Tahiti, le 20 mai 2025 - Il était poursuivi pour blessures involontaires avec incapacité supérieure à 3 mois commises en janvier 2022 sur l’île Sœur. Un homme de 53 ans a été condamné ce mardi par le tribunal correctionnel à 18 mois d’emprisonnement avec sursis. Le procès a eu lieu en l’absence de la victime qui, depuis l’accident, résume : “Je survis”.
Ce jour de janvier 2022, l’ambiance est à la fête sur l’île Sœur. Sur l’un des motu, une famille célèbre un anniversaire. Le soleil est au rendez-vous. En fin d’après-midi, la victime est dans l’eau et discute avec un oncle qui s’apprête à partir se balader en jet-ski. L’homme propose de l’emmener. Finalement, elles sont deux à monter sur l’engin. La victime, 17 ans, et une cousine d’une vingtaine d’années.
“Je leur avais dit que je n’avais pas de gilet pour elles”, a assuré le prévenu à la barre du tribunal correctionnel ce mardi matin. “Je leur avais dit aussi de bien s’accrocher.” Il a également indiqué avoir demandé à la victime de prendre place au milieu pour “équilibrer les charges”. L’engin s’est éloigné. La passagère installée juste derrière le pilote s’est accrochée au gilet de ce dernier, il était prévu à cette attention. La victime, qui aurait fait le choix de s’installer à l’arrière, s’est tenue à la passagère centrale. “Mais très légèrement”, précisera celle-ci lorsqu’elle sera interrogée.
À la première accélération, la victime a été projetée vers l’arrière. Jambes écartées, elle a traversé le jet d’eau arrière de l’appareil. “J’ai alors senti une douleur très forte dans le bas du ventre, j’ai vu tout le sang autour de moi.” Le jet a perforé son périnée, et irrémédiablement détruit son vagin et son anus. Transportée à l’hôpital en urgence, elle a subi une première opération de 7 heures. Elle a ensuite passé trois mois au Taaone subissant au total neuf opérations. Tout au long de l’audience, le prévenu a répété ne pas être responsable de l’accident.
“Un dossier extrêmement dramatique”
“C’est un dossier extrêmement dramatique”, a décrit son avocat. “La victime souffre encore, elle a fait deux tentatives de suicide, a pris 30 kilos, elle vit avec une poche, elle est détruite.” Selon lui, ce qui est “triste” dans cette affaire, c’est l’attitude du prévenu qui, le jour de l’accident, “aurait dû aller la voir à l’hôpital alors même que son pronostic vital était engagé, il a préféré retourner faire la fête”. Le jour de l’audience, “il fuit ses responsabilités !”
La procureure, qui a requis 18 mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de 3 ans et l’obligation d’indemniser la victime, a insisté : “Tout conducteur se doit de s’assurer de la sécurité de ses passagers ! Si la victime a refusé de prendre place au milieu, vous auriez dû réagir à ce moment-là.” Aujourd’hui, sa vie de femme “est ruinée” et sa vie d’adulte “remise en cause”, a-t-elle regretté.
L’avocat du prévenu, à propos de ce dossier “délicat et sensible”, a rappelé que l’enquête n’a pas relevé de fautes des protagonistes. À l’attention du tribunal, il a dit : “Il vous revient de savoir si l’on peut reprocher quelque chose à mon client”. Il a affirmé, au passage, que celui-ci “était effondré”. “C’est un accident qui a choqué tout le monde.” Il a plaidé la relaxe. “C’est triste, très désagréable de se défausser, mais juridiquement, vous ne pouvez pas condamner sur les bases de faits qui n’ont pas de liens de causalité avec l’accident.” À défaut d’une relaxe, il a sollicité un partage des responsabilités.
Le prévenu a finalement été condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
Ce jour de janvier 2022, l’ambiance est à la fête sur l’île Sœur. Sur l’un des motu, une famille célèbre un anniversaire. Le soleil est au rendez-vous. En fin d’après-midi, la victime est dans l’eau et discute avec un oncle qui s’apprête à partir se balader en jet-ski. L’homme propose de l’emmener. Finalement, elles sont deux à monter sur l’engin. La victime, 17 ans, et une cousine d’une vingtaine d’années.
“Je leur avais dit que je n’avais pas de gilet pour elles”, a assuré le prévenu à la barre du tribunal correctionnel ce mardi matin. “Je leur avais dit aussi de bien s’accrocher.” Il a également indiqué avoir demandé à la victime de prendre place au milieu pour “équilibrer les charges”. L’engin s’est éloigné. La passagère installée juste derrière le pilote s’est accrochée au gilet de ce dernier, il était prévu à cette attention. La victime, qui aurait fait le choix de s’installer à l’arrière, s’est tenue à la passagère centrale. “Mais très légèrement”, précisera celle-ci lorsqu’elle sera interrogée.
À la première accélération, la victime a été projetée vers l’arrière. Jambes écartées, elle a traversé le jet d’eau arrière de l’appareil. “J’ai alors senti une douleur très forte dans le bas du ventre, j’ai vu tout le sang autour de moi.” Le jet a perforé son périnée, et irrémédiablement détruit son vagin et son anus. Transportée à l’hôpital en urgence, elle a subi une première opération de 7 heures. Elle a ensuite passé trois mois au Taaone subissant au total neuf opérations. Tout au long de l’audience, le prévenu a répété ne pas être responsable de l’accident.
“Un dossier extrêmement dramatique”
“C’est un dossier extrêmement dramatique”, a décrit son avocat. “La victime souffre encore, elle a fait deux tentatives de suicide, a pris 30 kilos, elle vit avec une poche, elle est détruite.” Selon lui, ce qui est “triste” dans cette affaire, c’est l’attitude du prévenu qui, le jour de l’accident, “aurait dû aller la voir à l’hôpital alors même que son pronostic vital était engagé, il a préféré retourner faire la fête”. Le jour de l’audience, “il fuit ses responsabilités !”
La procureure, qui a requis 18 mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de 3 ans et l’obligation d’indemniser la victime, a insisté : “Tout conducteur se doit de s’assurer de la sécurité de ses passagers ! Si la victime a refusé de prendre place au milieu, vous auriez dû réagir à ce moment-là.” Aujourd’hui, sa vie de femme “est ruinée” et sa vie d’adulte “remise en cause”, a-t-elle regretté.
L’avocat du prévenu, à propos de ce dossier “délicat et sensible”, a rappelé que l’enquête n’a pas relevé de fautes des protagonistes. À l’attention du tribunal, il a dit : “Il vous revient de savoir si l’on peut reprocher quelque chose à mon client”. Il a affirmé, au passage, que celui-ci “était effondré”. “C’est un accident qui a choqué tout le monde.” Il a plaidé la relaxe. “C’est triste, très désagréable de se défausser, mais juridiquement, vous ne pouvez pas condamner sur les bases de faits qui n’ont pas de liens de causalité avec l’accident.” À défaut d’une relaxe, il a sollicité un partage des responsabilités.
Le prévenu a finalement été condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis.