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Tahiti, le 15 juillet 2020 – Les premiers touristes, résidents ou nouveaux résidents arrivés à Tahiti sans mesure de quarantaine, ont posé le pied mercredi matin à l'aéroport de Tahiti-Faa'a, attendus notamment par les personnels de santé du Pays, dans une ambiance toute particulière…

Particulièrement attendu, le premier vol commercial sans mesure de quarantaine est arrivé tôt mercredi matin en provenance de la métropole via Vancouver. La compagnie aérienne Air France, qui affrétait le vol, avait à son bord 237 passagers. Parmi eux des résidents, des fonctionnaires d'Etat arrivant en Polynésie ou encore des touristes. "On n'a pas voulu annuler les vacances malgré le contexte actuel, puisqu'on sait que chez vous c'est safe en Polynésie", indiquait un touriste au moment de récupérer ses bagages, preuve que la communication "Covid-free" a fonctionné. "On attendait la fin de la quatorzaine pour pouvoir venir parce que c'était très compliqué pour nous de gérer ça avec les trois enfants", glisse de son côté un fonctionnaire tout juste arrivé pour quatre ans au fenua.

Malgré la réouverture plus régulière des vols internationaux, l'ambiance restait très particulière mercredi matin à l'aéroport. Pas d'orchestre dans le hall de l'aérogare à la descente des passagers. Peu de monde pour accueillir les arrivants et seulement quelques embrassades, moins chaleureuses qu'à l'accoutumée. Des colliers de fleurs tendus à bout de bras par les proches. Le tout dans une ambiance très prudente, avec des masques pour tous les passagers mais pas encore pour tous les accueillants… Pour ce premier vol également, les autorités du Pays et de l'Etat avaient fait le déplacement. La ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, le directeur de cabinet du haut-commissaire ou encore le directeur d'Aéroport de Tahiti étaient venus constater la bonne application des mesures de protection pour les nouveaux arrivants.

Avant de venir au fenua, les passagers ont en effet pour obligation de présenter au comptoir d'enregistrement de leur compagnie aérienne un test négatif de moins de 72 heures. Puis ils doivent s'enregistrer sur la plateforme "ETIS" (Electronic travel information system) pour leur suivi sanitaire lors de leur séjour en Polynésie. Enfin, des kits d'auto-dépistage ont été remis aux arrivants par les agents de l'Institut Malardé. Les passagers devront s'auto-tester dans quatre jours et envoyer leurs prélèvements à l'Institut Malardé, via leur hôtel ou les structures de santé. A la moindre suspicion de fièvre, toux ou symptômes viraux, ces arrivants ont pour instruction de prendre attache au plus tôt avec un médecin.

Après ce premier vol, mercredi matin en provenance de métropole, place maintenant aux choses sérieuses. Jeudi matin arrive le premier vol en provenance directe de Los Angeles, actuellement débordée par l'épidémie de coronavirus…
 

"Chez vous c'est safe"

Pourquoi la Polynésie comme destination de vacances ?
"La Polynésie ça fait rêver et c'est un voyage qu'on voulait faire depuis longtemps. On n'a pas voulu annuler les vacances malgré le contexte actuel, puisqu'on sait que chez vous c'est safe. (…) On nous a remis une enveloppe avec un test à effectuer nous-même dans quatre jours, on doit porter le masque et déclarer tout signe éventuel de Covid."
Est-ce que l'arrêt des mesures de quarantaine vous a incité à venir aujourd'hui ?
"C'est comme tout. Il faut une date butoir pour chaque chose. Il était temps pour la Polynésie de rouvrir. Je pense que ce n'est pas dangereux étant donné qu'il n'y a plus de cas recensé ici. Donc je me sens en sécurité. (…) Avec leur procédé de test et le test négatif à présenter avant l'embarquement, je pense qu'ils font leur maximum. Après, on n'est pas à l'abri d'une erreur. Il faut faire confiance un peu aux choses et puis la vie doit reprendre à un moment ou à un autre."
 

"On attendait la fin de la quatorzaine"

Comment avez-vous préparé votre voyage ?
"On est des nouveaux résidents. On s'installe normalement pour quatre ans. C'est mon épouse qui est fonctionnaire. (…) On s'est bien renseigné et on est en règle. Après on a fait tout ce qu'il fallait. Ces mesures sanitaires on les respecte et on les comprend totalement. Et de toute façon elles s'appliquent également en métropole. Donc il n'y a pas de souci avec ça. On était au courant et on s'y attendait aussi. (…) On attendait la fin de la quatorzaine pour pouvoir venir parce que c'était très compliqué pour nous de gérer ça avec les trois enfants. En sachant qu'on allait devoir s'installer également. On n'avait pas vraiment de plan pour faire face à une quatorzaine. On a décalé un petit peu notre arrivée de quelques jours."
 

"On a maintenu le voyage pour aider l'économie à repartir"

Racontez-nous les conditions de votre voyage.
"Nous sommes ici pour trois semaines. Et cela fait un an qu'on est sur le voyage. On avait réservé depuis le mois d'octobre. Et du coup on a eu très peur pendant tout le confinement qu'on ne puisse pas venir. Puis on a espéré et tout s'est levé, on va dire pile poil comme il fallait, pour venir. On a maintenu le voyage parce qu'économiquement on sait que c'est très dur pour tout le monde et on s'est dit que si on pouvait apporter notre pierre à l'édifice, ça ne serait pas plus mal, à hauteur de nos moyens bien sûr. On a maintenu le voyage pour aider toute l'économie à repartir et je pense que tous les gens qui viennent, ils viennent aussi pour ça."
Vous avez suivi l'évolution des conditions d'entrée ?
"Oui, on a eu peur aussi car de France, j'ai suivi les journaux pratiquement tous les jours. J'écoutais et j'étais au courant aussi grâce aux hôteliers qui ont été adorables. Ils m'envoyaient des mails pour me dire que la quatorzaine va se lever, toutes les informations. Le dernier document qu'il fallait pour entrer dans le territoire, je l'ai reçu par un hôtel, pour qu'on soit complètement bien en arrivant. C'est très gentil de leur part d'avoir fait tout ça."
Vous allez être tracés avec le kit qu'on vous a fourni, qu'en pensez-vous ?
"C'est l'idéal. Si tous les pays du monde avaient fait ça, je pense qu'on aurait évité énormément de problèmes. Les mesures qui sont prises ici à Tahiti, je pense que ce sont les meilleures. Le traçage, remettre un kit pour l'auto dépistage, je trouve que c'est génial. Et toutes les mesures je pense qu'il faut les respecter. Je pense qu'on aurait évité énormément de problèmes si on avait fait ça dès le début dans tous les pays du monde. Malheureusement il y a eu énormément de problèmes, pas de masques, pas de tests. Il y a certains pays qui n'y ont pas cru et se trouvent maintenant dans la panade. Je pense que vous avez fait le meilleur choix qui pouvait être et pour les touristes et pour tout le monde."
Beaucoup craignent une recrudescence du virus avec l'ouverture des frontières. Qu'en pensez-vous ?
"Si les gens ne font pas attention, il est évident qu'on peut avoir un rebond. Si les gens font attention et respectent les mesures barrières, les masques, je pense qu'il n'y aura pas de souci. Mais il faut vraiment faire attention, je pense que c'est le meilleur message à envoyer, c'est de dire gardez vos distances, lavez-vous les mains, mettez les masques, et je pense que tout se passera bien. Et si les gens sont honnêtes sur leur dépistage, il n'y aura pas de souci. (…)"
C'est plus arrangeant qu'il n'y ait plus de quarantaine ?    
"Oui et de toute façon il faut penser aux touristes, à l'économie. S'il y avait eu encore une septaine ou une quatorzaine, automatiquement il n'y aurait pas eu de touristes. L'économie n'aurait pas repris, c'était une évidence. Mais après, toutes les mesures sont mises en place au niveau sanitaire. On peut être pisté et au bout de quatre jours, on fait un test. Je ne pense pas qu'en France ce soit aussi poussé."
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 16 Juillet 2020 à 00:14 | Lu 28909 fois