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Adolescent électrocuté : EDT relaxée


Tahiti, le 1er décembre 2020 – La société EDT-Engie et ses six employés renvoyés en correctionnelle pour "homicide involontaire" après l'électrocution d'un adolescent de 14 ans en 2017 ont été relaxés mardi par le tribunal correctionnel de Papeete. Les juges ont estimé qu'il n'existait pas de lien de causalité entre le décès du jeune garçon et d'éventuels manquements du fournisseur d'électricité.
 
Soulagement du côté d'EDT-Engie mardi matin au palais de justice de Papeete. Le tribunal correctionnel a relaxé intégralement la société Electricité de Tahiti et ses six employés renvoyés en correctionnelle pour "homicide involontaire" après l'électrocution d'un adolescent de 14 ans le 22 décembre 2017 à Punaauia. A l'origine du drame, jugé la semaine dernière à l'audience du tribunal correctionnel, le jeune garçon avait touché un disjoncteur particulièrement dégradé, dont les fils étaient à nu, alors qu'il jouait sur un terrain vague qui jouxtait sa maison. C'est son père adoptif qui lui avait dégagé le bras d'un coup de pied, avant l'intervention des secours. L'adolescent était décédé quelques jours plus tard à l'hôpital.
 
Renvoyés en correctionnelle en raison de l'état déplorable du disjoncteur, EDT-Engie et ses employés avaient fait valoir que la maintenance de l'appareil avait été réalisée normalement. Expertises à l'appui, le fournisseur d'électricité avait indiqué à l'audience que le disjoncteur avait été dégradé à la suite d'un acte de vandalisme récent. Et mardi matin, le tribunal a estimé en effet qu'il n'existait pas de lien de causalité entre le décès du malheureux jeune garçon et d'éventuels manquements des prévenus. "Effectivement, le tribunal a prononcé la relaxe des sept personnes poursuivies qui se réjouissent du bon fonctionnement de l'institution judiciaire parce que les éléments matériels du dossier impliquaient cette relaxe", a réagi l'avocat d'EDT-Engie, Me Robin Quinquis.
 
"Il a été démontré que l'origine du drame est un acte de vandalisme sur un disjoncteur, qu'il y a bien eu des pièces électriques qui ont été touchées par un enfant mouillé sortant de l'eau et que tout ceci s'est passé hors du champs de contrôle d'EDT qui ne pouvait pas en avoir connaissance", a détaillé l'avocat à l'issue du délibéré, concluant sur le fait que : "d'un autre côté, les salariés d'EDT font preuve d'une très grande pudeur, parce qu'ils sont toujours dans une très grande compassion à l'égard des victimes. Mais aujourd'hui encore, ce que l'on aimerait savoir c'est quand et comment s'est produit cet acte de vandalisme. Ca reste une zone d'ombre."
 
Garance Colbert et Antoine Samoyeau

Rédigé par Garance Colbert et Antoine Samoyeau le Mardi 1 Décembre 2020 à 08:29 | Lu 3081 fois