Tahiti Infos

1000 femmes porteuses de prothèses PIP en Polynésie: « il faudrait dix ans au chirurgien pour toutes les changer »


photo AFP
photo AFP
Une réunion du comité de suivi des prothèses mammaires défectueuses PIP s’est tenue la semaine dernière en présence de représentants des cliniques Cardella et Paofai, d’un représentant du Conseil de l’ordre des médecins, d’un médecin inspecteur, du docteur Blanquart qui a posé la plupart de ces prothèses, d’un médecin de la CPS et de deux membres du DPOS (département de planification et d’organisation des soins). La représentante des porteuses de prothèses PIP était également présente.

Selon les informations qui ont filtré de cette réunion à huis-clos, près de 1000 femmes seraient ou auraient été porteuses d’implants PIP en Polynésie française. Le docteur Blanquart en a posé sur 943 patientes entre 2001 et 2012, et le docteur Tagliana à peine une quinzaine. 185 d’entre elles auraient déjà procédé à une explantation de ces prothèses à leurs frais. « Le docteur Blanquart estime que s’il est le seul à faire ces opérations, il lui faudra dix ans pour procéder à toutes ces explantations » a relaté à Tahiti Infos une source proche du dossier. Le comité de suivi aurait donc rappelé qu’il existe trois autres chirurgiens esthétiques sur le territoire capables de procéder à l’explantation : les Dr Elo, Tagliana et Serra.

Pour l’heure, la prise en charge de l’explantation pour les femmes dont les prothèses ne sont pas fissurées ou rompues n’est toujours pas à l’heure du jour à la CPS. Les explantations dites préventives qui ont été recommandées par le ministère de la santé en métropole doivent encore être approuvées. La Caisse devrait prendre une décision dans le courant du mois de janvier. On sait d’ores et déjà qu’il n’y aura pas de remboursement rétroactif pour les femmes qui ont déjà procédé à une explantation préventive.

Le comité de suivi recommande aux porteuses de faire leur échographie mammaire de suivi. Quand à la DPOS, elle va recenser toutes les porteuses en Polynésie française. Cette liste sera transmise à l'AFSSAPS.

Les prothèses contiennent un additif pour carburants


Des révélations sur le gel des prothèses mammaires PIP, qui aurait contenu un additif pour carburants, alimentent encore la psychose sur ces implants défectueux, tandis que des avocats de victimes réclament en France de nouvelles analyses à l'Afssaps.

Selon RTL, les prothèses de l'entreprise varoise Poly Implant Prothèse (PIP) contenaient un mélange de produits commandés à de grands groupes de chimie industrielle, sans que leur éventuelle nocivité ait fait l'objet de tests cliniques.

Parmi eux, un additif pour carburants, le Baysilone, ainsi que le Silopren et le Rhodorsil, utilisés dans l'industrie du caoutchouc.
Reste à savoir comment l'entreprise a pu contourner les contrôles. "D'après ce que nous a dit un employé, le gel pour lequel PIP avait reçu une autorisation était stocké dans des cuves pour les contrôles, tandis qu'un autre, moins cher, lui était substitué dans la fabrication", avait expliqué un avocat à l'AFP en juin 2010.

Visé en France par deux enquêtes judiciaires "pour tromperie aggravée" et "homicide involontaire", Jean-Claude Mas, 72 ans, a été entendu à deux reprises par les enquêteurs, mais n'est pour l'heure pas mis en examen dans cette affaire et ne fait l'objet d'aucun contrôle judiciaire.

Le 24 décembre, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) a porté plainte au pénal "pour tromperie aggravée et escroquerie".

Rédigé par FK avec AFP le Lundi 2 Janvier 2012 à 14:58 | Lu 5018 fois