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42% de cas de plus de leptospirose en 2017


42% de cas de plus de leptospirose en 2017
PAPEETE, le 6 mars 2018. Avec 199 cas de leptospirose en 2017, c'est le nombre le plus important de personnes touchées depuis 2006.


La direction de la Santé a publié le bilan des cas de leptospirose en 2017. En 2017, le nombre total de cas s’élevait à 199. Le taux d’incidence global pour 2017 s’élevait à 72 pour 100 000 habitants (contre 49 et 52 pour 100 000 habitants en 2015 et 2016).

Il s’agit de l’incidence la plus élevée depuis 2006. L’augmentation par rapport à 2016 est de 42%. En 2017, la majorité des cas (127) a été déclarée de janvier à mai. Les intempéries et inondations de fin janvier ont été suivies d’un pic de leptospirose malgré la diffusion de messages de prévention.

Chaque année, le nombre de cas déclarés est plus important pendant la saison des pluies (novembre à mars) que pendant la saison sèche (avril à octobre). L’incidence de cette pathologie fluctue en fonction des précipitations.

Au total, on dénombre en 2017 67 hospitalisations, 21 passages en réanimation et deux décès en 2017. La majorité des cas étaient des hommes (86%). Les enfants de moins de 10 ans et les personnes de plus de 60 ans étaient les moins touchés. Les personnes âgées de 40 à 59 ans ont été les plus touchées en 2017.

En 2017, la majorité des cas de leptospirose était située aux Iles du Vent (65%) et près d’un tiers aux Iles Sous-le-Vent (32 %). Aucun cas n’a été déclaré aux Australes.

Parmi les 128 cas des Iles du Vent, 89% étaient situés à Tahiti (114 cas). Les communes qui ont recensé le plus de cas étaient Papeete, Faa'a et Punaauia avec respectivement 20, 11 et 11. Par contre, les incidences étaient les plus élevées à Faaone et Afaahiti (respectivement 260 et 350/100 000 habitants). Parmi les 65 cas des Iles Sous-le-Vent, 31 (48%) étaient situés à Raiatea, 20 à Taha'a et moins de 10 à Huahine (9) et Bora Bora (5). L’incidence était la plus élevée dans la commune de Uturoa (542/100 000 habitants).

Malgré une forte baisse d’incidence aux Marquises (et l’absence de cas aux Australes), l’incidence a augmenté dans tous les autres archipels.
Une investigation a pu être menée pour 111 patients (56%).Parmi eux, 99 (90%) ont déclaré une activité à risque. Les principaux facteurs de risque identifiés étaient la baignade et les loisirs en eau douce (80%), la marché pieds-nus dans les flaques d’eau ou dans la boue (78%), la présence de rats dans ou aux alentours de l’habitation (77%), des plaies ou excoriations (33%), une activité d’agriculteur (30%).

La leptospirose est une zoonose favorisée par les inondations et les fortes pluies. Elle est causée par une bactérie appartenant à la famille des leptospires, qui peuvent survivre plusieurs années dans l’environnement en zone humide et tiède à l’abri de la lumière. La contamination se fait soit directement par contact de la peau (en particulier si elle est lésée) ou des muqueuses avec des urines ou des tissus d’animaux infectés (rongeur et insectivore, chien, bovin, porc, chevaux, nouveaux animaux de compagnie etc), soit indirectement par l’intermédiaire d’eaux, de végétaux ou de sol humide souillées par ces urines. La période d’incubation s’étend de 4 à 14 jours (extrêmes 3 à 30 jours). Les formes cliniques sont nombreuses, allant du syndrome pseudo-grippal bénin à la défaillance multi-viscérale et au décès dans 5 à 30% des cas.

le Mardi 6 Mars 2018 à 15:36 | Lu 2120 fois