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18 ans de prison pour avoir tué sa mère


Tahiti, le 30 novembre 2025 - L’homme de 51 ans poursuivi pour avoir étranglé sa mère le 9 octobre 2022 à Taiarapu-Est a été condamné vendredi par la cour d’assises à 18 ans de prison, sans peine de sûreté après trois jours de débats. 

 

En octobre 2022 à Taiarapu-Est un homme avait contacté l'un de ses proches pour lui avouer qu'il venait de tuer sa mère, une femme de 78 ans avec laquelle il vivait et entretenait, selon certains membres de leur famille, une relation “fusionnelle”

Sur place, les forces de l’ordre n'avaient pu que constater le décès de la vieille dame, retrouvée inanimée sur le sol, couverte d'un drapeau et d'un cadre la représentant avec son mari, décédé plusieurs années auparavant. 

L'accusé avait reconnu avoir à l’époque eu une impulsion “subite” le poussant à mettre fin à la vie sa mère. 

Selon un expert, le passage à l'acte était survenu “dans un contexte de malaise psychique évoluant depuis plusieurs mois et qui prenait sa source dans un conflit pulsionnel intrapsychique où il était tiraillé entre devoir et désir, amour et haine envers sa mère et refoulait un désir de mort à son égard”. Tuer sa mère s’apparentait pour lui à “une manière de reprendre son désir, son autonomie et il n'a pas su faire autrement pour se défaire d'une relation aliénante”. Le meurtre sur ascendant est passible de la réclusion criminelle à perpétuité. 

Au cours du procès, les témoignages ont cependant dépeint un homme “calme”, dont la relation était “particulière” avec sa mère. “Avec sa maman, c'était difficile de les séparer. Elle avait une emprise sur lui, j'avais l'impression qu'il ne vivait plus et j'avais surtout peur pour lui. C'était une présence constante car s'il allait chercher une chaise ou un verre d'eau, elle le suivait. Je la trouvais très égoïste car elle l'empêchait de vivre.” “On aurait dit une femme jalouse de son mari comme si c'était son homme, cette image devait être dure à porter pour lui”, avait expliqué à la barre un témoin du quotidien de cet homme sous l’emprise de sa mère. 

L’accusé avait tout quitté pour s’occuper d’elle : Famille, travail, carrière dans l’armée. “J'ai ôté la vie de celle qui me l'a donnée”, a-t-il déploré avant de demander pardon a ses frères et à sa sœur.  

Après les plaidoiries et les réquisitions de l’avocat général, l’homme de 51 ans a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle. 


Rédigé par Bertrand PREVOST le Dimanche 30 Novembre 2025 à 14:21 | Lu 1234 fois