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29 ruches pillées à Fakarava


Naea Tokoragi s'est lancé dans l'apiculture à Fakarava en 2014. Et c'est la première fois qu'il est victime de vol de miel depuis qu'il a lancé son activité.
Naea Tokoragi s'est lancé dans l'apiculture à Fakarava en 2014. Et c'est la première fois qu'il est victime de vol de miel depuis qu'il a lancé son activité.
FAKARAVA, le 13 mars 2019 - ​Naea Tokoragi, apiculteur sur l'île de Fakarava, a constaté la semaine dernière au moment de sa récolte le pillage de 15 ruches. C'est la deuxième fois en l'espace de quelque mois que l'intéressé se voit subtiliser le fruit de son travail.  La première fois 14 ruches avaient été vidées. "Par récolte on peut espérer gagner à peu près 1,3 millions de francs. Vu que notre récolte de mars est compromise, et que celle de juin aussi l'est aussi on peut estimer nos pertes à plus de deux millions de francs", déplore l'apiculteur.

"Constat du jour : Décevant. Déçu non pas par la qualité de travail des abeilles, mais par l'attitude de certaines personnes qui viennent piller notre travail", a déploré sur les réseaux sociaux Tehei. Ce dernier exploite avec son père adoptif, Naea Tokoragi, plusieurs ruches sur l'atoll de Fakarava aux Tuamotu.
 
Mercredi dernier alors que les deux apiculteurs doivent procéder à la récolte de leur miel, ils découvrent avec stupéfaction que leurs ruches ont été complètement vidées de leur délicieux nectar. "Des personnes ont découpé dans le cadre la cire contenant le miel et ont dégradé l’armature des ruches", poursuit l'apiculteur dans son post sur les réseaux sociaux. Avant d'indiquer, "non seulement nous n’aurons pas de récolte aujourd’hui mais pour la miellée suivante vu que les abeilles n’aurons pas assez de temps pour reconstruire la cire manquante car nous ne nourrissons pas nos abeilles avec des boosters."

DES PILLAGES EN OCTOBRE ET EN MARS

C'est la deuxième fois en l'espace de quelques mois que les deux apiculteurs se voient subtiliser le fruit de leur dur labeur. En octobre dernier 14 ruches avaient été pillées. Et la semaine passée les deux hommes ont constaté que 15 ruches ont été complètement vidées.
 
"A 3 000 francs le kilo de miel, par récolte on peut espérer gagner à peu près 1,3 millions de francs", précise Naea Tokoragi. "Vu que notre récolte de mars est compromise, et que celle de juin l'est aussi du fait que les abeilles n'auront pas eu le temps de reconstruire les alvéoles, on peut estimer nos pertes à plus de 2,6 millions de francs. Mais avant ces incidents nous avons eu d'excellentes récoltes, notamment en novembre où elle a été exceptionnelle."
 
Naea Tokoragi espère se rattraper avec la trentaine de ruches qui lui reste sur un motu isolé de l'atoll. "Mais à cause du mauvais temps qu'il y a sur l'île depuis quelques jours, on ne sait pas pour le moment si elles ont été également pillées", explique l'apiculteur.

En attendant Naea Tokoragi  a signalé ces vols à la police municipale, et une plainte a été déposée. "On a déjà identifié quelques jeunes de l'île qui pourraient être les potentiels auteurs de ces faits", confie-t-il. Puis de poursuivre, "on habite loin du village principale de Fakarava et mes ruches sont installées en pleine nature sur des motu assez isolés. Mais ces motu sont accessibles en voiture et des jeunes de l'île qui disposent d'un véhicule y vont pour faire du coprah ou pour pêcher. C'est certainement pendant l'une de ces escapades qu'ils ont volé notre miel."
 
Ce mardi, les muto'i ont questionné deux suspects, clairement identifiés par les apiculteurs. Ils ont tous les deux contesté les accusations de vols, en prenant le soin d'indiquer qu'ils étaient allergiques aux piqures d'abeilles.  

A l'heure actuelle, Naea et Tehei sont les seuls apiculteurs de l'île à avoir signalé des vols dans les ruches. Naea affirme par ailleurs, "on est quatre ou cinq apiculteurs à Fakarava. Mais ils ont installé leurs ruches dans des zones très habitées donc c'est plus compliqué pour les voleurs de passer inaperçu (…) De notre côté c'est la première fois que l'on est victime de vol depuis que l'on a lancé notre activité en janvier 2014."

Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 13 Mars 2019 à 15:37 | Lu 3220 fois