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Affaire Finau Maka : nouveau rebondissement


Finau Maka sur un banc de salle d'audiences en octobre 2010
Finau Maka sur un banc de salle d'audiences en octobre 2010
TOULOUSE, mercredi 5 décembre 2012 (Flash d’Océanie) – Dans un rebondissement judiciaire après un précédent jugement rendu en octobre 2010, la Cour d’Appel de Toulouse a condamné mardi le rugbyman tongien Finau Maka, ancien troisième ligne du Stade toulousain, à verser 2.000 euros d'amende et 5.000 euros de dommages-intérêts, après l’avoir reconnu coupable de « soumission à des conditions de logement indignes » d'un sans-papier tunisien.
Le joueur océanien a toutefois été délesté des chefs d’accusation de « travail dissimulé » et d’ « emploi d’un travailleur clandestin », a précisé l’avocat du rugbyman, Pierre Dunac.
Lors d’un précédent jugement rendu par le tribunal correctionnel de Toulouse, le 19 octobre 2010, le joueur avait été relaxé de tous les chefs d’accusation.
Les plaignants s’étaient alors pourvus en appel.
Ils ont aussi indiqué leur intention de poursuivre une autre action devant les prud'hommes afin d’obtenir paiement de ce qu’ils considèrent comme des salaires non versés par le rugbyman, a indiqué l’avocat de Moncef Derbali, Éric Zerbib.
Finau Maka, pour sa part, entend contester la dernière décision de la Cour d’Appel en formant un pourvoi en cassation.

Dans cette affaire, ce joueur de rugby océanien de 35 ans, ancien troisième ligne du Stade Toulousain, s’était retrouvé à la barre après avoir été accusé en mai 2010 par le Tunisien Moncef Derbali (34 ans), qu’il avait hébergé entre février 2006 et avril 2010 dans sa maison de Beauzelle (environs de Toulouse, Haute-Garonne), de l’avoir fait travailler au noir et vivre dans des conditions si indignes (il était hébergé dans une cabane au fond du jardin) qu’elles relevaient de «l’esclavagisme moderne».

Dès l‘ouverture du procès, en octobre 2010, le plaignant avait affirmé que sur une période de quatre années, il avait dû travailler à la rénovation de la résidence du rugbyman, sans pour autant avoir jamais été rémunéré.
Finau Maka avait rejeté les accusations, expliquant qu’il avait, par contre, fait parvenir de l’argent à la mère du plaignant, directement en Tunisie.
Le plaignant avait dans un premier temps réclamé quatre vingt mille euros en guise d’estimation d’un salaire non payés pendant ces quatre années, assortis de soixante mille euros supplémentaires pour le « préjudice moral » occasionné.
Le procureur avait requis cinq mille euros d’amende lors de la clôture des audiences, le 21 septembre 2010.
Le tribunal avait finalement rendu un non-lieu.
À l’annonce du verdict, à l’époque, le Tongien avait fondu en larmes tout en se déclarant « ravi et soulagé » de cette décision.

Différents repères culturels

Il avait aussi expliqué que le fait d’avoir accueilli cet homme en échanges de quelques tâches diverses correspondait à une conception océanienne de l’hospitalité et de la charité chrétienne, mais que son hôte n’avait jamais été « forcé » à effectuer quelque tâche que ce soit.
Le dépôt de la plainte avait coïncidé, en mai 2010, avec la fin du contrat de Finau Maka à Toulouse et le début de ses préparatifs de déménagement vers Aix-en-Provence.
L’avocat du Tongien avait estimé, au cours des audiences, que les accusations portées à l’encontre de son client constituaient de fait « une forme de chantage à la plainte » de la part du Tunisien, qui venait apparemment d’apprendre qu’il ne ferait pas partie du déménagement.

pad

Rédigé par PAD le Mercredi 5 Décembre 2012 à 04:45 | Lu 1063 fois