Paris, France | AFP | mardi 23/08/2022 - L'autorité française responsable des enquêtes sur les accidents d'avions a publié mardi un rapport sévère dans lequel elle souligne la récurrence d'incidents lors desquels les règles de sécurité ont été ignorées par des équipages d'Air France.
Ce rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) s'inquiète d'"une certaine culture installée chez certains équipages d'Air France qui favorise une propension à sous-estimer l'apport d'une application stricte des procédures pour la sécurité" et appelle la compagnie aérienne française à "remettre le respect des procédures au centre de la culture de sécurité de l'entreprise".
Le BEA s'appuie sur un incident survenu le 31 décembre 2020 lors d'un vol entre Brazzaville (Congo) et Paris à bord d'un Airbus A330. Une fuite de carburant détectée en altitude de croisière a conduit l'équipage à se dérouter vers l'aéroport de N'Djamena (Tchad) mais sans observer la procédure de sécurité "FUEL LEAK" qui prévoit la coupure du moteur du côté de la fuite.
"La coupure du moteur (...) a volontairement été omise par l'équipage", observe le rapport. "Cette décision a ainsi créé un risque important d'incendie et entraîné une diminution importante de la marge de sécurité du vol, l'incendie ayant été évité par chance", poursuit le BEA.
Si l'organisation souligne le nombre "extrêmement limité" de vols Air France donnant lieu à des enquêtes, elle dit avoir observé "au travers d'un certain nombre d'enquêtes récentes (...) que les équipages concernés avaient pu (...) s'affranchir d'effectuer certaines procédures de façon conforme".
Le BEA cite par exemple un double incident les 28 et 30 mars 2017 lors duquel un même équipage a effectué une montée en vol trop rapide.
Le 12 septembre 2020, un Airbus A318 "s'est affranchi des procédures opérationnelles afin de réaliser une arrivée rapide en piste à Paris-Orly".
"Lors de l’approche finale, l'équipage avait très peu de ressources pour faire face à un éventuel imprévu", insiste le BEA.
Le bureau d'enquête s'interroge sur certaines phrases figurant dans le manuel d'exploitation des pilotes Air France comme: "sait s'écarter des procédures en concertation avec l'équipage lorsque la sécurité l'exige" ou "improvise face à l'imprévisible pour obtenir le résultat le plus sûr".
"Le BEA considère qu'Air France devrait remettre le respect des procédures au centre de la culture de sécurité de l’entreprise", conseille le bureau d'enquête.
Air France a assuré à l'AFP prendre en compte l'ensemble des recommandations du rapport, précisant que certaines étaient déjà mises en oeuvre.
La compagnie s'engage par exemple à "fournir aux pilotes des outils leur permettant de rejouer et d'analyser leurs vols", comme le préconise le BEA.
Air France affirme en outre qu'un audit sera engagé d'ici quelques mois "au sein de l'ensemble de la compagnie" afin de "compléter le cas échéant certaines analyses de ce rapport".
Ce rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) s'inquiète d'"une certaine culture installée chez certains équipages d'Air France qui favorise une propension à sous-estimer l'apport d'une application stricte des procédures pour la sécurité" et appelle la compagnie aérienne française à "remettre le respect des procédures au centre de la culture de sécurité de l'entreprise".
Le BEA s'appuie sur un incident survenu le 31 décembre 2020 lors d'un vol entre Brazzaville (Congo) et Paris à bord d'un Airbus A330. Une fuite de carburant détectée en altitude de croisière a conduit l'équipage à se dérouter vers l'aéroport de N'Djamena (Tchad) mais sans observer la procédure de sécurité "FUEL LEAK" qui prévoit la coupure du moteur du côté de la fuite.
"La coupure du moteur (...) a volontairement été omise par l'équipage", observe le rapport. "Cette décision a ainsi créé un risque important d'incendie et entraîné une diminution importante de la marge de sécurité du vol, l'incendie ayant été évité par chance", poursuit le BEA.
Si l'organisation souligne le nombre "extrêmement limité" de vols Air France donnant lieu à des enquêtes, elle dit avoir observé "au travers d'un certain nombre d'enquêtes récentes (...) que les équipages concernés avaient pu (...) s'affranchir d'effectuer certaines procédures de façon conforme".
Le BEA cite par exemple un double incident les 28 et 30 mars 2017 lors duquel un même équipage a effectué une montée en vol trop rapide.
Le 12 septembre 2020, un Airbus A318 "s'est affranchi des procédures opérationnelles afin de réaliser une arrivée rapide en piste à Paris-Orly".
"Lors de l’approche finale, l'équipage avait très peu de ressources pour faire face à un éventuel imprévu", insiste le BEA.
Le bureau d'enquête s'interroge sur certaines phrases figurant dans le manuel d'exploitation des pilotes Air France comme: "sait s'écarter des procédures en concertation avec l'équipage lorsque la sécurité l'exige" ou "improvise face à l'imprévisible pour obtenir le résultat le plus sûr".
"Le BEA considère qu'Air France devrait remettre le respect des procédures au centre de la culture de sécurité de l’entreprise", conseille le bureau d'enquête.
Air France a assuré à l'AFP prendre en compte l'ensemble des recommandations du rapport, précisant que certaines étaient déjà mises en oeuvre.
La compagnie s'engage par exemple à "fournir aux pilotes des outils leur permettant de rejouer et d'analyser leurs vols", comme le préconise le BEA.
Air France affirme en outre qu'un audit sera engagé d'ici quelques mois "au sein de l'ensemble de la compagnie" afin de "compléter le cas échéant certaines analyses de ce rapport".