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2,8 kg d’ice saisis à l’aéroport


Papeete, le 6 novembre 2019 – Le procureur de la République de Papeete, Hervé Leroy, a annoncé mercredi après-midi la saisie, jeudi dernier à l’aéroport, de 2,8 kg d’ice dissimulés dans des boites de lait pour bébé et de café transportées dans un colis en provenance de Californie. Une infirmière de 48 ans, qui avait envoyé le colis mais qui affirme que la drogue y a été insérée « à son insu », a été mise en examen et écrouée.
 
Le procureur de la République de Papeete, Hervé Leroy, accompagné du commandant de la gendarmerie en Polynésie française, Frédéric Boudier, et d’un représentant des douanes de Polynésie française, a tenu un point presse mercredi après-midi à la suite d’une nouvelle saisie de près de 2,8 kg d’ice à l’aéroport de Tahiti-Faa’a la semaine dernière. A l’origine de cette saisie pour le moins conséquente, les agents des douanes et leur chien anti-drogue ont procédé jeudi 31 octobre en fin de matinée à l’inspection d’une caisse arrivée par avion en provenance de Californie dans le hangar du fret de l’aéroport. La caisse renfermait des friandises, des vêtements, des boites de lait pour bébé et des boites de café. Or, à l’intérieur de ces boîtes, les douaniers ont découverts plusieurs sachets contenant de la méthamphétamine, de l’ice, pour un poids total de 2,786 kg.
 
Une procédure douanière a d’abord été ouverte du chef « d’importation illégale de marchandise prohibée ». La destinataire du colis, une infirmière de 48 ans, a été placée en retenue douanière l’après-midi de la découverte de la drogue. Le lendemain, une enquête préliminaire a été ouverte et confiée à la section de recherche de la gendarmerie à Papeete pour « infraction à la législation sur les stupéfiants » et « infraction douanière » et la suspecte a été placée en garde à vue. Devant les enquêteurs, elle a expliqué avoir effectué un voyage à Los Angeles entre les 21 et 28 octobre dernier avec un groupe d’amies. L’infirmière a reconnu avoir expédié elle-même ce colis depuis les Etats-Unis, mais a affirmé qu’elle « ne s’expliquait pas la présence de la drogue dans les boites de denrées alimentaires », a indiqué le procureur Hervé Leroy. « Elle a donné une version fantaisiste des faits laissant à penser qu’un tiers, à son insu, aurait caché l’ice dans ces boites. »

Dix ans de prison et 900 millions d’amende encourus

Mais pour le procureur, au vu de la quantité saisie et du mode opératoire mis en œuvre, « l’hypothèse la plus vraisemblable est que l’intéressée a entendu de concert avec d’autres personnes non interpellées à ce jour s’associer dans une opération d’importation d’ice en vue de réaliser un profit substantiel ». La suspecte a été déférée lundi au parquet qui a saisi un juge d’instruction et ouvert une information judiciaire des chefs « d’association de malfaiteurs » et « d’importation, détention, transport et acquisition de stupéfiants et de marchandises prohibées ». Mise en examen et placée en détention provisoire, l’infirmière et ses complices éventuels encourent dix ans d’emprisonnement, 900 millions de Fcfp d’amende, une amende douanière égale au minimum au montant de la valeur marchande de la drogue importée et la confiscation de tous ses biens mobiliers et immobiliers.
 
Il s’agit de la troisième saisie d’ice significative depuis deux mois, a souligné le procureur Hervé Leroy, qui a précisé que cette nouvelle affaire « mettait en évidence qu’un trafic d’ice peut être initié par une personne, parfaitement insérée socialement et professionnellement, non toxicomane animée par l’appât du gain ». Le procureur a également salué le travail et « les résultats remarquables en terme de saisies et d’arrestations » des douaniers, gendarmes et policiers dans la lutte contre le trafic d’ice au fenua.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 6 Novembre 2019 à 16:40 | Lu 7554 fois