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Après les Caraïbes, le virus du chikungunya se répand en Amérique centrale


SAN SALVADOR, 21 juin 2014 (AFP) - Après les Caraïbes, déjà touchées, l'Amérique centrale tente d'endiguer l'avancée inexorable d'une épidémie de chikungunya, un virus aux symptomes identiques à ceux de la dengue, affection répandue dans la région alors que le chikungunya est lui identifié pour la première fois.

Rarement mortel mais très douloureux, le chikungunya est une maladie virale transmise à l'homme par des moustiques infectés, provoquant de la fièvre et des arthralgies (douleurs articulaires) sévères ainsi que maux de tête, des nausées ou des accès de fatigue notamment.

"Nous sommes face à une nouvelle maladie dans le pays, mais nous agissons pour la combattre", a assuré Violeta Menjivar, la ministre de la Santé du Salvador, où 1.200 cas ont été recensés, sans que l'on sache quand et comment la maladie est entrée dans le pays.

Au Panama, deux cas ont été détectés. A Cuba, les autorités ont rapporté six cas, des personnes ayant voyagé à Haïti et en République dominicaine. Dans ce pays, des milliers de cas de fièvres suspects ont été signalés ces derniers mois.

Mais environ 4.500 seulement ont été confirmés sur la zone par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui avait signalé en décembre 2013 l'apparition du virus dans les Caraïbes, dont 16 pays été touchés à début juin, rapporte le journal officiel cubain Granma.

L'apparition du virus au Salvador et au Panama, deux pays qui ne sont pas limitrophes, a mis en alerte leurs voisins, alors que vient de débuter la saison des pluies, favorable à la reproduction de moustiques vecteurs de la maladie.

Des fumigations systématiques ont d'ailleurs été mises en place dans certaines zones du Salvador.

Au Costa Rica, les autorités ont amdis qu'il serait impossible d'empêcher l'arrivée du virus, malgré des renforcements des contrôles aux frontières pour tenter de détecter les personnes infectées.

"Nous ne pouvons pas empêcher que le virus chikungunya arrive, le mal va entrer au Costa Rica. Il est impossible de mettre une moustiquaire sur tout le pays, il y a beaucoup de voyages entre le Costa Rica et les Caraïbes", a déclaré le Dr.Roberto Castro, du centre de vigilance du ministère de la Santé.

Même résignation au Nicaragua, où le Dr. Carlos Saenz, directeur du centre d'Epidémiologie, avertit que l'épidémie pourrait se transmettre à l'ensemble de la population.

Le ministère de la Santé du Guatemala a déclenché lui une alerte préventive, afin que tous les cas suspects soient analysés. Le Honduras a lui formé ses équipes médicales afin d'être en mesure de traiter les éventuels cas.

Identifié pour la première fois en Tanzanie il y a 60 ans, le chikungunya est endémique en Afrique. Il s'est par la suite étendu en Asie puis au sud de l'Europe - une épidémie s'est par exemple déclarée en 2007 en Italie puis en 2010 en France - avant d'arriver dans les Caraïbes en 2013.

Conseiller au bureau de Vigilance de l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) à San Salvador, Miguel Aragon explique cette "maladie a une vitesse de propagation très rapide" à cause de la forte prolifération de son vecteur, le moustique "aedes aegypti".

Autre facteur de développement selon lui : le fait que les populations locales n'aient aucun immunité contre une maladie qui n'avait jamais atteint la région jusqu'à présent.

Rédigé par () le Samedi 21 Juin 2014 à 06:30 | Lu 373 fois