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Après six jours en cavale, l’évadé de Tokani condamné à 6 mois de prison


Tahiti, le 24 février 2025 - Six jours de cavale et une peine rallongée. Le détenu de 20 ans, qui s’était évadé de l’unité psychiatrique Tokani du CHPF le 15 février dernier, a été condamné ce lundi à 6 mois de prison supplémentaires.

L’évasion avait fait grand bruit. Ce lundi, le détenu de 20 ans qui s’était enfui de l’unité psychiatrique Tokani du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) comparaissait devant le tribunal de Papeete. Il aura profité de six jours de liberté avant d’être rattrapé par les forces de l’ordre.

Originaire de Nouméa, le prévenu purgeait une peine pour violences et vol aggravé à la prison de Tatutu depuis 2023. Son passage en détention a été marqué par de nombreux incidents et plusieurs séjours en cellule d’isolement. Il devait d’ailleurs être libéré cette année. Mais avant cela, il avait été transféré à Tokani après s’être scarifié à l’avant-bras gauche, un geste autodestructeur qui, selon son dossier, n’était pas une première.

“Une évasion à l’ancienne”

C’est dans la cour de l’unité psychiatrique que l’évasion a eu lieu. Profitant d’un moment d’inattention du personnel, occupé avec un autre patient, le détenu a escaladé une gouttière et pris la fuite.

À la barre, le jeune homme s’est montré peu loquace. “Je n’ai pas organisé l’évasion (…) C’est venu comme ça (…) Je ne sais pas pourquoi”, a-t-il peiné à expliquer, incapable de justifier réellement son geste.

La procureure Solène Bellaouar, elle, n’a pas caché son étonnement face à cette fuite hors norme. “Ce n’est pas courant”, a-t-elle lâché, avant de souligner que “l’évasion ne s’est pas opérée depuis un centre pénitentiaire” mais d’un service hospitalier, ce qui, selon elle, pose question sur la surveillance des détenus hospitalisés. Elle a qualifié cette fuite “d’évasion à l’ancienne” et requis douze mois de prison ferme.

Un contexte personnel invoqué par la défense

L’avocat du prévenu a tenté d’apporter des éléments d’explication, dressant le portrait d’un “jeune homme déraciné”, qui avait quitté sa Nouvelle-Calédonie natale pour rejoindre la Polynésie il y a quelques années. “Il y a beaucoup d’éléments de sa vie privée à prendre en compte”, a-t-il plaidé, évoquant les fragilités psychologiques de son client.

Apres délibération, le tribunal a condamné le fugitif à 6 mois de prison ferme.

Rédigé par Thibault Segalard le Lundi 24 Février 2025 à 19:20 | Lu 1363 fois