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Australie: l'enquête sur les manquements de la Commonwealth Bank élargie


Sydney, Australie | AFP | jeudi 13/12/2017 - Le renseignement financier australien a élargi son enquête sur la Commonwealth Bank, la plus grande banque du pays, en raison de soupçons de nouveaux manquements aux lois contre le financement du terrorisme.

L'Austrac avait assigné début août la première entreprise d'Australie par capitalisation boursière devant la Cour fédérale, en la soupçonnant d'avoir contrevenu des dizaines de milliers de fois à la loi sur le blanchiment et le financement du terrorisme, en particulier avec ses automates de dépôts d'espèces.
Répondant pour la première fois à ces accusations, la Commonwealth Bank a admis mercredi soir 53.506 infractions, en les imputant à une "erreur systémique", mais ajouté qu'elle contesterait d'autres infractions qui lui sont reprochées.
"Nous contestons certaines allégations mais nous en admettons d'autres", a indiqué la banque en disant reconnaître le signalement en retard de 53.506 transactions qui devaient être signalées, un retard causé selon la Commonwealth à "la même erreur systémique".
La banque est accusée de ne pas avoir signalé à temps à l'Austrac des transactions en liquide de 10.000 dollars australiens (6.470 euros) ou plus à des automates de dépôts d'espèces entre novembre 2012 et septembre 2015, pour un montant total de 624,7 millions d'AUD.
Le groupe bancaire risque une très forte amende. L'affaire sera jugée en mars.
Mais la Commonwealth Bank a aussi précisé qu'elle contesterait une centaine d'autres infractions présumées à la règle commandant de signaler certaines transactions.
Enfonçant le clou, l'Austrac a élargi jeudi l'affaire à une centaine d'autres infractions présumées, et notamment à deux cas où la banque n'aurait pas informé sous 24 heures le régulateur de soupçons de cas de financement du terrorisme.
L'Austrac pointe en outre 54 cas où la banque n'aurait pas signalé dans les temps, ou pas signalé du tout, des transactions suspectes en lien avec des comptes ou des individus faisant l'objet d'une enquête de la police.
"Ces accusations sont très graves et reflètent un non respect systématique des règles pendant environ six ans", a dénoncé la directrice générale de l'Austrac Nicole Rose.
A la suite de cette affaire, les appels s'étaient multipliés pour réclamer une enquête de la commission royale sur le fonctionnement des grandes banques. La Commonwealth a annoncé la démission en 2018 de son directeur général Ian Narev.
Un deuxième grand établissement bancaire australien, la National Australia Bank (NAB), a reconnu des "faiblesses" dans ses mesures de lutte contre le blanchiment d'argent.

le Jeudi 14 Décembre 2017 à 07:05 | Lu 926 fois