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​Les passagers du Gauguin débarqués et confinés


Tahiti, le 3 août 2020 – En dehors de la touriste américaine dépistée positive au Covid-19, tous les tests pratiqués sur les passagers et membres d'équipage du Paul Gauguin sont revenus négatifs lundi. Les occupants du navire ont commencé à être débarqués lundi soir et placés en confinement, principalement à domicile. Dans le même temps, le Pays a annoncé un test supplémentaire avant chaque croisière.
 
Confinés dans leurs cabines depuis la découverte samedi soir d'un cas de Covid-19 à bord, les 340 passagers et membres d'équipage du Paul Gauguin ont été autorisés à débarquer à partir de lundi soir après avoir été tous testés négatifs au coronavirus. Seule la touriste américaine dépistée positive –et sa mère qui voyageait avec elle– ont été placés à l'isolement dans un logement du Pays. Les autres occupants du navire ont signé un engagement à respecter leur confinement à domicile, la majorité des croisiéristes étant des résidents polynésiens, ou dans des logements individuels pour les touristes. Un confinement prévu pour une semaine, avec contrôle du bureau de veille sanitaire et du haut-commissariat, ont annoncé lundi soir le président Edouard Fritch et le haut-commissaire Dominique Sorain dans une conférence de presse commune sur cet épisode.
 
L'occasion pour les représentants de l'Etat et du Pays de confirmer plus précisément le déroulement des opérations de ces derniers jours. La touriste américaine était arrivée le dimanche 26 juillet en Polynésie avec un test négatif de moins de 72 heures. "C'était un cas asymptomatique", a expliqué le haut-commissaire, "ça signifie qu'elle a pu développer le virus après son arrivée ou qu'il s'agit d'un de ces fameux faux négatifs". Cette dernière a séjourné à l'hôtel Intercontinental et dans un AirBnB à Taiarapu Est pendant deux jours, avant de monter mercredi sur le Paul Gauguin. Et c'est lors de son escale à Bora Bora le vendredi qu'elle a pu déposer son auto-test, transmis par le centre médical de la Perle du Pacifique à l'Institut Louis Malardé. Samedi après la découverte du test positif, le navire qui croisait en direction de Rangiroa a été dérouté vers Papeete. "Ces touristes qu'on a vu ont été très sérieux. Elles ont porté des masques et ont respecté les gestes barrières", a assuré le président du Pays.
 
Grâce à l'enquête du bureau de veille sanitaire, 24 cas contacts de la touriste ont été identifiés et testés dès le dimanche à la fois sur Tahiti, Bora Bora et sur le Paul Gauguin. Tous ont été dépistés négatifs dans la journée. La touriste et sa mère ont également été re-testées, extraites du navire et placées à l'isolement. Les 339 autres passagers du navire ont été testés. Les résultats, tous négatifs, ont été annoncés lundi en fin d'après-midi. Plusieurs de ces occupants du navire ont rejoint leur domicile, des structures du Pays ou des structures hôtelières à leur convenance. Mais d'autres, notamment habitants de Moorea ou des îles, sont restés à bord pour la nuit.
 
Vers un troisième test pour les croisiéristes
 
"La logique dépister, tracer, isoler a fonctionné", s'est félicité le haut-commissaire lundi soir devant les médias insistant sur le "strict" respect du protocole et du "cumul de barrières successives" : test de moins de 72 heures, auto-test à 4 jours et suivi du voyage sur la plateforme Etis. "Cette traçabilité a fonctionné", a martelé Dominique Sorain, prenant à témoin le bon déroulement de l'épisode du Paul Gauguin et rendant hommage, comme Edouard Fritch, aux dirigeants de la compagnie de croisière. "Mon souci principal, c'est de vous rassurer", a de son côté déclaré Edouard Fritch, insistant sur son assurance que "depuis quatre mois le virus ne circule plus". Difficile pourtant d'établir une telle affirmation avec certitude vue la période d'incubation du virus, mais les deux responsables du Pays et de l'Etat n'ont pas hésité lundi après-midi à forcer le trait. L'objectif étant résolument de rassurer sur le bon fonctionnement du dispositif. Seul le haut-commissaire a tempéré l'espace d'un instant : "le risque zéro n'existe pas, il nous faut limiter ce risque". Les deux hommes insistant sur "l'équilibre" à trouver entre les aspects sanitaire et économiques de l'épidémie.
 
Mais le président Edouard Fritch a surtout annoncé, lundi, une future mesure barrière à destination uniquement des croisiéristes. En plus du test 72 heures avant l'embarquement vers la Polynésie et de l'auto-test au quatrième jour, toute personne souhaitant partir en croisière au fenua devra effectuer un test supplémentaire –à la charge du Pays– au moment de l'embarquement. L'objectif étant d'éviter les annulations en cours de route, comme celle du Paul Gauguin. La compagnie a d'ailleurs annoncé lundi à ses passagers qu'elle leur offrait le choix de reprogrammer leur départ fin août, d'obtenir un avoir à 120% du prix actuel de leur réservation pendant deux ans ou de se faire rembourser intégralement la croisière… Une annulation qui aurait des effets d'autant plus catastrophiques pour des cargos mixtes qui assurent, en plus de leur activité de croisière, la desserte régulière des îles en fret.
 
Pas de dépistage massif aujourd'hui
 
En revanche, pas question pour le haut-commissaire et le président du Pays d'imposer un confinement aux arrivants en Polynésie avant le résultat de leur auto-test au quatrième jour. "Sinon ils ne viendraient pas", a concédé Dominique Sorain. Pas question non plus aujourd'hui de dépistage à plus grande échelle pour la population. "Aujourd'hui, on n'en a pas besoin parce que le virus ne circule pas", a indiqué Hervé Varet de l'Institut Malardé. "Le jour où le virus va circuler, je peux vous assurer que les schémas de dépistage massifs se mettront en place. Quand on aura un cluster qui sera déclaré quelque part, parce qu'on a ce risque bien évidemment, il y aura tout ce qu'il faudra faire pour se dépister".
 


Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 3 Août 2020 à 21:48 | Lu 5251 fois