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222,8 milliards dédiés à la Polynésie en 2024


Tahiti, le 20 mai 2025 - À l'occasion d'une conférence de presse dédiée, le haut-commissaire de la République, Éric Spitz, a exposé le bilan des dépenses de l'État en Polynésie française pour l'année 2024. Un rapport qui fait état d'un montant total de 222,8 milliards de francs, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2023, et qui témoigne de l'engagement continu et progressif de l'État français en Polynésie.
 
Ce mardi, le haut-commissariat de la République en Polynésie française a dressé le bilan annuel des investissements et des recettes de l'État sur le territoire polynésien. Une manière assumée de réaffirmer ses engagements et de souligner ses champs d'intervention. Car si celui-ci est compétent en matière de droits civiques, de justice, de sécurité, de défense, de relations internationales ou encore d'enseignement supérieur, il participe aussi et surtout au financement de nombreuses politiques publiques – éducation, logement, environnement, culture, sport, etc. – et constitue un solide soutien aux communes. Un engagement continu et surtout plus affirmé. En effet, en 2024, le montant total des dépenses de l'État en Polynésie française s'est élevé à 222,8 milliards de francs contre 210 milliards en 2023, soit une hausse de 6 %. Un montant total qui, soit dit en passant, représente à lui seul le tiers du PIB polynésien.
 
L'importance des fonctionnaires
 
Pour autant, selon le haut-commissaire de la République en Polynésie française, Éric Spitz, le plus important est ailleurs : “Sur les 10 858 fonctionnaires qui œuvrent en Polynésie, 53 % d'entre eux travaillent pour la Polynésie française”, explique le haut-commissaire avant de souligner : “Et puis surtout, qui sont ces fonctionnaires d'État ? Ce sont pour la plupart des Polynésiens. 80 % des fonctionnaires d'État sont polynésiens. On atteint même des taux de 85-90 % au haut-commissariat, dans la police, au sein des affaires maritimes ou encore au service des douanes par exemple. (...) Et parmi les fonctionnaires d'État, on retrouve bien évidemment les professeurs, les douaniers, des infirmiers, des médecins... C'est à eux que l'on pense en premier, toujours. Mais il y a aussi, par exemple, les fonctionnaires de l'Institut d'émission d'Outre-mer (IEOM) qui mettent en œuvre la politique monétaire de la Polynésie française.”
 
L'occasion pour le haut-commissaire de rappeler également que “si ces fonctionnaires disparaissaient du jour au lendemain de la Polynésie française, il faudrait trouver au pied levé et payer plus de 5 000 fonctionnaires. Et ce ne serait pas seulement coûteux, il faudrait aussi trouver des compétences.” Un commentaire qui fait évidemment écho à l'actualité, puisque le Tavini Huira'atira célébrait encore le week-end dernier la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU, tandis que, de son côté, le Tapura Huira'atira assistera, du 21 au 23 mai, au séminaire régional du Comité des 24 de l'ONU pour, selon le parti autonomiste, “faire entendre la voix de la majorité de la population”.
 
Un soutien indéniable aux acteurs économiques et aux communes
 
La présentation des dépenses de l'État en Polynésie française a également permis au haut-commissaire de remettre les points sur les “i” : “Soyons clairs, l'État dépense 222,8 milliards de francs et encaisse un peu plus d'un milliard de francs de recettes. Un solde qui, comme vous pouvez le constater, est en faveur de la Polynésie. Ces recettes constituent essentiellement des amendes, des condamnations pénales... c'est vraiment marginal. Je rappelle d'ailleurs qu'à côté de ses dépenses, l'État renonce à certaines de ses recettes, je parle notamment ici de la défiscalisation où l'État renonce à près de 14 milliards de francs.” Un soutien fiscal en faveur de 31 projets structurants, représentant un montant total d'investissements de 35,3 milliards de francs. Une aide qui a permis la création directe de 292 emplois et le maintien de 2 787 autres emplois, auxquels peuvent s'ajouter les emplois indirects liés aux opérations de construction et de rénovation. 
 
Vis-à-vis des communes polynésiennes, l'État confirme également son implication par ses 15,1 milliards de francs de dépenses en 2024, dont 10,6 milliards attribués à la Dotation globale de fonctionnement (DGF). Et le haut-commissariat précise : “La DGF par habitant dans l'Hexagone est de 20 500 francs contre 34 128 francs en Polynésie française, soit un montant supérieur de 66 %.” Une dotation à laquelle s'ajoutent le Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales – 646 millions de francs versés en 2024 – visant à réduire les disparités de ressources entre collectivités territoriales au regard des charges de fonctionnement, le Fonds intercommunal de péréquation – 1,95 milliard de francs versé en 2024 – qui permet de doter les communes de Polynésie française d'une source de financement stable en l'absence d'une fiscalité propre suffisante, et la Dotation d'équipement des territoires ruraux – 681 millions de francs en 2024 – destinée à financer les projets d'investissement des collectivités des territoires ruraux.
 
L'éducation et la jeunesse au cœur des projets de l'État
 
Au total, en 2024, ce sont 74,8 milliards de francs qui ont été alloués à l'Éducation nationale, la jeunesse et la vie associative et 5,8 milliards à l'enseignement supérieur et à la recherche. Et pour cause, l'État assume 100 % de la rémunération des enseignants – 70,6 milliards de francs – et le fonctionnement des établissements des premier et second degrés, qu'ils soient du secteur public ou privé. Alors que pour rappel, l'éducation relève des compétences du Pays. De plus, 298 millions de francs ont été dédiés aux constructions scolaires afin que les enfants et les adolescents polynésiens puissent étudier dans de bonnes conditions. Un soutien de taille qui s'étend aux étudiants polynésiens avec l'aide au logement. En effet, en 2024, 620 passeports mobilités études ont été délivrés auxquels s'ajoutent 3 838 bénéficiaires de la continuité territoriale, qui représentent notamment les parents ayant accompagné leurs enfants pour leur installation dans l'Hexagone. Quant à l'Aide au logement étudiant, ils étaient 354 à en bénéficier pour l'année universitaire 2023-2024, soit un montant total de 57 millions de francs.      
 

Rédigé par La rédaction le Mardi 20 Mai 2025 à 16:36 | Lu 2848 fois