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Ancien hôtel Prince Hino’i : des travaux de sécurisation avant une grande rénovation


PAPEETE, le 25 février 2019. Les travaux pour sécuriser l’ancien hôtel Prince Hino’i sont prévus cette semaine. Des fragments de béton se sont détachés dans la nuit de samedi et à dimanche et sont tombés sur des voitures. « Ce qui nous inquiète plus ce sont les maisons abandonnées çà et là dans les quartiers, les magasins abandonnés pas bien fermés et où il peut avoir des intrusions », souligne le directeur général des services de la mairie de Papeete.

« J’ai entendu un gros boum. J’ai cru que ce c’était un accident de la route. Puis j’ai vu de la poussière. Je suis tout de suite allé voir. J’ai vu du béton sur la route et sur deux voitures », explique Claude Mathieu, agent de sécurité au Bora Bora Lounge. « J’ai aussitôt appelé la DSP pour leur expliquer ce qu’il venait de se passer. Ils sont vite venus. Heureusement qu’il n’y avait personne qui est passé à ce moment-là. La DSP est arrivée en urgence et a barré la route. La police municipale et les pompiers sont ensuite arrivés. » Près de deux jours après cet incident, Claude a été marqué par ce « gros bruit ». « Heureusement que cela n’est pas tombé du côté rue de l’école. Il y a eu plus de de peur que de mal », ajoute-t-il.

Claude Mathieu montre du doigt le périmètre de sécurité qui a été mis en place après que des fragments de béton se sont détachés de la façade du bâtiment de l'ancien hôtel prince-Hinoi, côté avenue du Prince Hino’i dans la nuit de samedi à dimanche.
La police municipale et la DSP ont rapidement sécurisé les lieux. Sous la lumière du jour, dimanche matin, les services techniques communaux ont constaté que le béton était tombé après la fragilisation d’un débord de dalle qui se serait au fil du temps fissuré par endroit.

Les pompiers de la ville, à l'aide de leur grande échelle, sont intervenus pour détacher et enlever complètement les parties encore menaçantes de manière à écarter le danger. Les propriétaires ont assuré que les travaux nécessaires à la sécurisation de leur bâtiment seront réalisés cette semaine.
Le bâtiment de l'ancien hôtel Prince Hino’i date du début des années 1980 et a été fermé dans les années 2000. Sur un mur, on peut lire qu'un permis de construire a été accordé en août dernier à la SARL Pierline pour rénover l'hôtel. Cette SARL est gérée par Cléo Mourareau épouse Vergeaud.

Rémy Brillant, directeur général des services à la mairie de Papeete

«Peut-être qu’il manquait d’entretien minimum »

Le bâtiment de l’ancien hôtel Prince Hino’i vous inquiétait-il ?
Il ne nous inquiétait pas outre mesure car les structures sont fermées. Il est resté en l’état un certain nombre d’années. Mais il était quand même hermétiquement fermé. On ne pouvait pas accéder à l’intérieur. Il ne présentait pas de danger de ce côté-là. Le bâtiment ne nous inquiétait pas car ce n’était pas un bâtiment abandonné. Mais effectivement peut être qu’il manquait d’entretien minimum. Il y a des bâtiments qui sont abandonnés et là ça nous inquiète plus car ils finissent par être squattés.

Un permis de construire a été accordé en août. Quel est le projet prévu ?
Je pense qu’ils vont refaire des chambres. C’est un projet d’hôtel.

Est-ce que cet incident vous met quand même en alerte pour surveiller ce bâtiment et d’autres édifices de Papeete ?
Ce qui nous inquiète plus ce sont les maisons abandonnées çà et là dans les quartiers, les magasins abandonnés pas bien fermés et où il peut avoir des intrusions.
On est plus inquiet par cela que par les bâtiments qui sont sous le coup d’un litige qui attendent d’être repris.
Juste en face de la mairie, il y a un bâtiment qui a brûlé. On a écrit aux propriétaires en leur disant qu’il fallait qu’ils trouvent une solution pour réhabiliter le bâtiment. Il semble qu’ils soient en train d‘étudier un projet ou même plusieurs projets.

Quelle est la règlementation en vigueur pour ces bâtiments ?
Notre souci c’est celui de la sécurité. A partir du moment où le bâtiment ne répond plus aux normes de sécurité et qu’il continue à être ouvert au public, on va intervenir pour qu’il soit remis aux normes. Si ce n’est pas le cas, on peut aller jusqu’à ordonner la fermeture. Quand il est fermé, il s’agit pour nous de savoir si c’est un bâtiment qui menace de s’effondrer. Dans ce cas-là, on peut intervenir de manière plus forte auprès du propriétaire pour lui demander de prendre des dispositions. On peut aller jusqu’à demander la démolition du bâtiment. S’il ne le fait pas, la mairie peut aller jusqu’à le faire à sa place contre remboursement.
Pour l’instant on n’en a pas vraiment dans cette situation.

Il y en a aucun pour lequel vous avez enclenché ce type de procédure ?
Non, on essaye toujours de discuter avec le propriétaire, de voir s’ils ont des projets. On n’a pas de bâtiment dans cette situation.
Nous avons un bâtiment qui ne menace pas de ruine mais que l’on va détruire qui se situe à l’entrée de la ville, à côté de la salle Maco Nena. On a sorti toutes les personnes qui logeaient à l’intérieur. C’est un bâtiment qui est sur un terrain communal, qui a été géré à un moment par l’OPH. Mais qui pose finalement un souci d’infiltration d’eau et de sécurité. Celui-là devrait être démoli.


Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 25 Février 2019 à 15:32 | Lu 1895 fois