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Annie Green ouvre les portes du centre de méditation Naropa


TAHITI, le 17 septembre 2020 - Le centre de méditation Naropa a été fondé en 1993. Ouvert aux pratiquants du bouddhisme à Tahiti, il accueille tous les visiteurs quelle que soit leur religion. Il propose des enseignements, des retraites, mène des actions de solidarité… Deux fois par semaine des méditations libres sont organisées. Annie Green raconte.

La méditation, le bouddhisme, l’éveil font partie de la vie d’Annie Green (Anne-Marie Revae Coeroli-Green) depuis 1993. Depuis la venue de Lama Zopa, depuis la fondation du centre de méditation Naropa. "Certaines personnes sont irradiantes", dit-elle pour justifier son intérêt. "La rencontre avec Lama Zopa fut pour moi une révélation."

Lama Zopa est né au Népal, dans la région de l’Everest. Il a été reconnu comme la réincarnation du Lama de Lawudo à l’âge de trois ans.

Depuis cette rencontre, où en est Annie Green ? "Toujours au début", s’amuse-t-elle. "Parfois, je crois avoir avancé mais des signes me montrent que non !"

Elle mise sur une "détermination et une persévérance indestructibles" pour avancer. "J’ai 71 ans, je pense que dans cette vie, je n’aurai pas de grandes réalisations, mais je prépare la suite."

En attendant, son parcours est riche d’expériences, de rencontres, d’engagements. Elle a longtemps été conseillère principale d’éducation.

Elle a démarré comme surveillante d’externat au lycée Paul Gauguin et a fait fonction de conseillère d’éducation au collège de Mahina avant de passer le concours.

"Une belle synergie"

C’est ensuite au collège de Faa’a qu’elle s’est épanouie professionnellement. Elle y a passé 20 ans. "J’ai vraiment aimé ce que j’ai fait."

Malgré la réputation et les difficultés annoncées, elle y a trouvé sa place. "L’équipe de surveillants était formidable, dévouée, investie." Autour d’elle tout le monde se sentait "concerné" : l’infirmière, les agents de service, des enseignants, la direction. "On avait une très belle synergie."

Cette expérience explique, en partie, son évolution spirituelle. "On voyait bien sûr des rapports agressifs entre les jeunes, mais j’ai fini par avoir beaucoup de compassion, par avoir pour eux beaucoup d’amour. Ils en avaient besoin car au fond, ils avaient un regard très dur et négatif sur eux-mêmes, ils ne se sentaient pas capables, pas aimés."

Annie Green a par ailleurs été membre du Conseil économique et social (CESC) pour représenter une confédération syndicale.

Littérature, tupuna et hard-rock

Elle a traduit la version anglaise de l’ouvrage "Qui suis-je ? – Sydney 1937. Journal de Mary Talence" paru chez Au Vent des îles et écrit par Anita Heiss.

Cette auteure, poétesse, activiste aborigène s’est intéressée à la génération volée des enfants aborigènes. Annie Green a traduit également des textes d’écrivains ou poètes du Pacifique pour la revue Litterama’ohi.

Elle a été présidente de l’association Te Tupuna… Te Tura ! Cette association se charge de rapatrier les ivi tupuna ou ossements des ancêtres de Polynésie française et qui se trouvent actuellement dans des musées ou collections privées partout dans le monde.

Depuis 2002, des centaines de personnes ont été ramenées depuis le Bishop Museum de Hawaii, le musée d’Uppsala et de l’institut Karolinska de Stockholm en Suède.

Grande amatrice de musique - son mari était chanteur de jazz - elle a soutenu des groupes locaux de hard-rock. Elle les a aidés à acheter une salle de répétition à Tipaerui. "J’aime toutes sortes de musique, mais j’ai vraiment un faible pour le hard-rock. Je trouve qu’il vibre comme le chant des moines."

L’histoire d’Annie Green est intimement liée à l’histoire du Centre de méditation Naropa dont elle fut successivement la trésorière, la secrétaire puis responsable du programme spirituel.

En 2020, elle reste responsable de programme. Elle présente les différentes activités religieuses de ce centre (lire aussi l’encadré) mais insiste pour dire qu’il reste ouvert à tous, quelles que soient les croyances. Notamment dans le cadre de méditations. "Cette pratique amène le calme mental et la paix intérieure. Un certain nombre de personnes viennent ici parce qu’elles sont stressées."

Les visites restent peu nombreuses. Le centre de méditation Naropa compte 40 adhérents à l’année et des sympathisants qui trouvent le calme à l’intérieur d’eux-mêmes, et à l’extérieur lorsqu’ils se retrouvent quartier du Commerce.

Sixte Vinçotte à Tahiti… et en ligne

Enseignant du bouddhisme tibétain, Sixte Vinçotte séjourne actuellement à Tahiti. Il vient désormais deux fois par an. Avec lui, deux journées de méditation sur le texte La Séparation des 4 attachements sont prévues le 23 et le 30 septembre.

Une conférence sera donnée le 24 sur le thème : Vivre au présent.

Pour connaître l’ensemble de la programmation : [email protected] ou 87 71 28 81.
Les enseignements et conférences sont, pour la première fois et en raison du contexte sanitaire, diffusées en direct puis en différé sur Facebook.

Environnement et solidarité au cœur des actions

Le centre organise des séjours de moines, de moniales ou enseignants laïques à Tahiti. Il propose des retraites, des méditations libres ou guidées, des lectures de soutras, des rituels, des journées de méditation ou d’études. Une bibliothèque est en accès libre, elle grandit au fil du temps.

Le centre parraine des moines au monastère de Sera Je en Inde, soutient la production et la traduction de documents d’étude, finance des repas pour les SDF de Papeete en partenariat avec l’association Te Torea, soutient financièrement des associations de protection des animaux, des cours de yoga à la prison des femmes ou bien encore le projet environnement porté par Lama Osel. Baptisé Global Tree Initiative – initiative planétaire pour les arbres –, il permet la plantation d’arbres à Tahiti.

Enfin, un projet de réalisation d’un Moulin à prières pour le Pacifique est en cours, en relation avec le Vietnam.

La méditation, une pratique de tous les âges

La méditation est au cœur de nombreuses pratiques spirituelles ou religieuses (bouddhisme, hindouisme, jaïnisme, taoïsme…). Mais cette pratique peut tout à fait être utilisée dans un cadre thérapeutique ou laïc. En France, les premières publications scientifiques en lien avec cette pratique datent des années 1970.

Elle est une pratique mentale qui consiste à porter une attention sur certains objets. Elle apaiserait, réduirait le stress, certains disent même qu’elle aurait un impact sur les douleurs chroniques…

Certains enseignants pratiquent des petits exercices de méditation avec leurs élèves. Pour le jeune public, la méditation réduit le stress, développe l’attention, la concentration. Cela passe par une prise de conscience corporelle, un moment de calme et tranquillité. Des exercices de respiration sont ensuite proposés. Les enfants écoutent alors leur fatigue, les tensions, acceptent leurs pensées et émotions.


Contacts

Quartier du commerce
FB : Bouddhisme Tahiti – Centre de Méditation Naropa, affiliée à la FPMT
Tél. : 87 77 61 49

Le centre, un lieu de quiétude.
  • Le centre, un lieu de quiétude.
  • La bibliothèque du centre.
  • Au centre de méditation  Naropa.
  • Au centre de méditation  Naropa.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 17 Septembre 2020 à 06:30 | Lu 2458 fois