une patrie morte. C’est ce qui se passe ici aujourd’hui. Il y a eu beaucoup de promesses mais il n’y a rien de concret.”
 
Le chef de file du Tapura accuse également Moetai Brotherson d’avoir menti au sein de l’hémicycle lorsqu’il a assuré que dans sa politique les “actions ne sont pas guidées par la couleur du drapeau des tāvana”. S’il “estime avoir aidé tous les maires d’une façon impartiale”, c’est “totalement faux” martèle Édouard Fritch : “À Pira’e, je me suis vu sucrer plus de 200 millions de francs de subventions pour la construction de mon cimetière parce que ma couleur ne plaisait pas.”

Pour lui, de telles affirmation ne sont rien d’autre qu’une “espèce d’hypocrisie” de Moetai Brotherson vis-à-vis des élus de l’assemblée mais également vis-à-vis “des entreprises”, et “des contribuables” : “On pensait que lors de cette séance d’ouverture il y aurait une annonce là-dessus. On attend un train de mesures sur de nouveaux impôts. Pas un mot et rien n’a été dit là-dessus.”

“Les caisses du Pays sont pleines (…) le Pays peut prendre baisser les impôts ”

De son côté, l’élu A Here ia Porinetia, Nuihau Laurey, a trouvé que Moetai Brotherson a prononcé un discours “assez modéré et consensuel” dans lequel “il appelle d’ailleurs la minorité à participer un peu plus activement et à soutenir le gouvernement”.
 
L’élu rappelle que Ahip tient les mêmes positions depuis plus de deux ans, à savoir : “On fait des propositions, on soutient les textes quand ils sont bons et puis on le dit quand les choses ne vont pas.” Il interpelle d’ailleurs le président du Pays avec l’espoir que “le gouvernement [soit] plus attentif et plus ouvert aux propositions faites par l’opposition”.

Tout comme Édouard Fritch, Nuihau Laurey regrette que beaucoup d’annonces soient faites pour cette séance solennelle d’ouverture de la session administrative, tout comme l’an dernier où il y a deux ans mais il reste perplexe quant à une concrétisation de ces annonces : “On attend de voir ce qui va nous être proposé.”
 
L’ancien ministre de l’Économie et du Budget assure que “lorsque les caisses du Pays sont pleines, c’est le seul moment où le Pays peut prendre des décisions en matière fiscales : baisser les impôts, concrètement, et les dépenses publiques”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Vendredi 11 Avril 2025 à 05:00 | Lu 1896 fois