Tahiti Infos

Au G20, Trump affiche sa complicité avec Poutine, mais aussi Bolsonaro et MBS


Osaka, Japon | AFP | vendredi 28/06/2019 - Donald Trump a affiché vendredi au G20 sa camaraderie avec le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro ou le président russe Vladimir Poutine avec lequel il a blagué sur l'ingérence russe dans les élections et les +fake news+.

Avant la traditionnelle photo de famille des chefs d'Etat et de gouvernement à Osaka au Japon, le président américain a rejoint l'estrade en compagnie de Vladimir Poutine, bavardant avec lui et lui tapotant le dos.
Peu après, Donald Trump a eu avec son homologue un échange controversé, alors que des enquêtes parlementaires se poursuivent aux Etats-Unis sur les liens entre la campagne du républicain pour la présidentielle de 2016 et la Russie.
Lui et Vladimir Poutine posent côte à côte devant les journalistes, avant que leur réunion bilatérale proprement dite, et très attendue, ne commence. 
Donald Trump est interpellé, dans un brouhaha, pour savoir s'il compte demander à la Russie de ne pas se mêler de la prochaine présidentielle de 2020 - à laquelle l'ex-magnat de l'immobilier est désormais officiellement candidat.
Il se tourne alors, sourire moqueur aux lèvres, vers son interlocuteur, et lance: "Pas d'ingérence dans les élections, président. Pas d'ingérence", en faisant mine de le sermonner, index tendu.
Vladimir Poutine se fait traduire les propos et sourit. L'échange a rapidement fait le tour des réseaux sociaux.
Une autre vidéo, tournée avant même que les journalistes n'entrent dans la pièce, a émergé plus tard, retransmise notamment par CNN.  
"Les +fake news+. Vous n'avez pas ce problème en Russie" y déclare Donald Trump, reprenant son expression favorite lorsqu'il veut dénigrer les journalistes. 
"Si, si, si. Nous avons ce problème", répond le président russe en anglais. "C'est pareil", ajoute-t-il en riant, ce qui fait rire à son tour Donald Trump.
Lors de sa dernière entrevue avec son homologue russe, en Finlande en juillet 2018, le locataire de la Maison Blanche avait été vivement critiqué aux Etats-Unis pour son ton jugé trop conciliant.

- "Admirateur" -

 
Donald Trump s'est aussi montré très cordial à Osaka avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, surnommé "MBS".
Le président américain, lors de la photo de famille, moment toujours très scruté par la presse, a longuement bavardé avec le Saoudien. Et ce quelques jours après la publication par une experte de l'ONU d'un rapport impliquant Mohammed ben Salmane dans la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. 
Donald Trump a aussi eu une rencontre bilatérale marquée par une débauche d'amabilités avec le chef de l'Etat brésilien Jair Bolsonaro.
"C'est quelqu'un de spécial", a lancé le milliardaire américain, ajoutant: "Il est très bon, il est vraiment aimé par le peuple brésilien".
"Je suis l'un de vos grands admirateurs depuis longtemps, même avant votre élection", a répondu le président brésilien.
Jair Bolsonaro s'est empressé de publier sur Twitter un cliché les montrant pouces en l'air et sourires victorieux.
Donald Trump a eu moins de succès avec ses compliments à la chancelière allemande Angela Merkel lors de leur entrevue en tête-à-tête, évoquant "une personne fantastique, une femme fantastique".
Mais la chancelière est restée de marbre, y compris quand le président américain a tenté de créer une forme de complicité devant les caméras, à propos de ses adversaires démocrates.
"Je préfère être avec vous que devant mon écran" à suivre le débat télévisé entre prétendants démocrates aux Etats-Unis, a-t-il plaisanté. Sans réaction particulière de son interlocutrice.
Angela Merkel avait peut-être encore en travers de la gorge les récents commentaires de Donald Trump sur une Allemagne "défaillante" qui, selon lui, profite à bon compte de la protection militaire américaine.
La réunion bilatérale la plus attendue, entre Donald Trump et Xi Jinping, doit avoir lieu samedi, et il est peu probable que le président chinois se prête à de grandes effusions.
Les deux hommes doivent tenter d'enrayer leur conflit commercial et technologique. En jeu, sans doute rien de moins que la bonne marche de l'économie mondiale.

le Vendredi 28 Juin 2019 à 06:45 | Lu 605 fois