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Après le passage d’Evan : l’heure des bilans sonne dans toute la région Pacifique


Après le passage d’Evan : l’heure des bilans sonne dans toute la région Pacifique
SUVA, mardi 18 décembre 2012 (Flash d’Océanie) – Après le passage du cyclone tropical Evan, successivement à Samoa, à Wallis et à Fidji, c’est toute la région qui commence à dresser des bilans, toujours évolutifs, des dégâts causés par l’un des plus puissants phénomènes de ces dernières années.
La solidarité nationale et internationale, commence elle aussi à s’organiser.
À Samoa, où les infrastructures ont été durement touchées (lignes téléphoniques, électriques, ponts et chaussées) en fin de semaine dernière, les autorités ne cessent de réviser à la hausse le bilan des victimes.
Selon les derniers chiffres évoqués lundi, Evan aurait désormais tué huit personnes lors de son passage le jeudi 13 décembre 2012.
Une partie des morts retrouvé, sur les plages, concernent les occupants (au nombre de dix) de quatre embarcations de pêche portées disparues depuis la fin de la semaine dernière et pour lesquels une opération de recherche a été lancée dimanche, sous la coordination du PC néo-zélandaise secours en mer (MRCC), des moyens militaires aériens néo-zélandais (un avion Orion P-3) et français (un Jet Falcon Gardian de la marine nationale [sollicitée par les autorités néo-zélandaises] d’ordinaire basé en Polynésie française).

Recherches suspendues

Mardi matin, Maritime New Zealand, l’organisme néo-zélandais chargé de coordonner ces opérations en mer, annonçait que les recherches étaient désormais suspendues.
Selon les premières estimations, basées sur les constats des équipes déployées, plus de quatre cent maisons samoanes auraient été détruites et un millier d’autres endommagées à des degrés divers.
Le gouvernement néo-zélandais, déjà mobilisé depuis l’impact de la semaine dernière, a annoncé mardi, par la voix de son ministre des affaires étrangères Murray McCully, l’octroi d’un nouveau paquet d’aide au bénéfice de Samoa.
Il s’agit d’une enveloppe supplémentaire de 550.000 dollars (néo-zélandais, soit environ 350.000 euros) pour soutenir financièrement les efforts de rétablissement et d’aide d’urgence aux populations les plus touchées.
Une première enveloppe de 50.000 dollars avait été annoncée la semaine dernière, juste après le passage d’Evan.
Mais depuis, les dégâts se sont révélés plus étendus qu’initialement constaté, touchant les cultures et les infrastructures.

L’Australie a aussi annoncé une enveloppe de 50.000 dollars pour Samoa, où un état d’urgence et de catastrophe naturelle reste en vigueur pour les trente jours à venir.


À Fidji, où le cyclone Evan a frappé principalement lundi, dans les îles du Nord de l’archipel, ainsi que, plus au Sud, de l’Ouest et du Nord de l’île principale de Viti Levu, l’heure est aussi désormais à un premier aperçu des dégâts.

Murray McCully, ministre des affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, a annoncé mardi une première enveloppe d’aide d’urgence de l’ordre de 50.000 dollars néo-zélandais, surtout financer l’achat de matériel d’urgence, dont un premier lot (bâches, groupes électrogènes, tronçonneuses, conteneurs) est en route pour l’archipel.
Une autre enveloppe (110.000 euros) est directement destinée à la Croix Rouge locale afin qu’elle puise reconstituer les stocks de matériel d’urgence prépositionnés et qui ont été mobilisés au cours des derniers jours.
Dans les régions les plus exposées, y compris dans les parties Ouest et Nord de l’île principale de Viti Levu (villes de Nadi, Lautoka, Navua, Ba, Rakiraki), les premiers constats font état de nombreuses maisons endommagées.
La situation demeurait dangereuse mardi, avec des inondations causées par les crues des rivières de cette zone, chroniquement touchées par ce genre de catastrophe.
Ce danger potentiel d’inondations concernait aussi le delta de la rivière Rewa (proche de Suva), où le niveau a atteint mardi des cotes dangereuses.
Une alerte aux inondations pour les zones les plus exposées demeurait en vigueur.
Cette partie de Viti Levu a déjà été frappée, rien que pour l’année 2012, par deux épisodes successifs d’inondations, en janvier et en mars de cette année.

Un couvre-feu a été maintenu, limitant la circulation des personnes entre vingt heures et six heures du matin.
Les vols domestiques et internationaux devaient reprendre progressivement au cours de la journée de mardi.
Lundi, de larges zones de l’archipel, y compris sur l’île de Viti Levu et dans la capitale Suva, ont été privées d’électricité pendant une bonne partie de la journée et de la soirée.
La compagnie électrique nationale (FEA) a d’ores et déjà invoqué la possibilité de nouvelles coupures, en raison de la nécessité de réparer un tronçon clé de son réseau, qui le relie à la centrale hydroélectrique de Wailoa.
De nombreuses portions de routes et des ponts situés sur les routes ceinturant Viti Levu demeuraient toujours mardi fermées à la circulation, soit en raison de la présence d’importants débris, soit du fait d’inondations.
Dans le port de Suva, lundi, face à une mer démontée, deux cargos porte-conteneurs se sont retrouvés en difficulté et ont été précipités sur les récifs.
Aucune victime n’a jusqu’ici été signalée.
Mardi matin, dans la capitale, où une bonne partie des commerces et administrations demeuraient fermés, l’activité se concentrait sur le nettoyage des chaussées, encore encombrées d’arbres abattus par la tempête.
Les fonctionnaires devraient progressivement reprendre leurs postes d’ici mercredi, a annoncé le gouvernement.
Suva (au Sud-est de Viti Levu) n’a subi que les effets atténués et marginaux du passage d’Evan, dont l’œil s’est fixé sur la côte Ouest de Viti Levu.

Le cyclone Evan, qui devrait progressivement perdre en puissance au cours des 48 heures à venir, emprunte désormais un cap résolument Sud, en direction du Nord de la Nouvelle-Zélande, où pourrait encore faire ressentir ses effets marginaux au cours du week-end à venir.


Victorin Lurel à Wallis : « solidarité nationale »

Après le passage d’Evan : l’heure des bilans sonne dans toute la région Pacifique
Sur l’île de Wallis (Nord-est de Fidji), qui fait partie du groupe des îles Wallis-et-Futuna (collectivité française), le cyclone Evan a frappé samedi 15 décembre 2012, laissant là aussi d’importants dégâts, sans toutefois faire de victime.
Lundi, à Paris, Victorin Lurel, Ministre des Outre-mer, annonçait sa venue sur place, via la Nouvelle-Calédonie (où il est attendu dès mardi soir (heure de Nouméa, GMT+11).
Ce déplacement est placé sous le signe de « la solidarité nationale avec nos concitoyens wallisiens », a indiqué le ministre dans un communiqué.
M. Lurel a prévu de rester sur place « mercredi et jeudi, afin de constater avec les services de l’État et les autorités locales, la mobilisation des moyens les mieux adaptés pour répondre, à court et moyen terme, à la situation de désolation et de pénurie dans laquelle l’île se trouve ».
Lundi, une première mission a décollé de Nouméa pour Wallis, à bord d’un avion militaire CASA, avec à son bord plus d’une tonne de matériel de première nécessité (bâches, conteneurs) et pour objectif de dresser un bilan des dégâts et des besoins des populations sinistrées.
Cette mission est accompagnée de membres de l’antenne régionale de la Croix Rouge Française en Nouvelle-Calédonie, la PIROPS (plateforme régionale pour le Pacifique Sud, qui était déjà intervenus à Wallis-et-Futuna après le passage du cyclone Tomas (surtout à Futuna) en 2009.

Une autre mission de la sécurité civile française devrait aussi arriver sur place avec le ministre français.
Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie pourrait dans les prochains jours débloquer une enveloppe d’aide d’urgence en faveur des populations de Wallis et au nom de la solidarité régionale.

Rédigé par PAD le Mardi 18 Décembre 2012 à 05:21 | Lu 893 fois