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ATN songe au renouvellement de sa flotte en 2020


Un des cinq Airbus quadriréacteurs A340-300 de la flotte Air Tahiti Nui
Un des cinq Airbus quadriréacteurs A340-300 de la flotte Air Tahiti Nui
PAPEETE, 9 novembre 2014 – La compagnie aérienne Air Tahiti Nui étudie le possible renouvellement de sa flotte avant 2020. Mais cette perspective est contrainte par l’incertitude de la prorogation, au-delà de 2017, du dispositif de défiscalisation Lodéom.

L’incertitude demeure sur une éventuelle aide en défiscalisation pour l’acquisition par la compagnie ATN de quatre avions à l’horizon 2019 ou 2020, dans le cadre du renouvellement de sa flotte.

Incertitude même si, ce mercredi, le gouvernement français a tenté de rassurer les élus et responsables économiques du Pacifique, par la voix du secrétaire d'Etat au Budget, au sujet d’une "réflexion engagée en 2013" pour réformer le dispositif de défiscalisation et qui doit "aboutir en 2015 à des propositions concrètes".

L’actuelle loi pour le développement économique des outre-mer (Lodéom) arrive à échéance le 31 décembre 2017. Rien n’est pour l’instant annoncé par le gouvernement central pour la remplacer. Du côté d’ATN on reconnait le caractère handicapant d’une telle situation dans la perspective du financement d’appareils qui pourraient coûter autour de 8 milliards Fcfp l’unité dont le tiers pourrait être défiscalisable. "Chez les constructeurs, il n’y a pas d’avion disponible avant 2019", explique Michel Monvoisin, le P-dg de la compagnie aérienne polynésienne, alors que la loi de défiscalisation stipule la nécessité de la livraison de l’équipement défiscalisé avant l’échéance de 2017. "Il est donc pour l’instant mathématiquement impossible pour nous de déposer un dossier".

Mais la compagnie n’en a pas moins, pour autant, la nécessité de rénover sa flotte d’Airbus A340-300. Ces quadriréacteurs sont obsolètes en termes de performance énergétique tandis que certains appareils sont en exploitation depuis le début des années 2000.

Air Tahiti Nui s’oriente vers des appareils de nouvelle génération. Il pourrait s’agir chez Airbus de modèles A330 néo ou A350. Le choix n’est pas encore tranché.

Une flotte obsolète

De toutes façons, "ce n’est pas nous qui définissons le planning, ce sont les constructeurs", note Michel Monvoisin. "Et pour l’instant, on ne peut envisager de livraison qu'au mieux en 2019 voire en 2020".

Le poste carburant est responsable pour la compagnie du tiers de ses charges d’exploitation (11,1 milliards Fcfp en 2011). Une situation qui plombe sa gestion même si, dès 2015, deux des quatre avions détenus en propre par ATN seront complètement payés, réduisant de près d’un milliard Fcfp par an les charges de la compagnie. Quant au cinquième A340 de la compagnie, le Bora Bora, il est loué jusqu’en 2018.

"Un avion ça vieillit et il n’a jamais été envisagé lors de leur acquisition que l’on exploiterait ces Airbus A340 pendant 20 ans", note aussi le P-dg d’ATN.

Quelles pistes sont privilégiées dans ce contexte, alors que le renouvellement intégral des cinq avions était dès 2008 entériné pour 2014-2015, dans les propositions stratégiques du pacte d’actionnaire d’ATN, puis fut en 2012 différé à 2019-2020, sur la base de 4 avions.
"Je ne peux pas répondre à cette question pour l’instant", avoue Michel Monvoisin. "Des personnes sont chargées au sein de la compagnie de faire des études sur le programme de remplacement de la flotte : quels avions pour quelles routes ? Quel type de financement ? On n’a pas encore toutes les réponses".

La position de l'Etat, courant 2015, sur le dispositif d'incitation qui succédera à la Lodéom est attendue comme un élément clé de cette équation.


Rédigé par JPV le Dimanche 9 Novembre 2014 à 18:31 | Lu 3388 fois