Paris, France | AFP | jeudi 15/02/2024 - Après Meta, au tour de Google de renforcer Paris comme haut lieu de l'intelligence artificielle (IA) en Europe, avec l'inauguration jeudi d'un centre de recherche, mais la concurrence reste vive avec d'autres places fortes comme Londres ou Zurich.
Son PDG Sundar Pichai avait fait le déplacement dans la capitale française. Reçu à l'Elysée par le président Emmanuel Macron, il a loué "l'approche du gouvernement en faveur de l'innovation" qui "aide la France à jouer un rôle de premier plan dans le domaine de l'IA."
Le chef de l'Etat a rappelé sa vision "où l'innovation doit permettre de faire avancer nos économies et contribuer au bien commun, dans un cadre protecteur des droits des citoyens". Tous deux ont également évoqué "la désinformation en ligne" "crucial(e) en cette année électorale pour de nombreuses démocraties", selon l'Elysée.
Après une première implantation à Paris en 2018, Google va rassembler dans ce nouveau "hub" plus de 300 chercheurs et ingénieurs issus de ses différentes équipes.
Objectifs: stimuler la recherche fondamentale et la recherche appliquée en IA, faire émerger de "nouveaux partenariats académiques" avec les universités et instituts de recherche français, et former 100.000 professionnels aux outils de cette technologie d'ici fin 2025.
Attiré par ses "atouts considérables dans le domaine scientifique", avec ses chercheurs formés dans des institutions "de premier plan" comme le CNRS, Inria, Paris Saclay, l'Institut Curie, ou encore l'Université PSL (Paris Sciences & Lettres), selon un communiqué, Google n'est pas le seul grand nom de la "tech" à investir dans l'intelligence artificielle à Paris.
En 2015, Meta y a ouvert son grand laboratoire FAIR (Facebook artificial intelligence research), sous l'impulsion du chercheur français Yann Le Cun, expert de l'entreprise et pionnier du "machine learning" qui a fondé l'IA moderne. Son premier de la sorte hors des Etats-Unis.
"C'est d'ici, en France, que beaucoup du développement de l'IA est parti", souligne auprès l'AFP Laurent Solly, vice-président de Meta pour la région Europe du sud, pour souligner la "particularité" de Paris dans le secteur.
Le japonais Fujitsu, le coréen Samsung et l'américain IBM ont eux aussi ouvert des centres de recherche dans la capitale française.
"Il y a une vraie dynamique. Au niveau des pouvoirs publics, on sent une volonté française de ne pas brider l'innovation", constate Thomas Husson, vice-président et analyste chez Forrester. "Il y a une volonté au sommet de l'Etat d'accélérer là-dessus et de faire de Paris une capitale européenne" de l'IA.
Concurrence intense
Si les financements des start-up françaises sont très loin des moyens des "big tech" américaines, dont OpenAI, financée par Microsoft, Mistral AI, la plus richement dotée, a levé 385 millions d'euros en décembre.
Kyutai, le laboratoire "à but non lucratif" dédié à la recherche en source ouverte porté notamment par Xavier Niel (Iliad) et Rodolphe Saadé (CMA-CGM), basé également à Paris, a été doté d'un budget de 300 millions d'euros.
En Europe, seule l'allemande Aleph Alpha a fait mieux, après avoir levé près de 500 millions d'euros début novembre.
Toutefois, la concurrence des autres places fortes européennes reste intense, les grandes entreprises de la "tech" ayant disséminé leurs laboratoires d'IA.
Londres a été choisie par Open AI pour y implanter son siège européen. DeepMind, à l'origine une start-up britannique avant d'être rachetée par Google, possède ses principaux bureaux dans la capitale britannique.
"Avec le Brexit, Londres a pu adopter une position très forte vis-à-vis des start-up, en leur offrant des conditions très favorables", indique à l'AFP Joëlle Barral, directrice de la recherche en IA de Google DeepMind, passée notamment par Polytechnique et Stanford.
Zurich accueille Meta, Microsoft et Apple, ainsi que l'un des plus grands centres d'ingénierie de Google en dehors de la Silicon Valley.
Selon Marc Pollefeys, directeur du laboratoire réalité mixte et IA de Microsoft dans la ville suisse, elle présente un certain nombre d'avantages majeurs par rapport à ses rivales, avec l'université ETH, qu'il décrit comme le meilleur institut d'Europe dans son domaine, ou un environnement très international.
"Les spécialistes hésiteront beaucoup moins à s'installer ici parce qu'ils savent qu'il y a beaucoup d'autres opportunités dans l'écosystème", explique-t-il à l'AFP.
Mais avec plus de 40 nationalités dans le centre de recherche de Google à Paris, la capitale française est "un pôle d'attraction pour les talents de la tech", a salué Sundar Pichai.
Son PDG Sundar Pichai avait fait le déplacement dans la capitale française. Reçu à l'Elysée par le président Emmanuel Macron, il a loué "l'approche du gouvernement en faveur de l'innovation" qui "aide la France à jouer un rôle de premier plan dans le domaine de l'IA."
Le chef de l'Etat a rappelé sa vision "où l'innovation doit permettre de faire avancer nos économies et contribuer au bien commun, dans un cadre protecteur des droits des citoyens". Tous deux ont également évoqué "la désinformation en ligne" "crucial(e) en cette année électorale pour de nombreuses démocraties", selon l'Elysée.
Après une première implantation à Paris en 2018, Google va rassembler dans ce nouveau "hub" plus de 300 chercheurs et ingénieurs issus de ses différentes équipes.
Objectifs: stimuler la recherche fondamentale et la recherche appliquée en IA, faire émerger de "nouveaux partenariats académiques" avec les universités et instituts de recherche français, et former 100.000 professionnels aux outils de cette technologie d'ici fin 2025.
Attiré par ses "atouts considérables dans le domaine scientifique", avec ses chercheurs formés dans des institutions "de premier plan" comme le CNRS, Inria, Paris Saclay, l'Institut Curie, ou encore l'Université PSL (Paris Sciences & Lettres), selon un communiqué, Google n'est pas le seul grand nom de la "tech" à investir dans l'intelligence artificielle à Paris.
En 2015, Meta y a ouvert son grand laboratoire FAIR (Facebook artificial intelligence research), sous l'impulsion du chercheur français Yann Le Cun, expert de l'entreprise et pionnier du "machine learning" qui a fondé l'IA moderne. Son premier de la sorte hors des Etats-Unis.
"C'est d'ici, en France, que beaucoup du développement de l'IA est parti", souligne auprès l'AFP Laurent Solly, vice-président de Meta pour la région Europe du sud, pour souligner la "particularité" de Paris dans le secteur.
Le japonais Fujitsu, le coréen Samsung et l'américain IBM ont eux aussi ouvert des centres de recherche dans la capitale française.
"Il y a une vraie dynamique. Au niveau des pouvoirs publics, on sent une volonté française de ne pas brider l'innovation", constate Thomas Husson, vice-président et analyste chez Forrester. "Il y a une volonté au sommet de l'Etat d'accélérer là-dessus et de faire de Paris une capitale européenne" de l'IA.
Concurrence intense
Si les financements des start-up françaises sont très loin des moyens des "big tech" américaines, dont OpenAI, financée par Microsoft, Mistral AI, la plus richement dotée, a levé 385 millions d'euros en décembre.
Kyutai, le laboratoire "à but non lucratif" dédié à la recherche en source ouverte porté notamment par Xavier Niel (Iliad) et Rodolphe Saadé (CMA-CGM), basé également à Paris, a été doté d'un budget de 300 millions d'euros.
En Europe, seule l'allemande Aleph Alpha a fait mieux, après avoir levé près de 500 millions d'euros début novembre.
Toutefois, la concurrence des autres places fortes européennes reste intense, les grandes entreprises de la "tech" ayant disséminé leurs laboratoires d'IA.
Londres a été choisie par Open AI pour y implanter son siège européen. DeepMind, à l'origine une start-up britannique avant d'être rachetée par Google, possède ses principaux bureaux dans la capitale britannique.
"Avec le Brexit, Londres a pu adopter une position très forte vis-à-vis des start-up, en leur offrant des conditions très favorables", indique à l'AFP Joëlle Barral, directrice de la recherche en IA de Google DeepMind, passée notamment par Polytechnique et Stanford.
Zurich accueille Meta, Microsoft et Apple, ainsi que l'un des plus grands centres d'ingénierie de Google en dehors de la Silicon Valley.
Selon Marc Pollefeys, directeur du laboratoire réalité mixte et IA de Microsoft dans la ville suisse, elle présente un certain nombre d'avantages majeurs par rapport à ses rivales, avec l'université ETH, qu'il décrit comme le meilleur institut d'Europe dans son domaine, ou un environnement très international.
"Les spécialistes hésiteront beaucoup moins à s'installer ici parce qu'ils savent qu'il y a beaucoup d'autres opportunités dans l'écosystème", explique-t-il à l'AFP.
Mais avec plus de 40 nationalités dans le centre de recherche de Google à Paris, la capitale française est "un pôle d'attraction pour les talents de la tech", a salué Sundar Pichai.