Tahiti Infos

Alcool et vitesse toujours mortels


(Archives Tahiti Infos)
(Archives Tahiti Infos)
Tahiti, le 5 janvier 2020 - Avec 29 morts, 120 accidents et 140 blessés, l’année 2019 a été moins meurtrière que l’année 2018 qui affichait un triste record de 36 décès sur les routes. Le bilan de ces douze derniers mois démontre cependant que la majorité des accidents mortels au fenua sont principalement dus à la consommation d’alcool et à l’usage excessif de la vitesse.
 
 
Dans un communiqué publié vendredi, le haut-commissariat a dressé le bilan de la sécurité routière pour l’année 2019. Bilan qui s’élève à 29 morts et qui révèle que les comportements à risques des usagers de la route restent le facteur principal des accidents mortels. Ainsi, en 2019, la moitié des accidents mortels étaient liés à une consommation excessive d’alcool quand 62% d’entre eux étaient relatifs à une utilisation excessive de la vitesse. La moitié de ces accidents ont eu lieu entre 18 et 4 heures du matin et ont touché 72% d’hommes, 24% de jeunes de moins de 25 ans et 14% de piétons. Enfin, 45% des victimes circulaient en deux-roues.
 
Face à ce bilan, le directeur de cabinet du Haut-commissariat, Christophe Deschamps, rappelle qu’en 2019,  les efforts ont été accentués en matière de prévention et de répression : « Ce qui est sûr, c’est que les efforts ont redoublé en ce qui concerne le nombre de contrôles effectués, avec en moyenne, tous les week-ends, des opérations de contrôle coordonnées, parfois médiatisées pour appeler l’attention des Polynésiens sur le fait que ces efforts n’allaient pas être relâchés. Un autre effort considérable a été fait en lien avec le Pays pour sensibiliser l’ensemble des Polynésiens aux risques routiers, notamment sur les comportements à risques, puisque ce qui ressort des statistiques, c’est que les accidents mortels sont dus à des comportements à risques et notamment à la conduite sous l’empire d’un état alcoolique. »

LES USAGERS DE DEUX-ROUES, UNE POPULATION « EXPOSEE »

En 2019, les usagers de deux-roues ont encore payé un lourd tribut en matière d’accidents mortels. Tel que l’explique Christophe Deschamps, cette population est particulièrement vulnérable : « La moitié des accidents mortels, que ce soit en 2018 ou en 2019, concernent les deux-roues. C’est une population qui est plus exposée que les autres car il y a moins de protection et que la manière de circuler est différente. Nous accentuons nos efforts en matière de prévention et de répression. Nous sensibilisons les usagers sur le port du casque, sur le fait de ne pas être plusieurs sur un scooter mais aussi sur le fait d’avoir des sièges adaptés pour les enfants. Nous n’arriverons jamais à convaincre tout le monde mais nous faisons des efforts pour diminuer les risques par rapport à ce mode de transport. »
 
Durant l’année à venir, « la pression sera maintenue » sur les contrôles routiers, explique Christophe Deschamps : « Les forces de l’ordre seront présentes le plus souvent possible à différentes heures, sur différents lieux, y compris dans les archipels. Car  le taux d’accident dans les archipels est préoccupant au regard de la petite taille des réseaux routiers dans les îles. Nous mènerons également des opérations coup de poing sur les comportements à risque pour faire comprendre, même à travers la répression, qu’il y a des choses qui ne peuvent plus avoir lieu en Polynésie. »

« EFFET DISSUASIF »

Pour le directeur de cabinet du haut-commissariat, les effectifs sont suffisants en Polynésie pour faire face à l’insécurité routière : « Pour la gendarmerie, nous sommes entre 450 et 500 effectifs. Du côté de la police, ces effectifs tournent autour de 250. Même si ces services font des missions de sécurité différentes, il est sûr que nous avons les effectifs nécessaires en matière de lutte contre l’insécurité routière. Nos outils aussi évoluent. Le 31 décembre, la gendarmerie avait ainsi obtenu la livraison de kits salivaires pour détecter les stupéfiants et simplifier les procédures. »
 
En ce qui concerne les archipels, Christophe Deschamps indique qu’il y a du « travail à faire » en matière de sensibilisation : « ll y a également du travail à fournir en collaboration avec les policiers municipaux mais nous couvrons actuellement tous les archipels. La problématique de la sécurité routière est un sujet que nous devons partager avec nos différents partenaires afin que nous ayons un effet dissuasif sur l’ensemble du territoire. »

L’évolution ces six dernières années

2019 29 morts 140 blessés 120 accidents
2018 36 morts 181 blessés 166 accidents
2017 24 morts 194 blessés 164 accidents
2016 26 morts 194 blessés 149 accidents
2015 17 morts 182 blessés 150 accidents
2014 17 morts 203 blessés 167 accidents

Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 5 Janvier 2020 à 13:23 | Lu 3522 fois