Tahiti, le 24 juin 2025 – Inauguré il y a tout juste deux mois, le dispensaire du Fare Ora de Hitia’a o te Ra n’a déjà plus de médecin. Les infirmiers continuent d’accueillir le public pour assurer les soins courants et la prévention, mais les administrés interrogés ne cachent pas leur déception. Si cette situation est annoncée pour “une durée indéterminée”, elle serait temporaire, l’équipe étant dans l’attente de “l’arrivée d’un nouveau taote”.
Depuis ce lundi, il n’y a plus de médecin au dispensaire de Hitia’a o te Ra. Si cette situation est loin d’être un cas isolé à Tahiti et dans les îles, elle a la particularité d’intervenir seulement deux mois après l’inauguration du Fare Ora par le gouvernement, le 25 avril dernier. Flambant neuf, le bâtiment centralise des services de proximité administratifs et de santé à Mahaena. Son ouverture avait entraîné la fermeture des anciens dispensaires de Hitia’a et Tiarei.
Depuis ce lundi, il n’y a plus de médecin au dispensaire de Hitia’a o te Ra. Si cette situation est loin d’être un cas isolé à Tahiti et dans les îles, elle a la particularité d’intervenir seulement deux mois après l’inauguration du Fare Ora par le gouvernement, le 25 avril dernier. Flambant neuf, le bâtiment centralise des services de proximité administratifs et de santé à Mahaena. Son ouverture avait entraîné la fermeture des anciens dispensaires de Hitia’a et Tiarei.
“Ce n’est pas l’idéal”
Du côté des administrés et patients, c’est un peu la désillusion. “On a besoin d’un médecin. On est nombreux à Hitia’a, Mahaena et Tiarei, et il y a beaucoup de gens malades. J’ai grandi au dispensaire et mes enfants aussi : on a l’habitude de pouvoir se soigner chez nous sans forcément devoir aller en ville. C’est un endroit agréable qui concentre plusieurs services, donc c’est dommage”, confie Paloma.
“S’il n’y a pas de médecin ici, je suis obligé d’aller sur Mahina où j’ai l’habitude avec un autre médecin. J’ai besoin de renouveler régulièrement mon ordonnance pour mes piqûres pour mon diabète. C’est fiu de changer aussi souvent d’interlocuteur. C’est plus simple d’être suivi par la même personne”, déplore Yves, détenteur d’un carnet rouge. En tant que mère de famille, Jessica ne cache pas sa déception : “Je suis déjà venue consulter une fois pour ma fille. (...) Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de monde, peut-être parce qu’il n’y a pas de médecin ? Un dispensaire, c’est fait pour aider la population qui n’a pas les moyens. Là, ce n’est pas l’idéal, alors à quoi ça sert ?”
Le dispensaire reste ouvert
L’absence de médecin ne signifie pas pour autant que le dispensaire est fermé, bien au contraire. Infirmiers, dentiste et sage-femme continuent d’accueillir le public pour assurer les soins courants et la prévention. Les patients ne pouvant être pris en charge sur place sont réorientés vers un médecin ou une autre structure, le cas échéant. Des kilomètres supplémentaires qui ne sont pas à la portée de toutes les familles, certaines ayant déjà des difficultés à se déplacer au sein même de Hitia’a o te Ra.
Contacté, le ministère de la Santé n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet pour l’instant. Dans ces conditions, difficile d’interroger le personnel sur place. Les seules informations officielles sont celles transmises sur la page Facebook du Fare Ora de Hitia’a o te Ra, en fin de semaine dernière : cette absence de médecin est à “durée indéterminée”, en attendant “l’arrivée d’un nouveau taote”. Une offre de poste est effectivement en ligne sur la plate-forme de recrutement Aravihi. Reste à savoir si elle sera suffisamment attractive pour être pourvue rapidement et durablement.