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Barbion ne compte pas "devenir un fugitif"


Tahiti, le 11 juin 2020 - La demande de mise en liberté du promoteur Thierry Barbion, condamné le 12 mars à quatre ans de prison ferme assortis d’un mandat de dépôt dans le cadre de l’affaire Boiron, a été examinée par la cour d’appel jeudi. L’homme d’affaires a expliqué par visioconférence qu’il souhaitait être remis en liberté dans l’attente de la décision de la Cour de cassation devant laquelle il s’est pourvu. La cour d’appel rendra sa décision le 25 juin.
 
Le 12 mars dernier, la cour d’appel de Papeete avait confirmé le jugement de première instance par lequel l’homme d’affaires Thierry Barbion avait été condamné pour "recours à la prostitution de mineure" et "corruption de mineures" à quatre ans de prison ferme assortis d’un mandat de dépôt. L’homme d’affaires, qui s’était immédiatement pourvu en cassation, avait alors été incarcéré à Nuutania. Il avait également formulé une demande de mise en liberté qui a été examinée jeudi par la cour d’appel de Papeete. 
 
Invité par visioconférence à justifier sa demande de mise en liberté, Thierry Barbion a expliqué à la cour que les conditions étaient "extrêmement difficiles" au sein de la prison, en raison des mesures sanitaires liées à la Covid-19. L’homme d’affaires a également affirmé qu’à son âge, il ne comptait pas "devenir un fugitif" mais qu’il était "avant tout un père de famille" qui souhaitait pourvoir s’occuper de ses enfants qui sont désormais tous scolarisés à Tahiti. Il a surtout motivé sa demande en expliquant qu’il était en attente de la décision de la Cour de cassation dans le cadre de l’affaire pour laquelle il a été condamné en mars dernier. 

Garanties de représentations

Pour sa défense, Me Eftimie-Spitz a fait référence à la carrière de Thierry Barbion, au fait qu’il ait accompli "de belles choses en Polynésie". Elle a par ailleurs rappelé que son client avait des garanties de représentation : "Il n’est pas sans domicile fixe, il va s’en sortir. C’est une garantie pour tous les détenus d’avoir un emploi et un domicile. Pourquoi pas pour lui ?" Également constitué pour la défense du promoteur, Me François Quinquis, a quant à lui dénoncé la "justice de l’opinion et des réseaux sociaux" en demandant à la cour de "rester à l’écart des préjugés".
 
Outre la demande de remise en liberté de Thierry Barbion, la cour d’appel a aussi examiné celle de Marc Ramel qui avait, lui aussi, été condamné en mars dernier à quatre ans ferme assortis d’un mandat de dépôt pour "atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans". L’ancien propriétaire du Ute Ute a évoqué son état psychique fragile et la nécessité pour lui de reprendre le travail, puisqu’il a dû s’acquitter de l’amende de trois millions de Fcfp à laquelle il avait été condamné lors du procès en appel. Son avocat, Me Jourdainne, a demandé à la cour de placer son client sous bracelet électronique "dans l’attente du jugement définitif".
 
Tout comme pour Thierry Barbion, l’avocat général s’est opposé à la demande de remise en liberté de Marc Ramel. La cour d’appel rendra sa décision le 25 juin. 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 11 Juin 2020 à 19:50 | Lu 4393 fois