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​La Polynésie a besoin de 120 milliards


Tahiti, le 29 avril 2020 - Le Président de la République s’est entretenu hier en visioconférence avec les dirigeants et élus de Polynésie française, Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna. Saluant les efforts pour limiter la propagation du virus dans ces territoires du Pacifique, Emmanuel Macron a estimé que nos collectivités pouvaient être des “territoires pilotes en matière de déconfinement”. Les difficultés économiques liées au secteur du tourisme ont également été évoquées, Edouard Fritch estimant à “120 milliards de Fcfp” les besoins financiers de la Polynésie pour faire face à la crise.
 
En présence de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, le Président de la République Emmanuel Macron a tenu hier une visioconférence avec les dirigeants et élus de Polynésie française, de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna, où il devait initialement se rendre mi-avril. “Aujourd’hui j’ai une pensée pour nos amis Polynésiens que je devais visiter il y a quelques jours, (...) et dont je devais à peine revenir (...). Ce n’est que partie remise et vraiment un mot d’amitié pour la Polynésie”, a notamment déclaré le Président de la République.
 
Le haut-commissaire et le président du Pays ont d’abord fait le point sur la situation épidémique au fenua et la stratégie de protection mise en place avec le confinement décidé dès le 20 mars et les mesures d’allègement applicables dès aujourd’hui. En effet, au regard de la situation maîtrisée en outre-mer, les collectivités ultramarines peuvent être considérées comme des “territoires pilotes en matière de déconfinement”, a indiqué le chef de l’Etat. Emmanuel Macron a d’ailleurs salué le travail de gestion de crise réalisé dans l’ensemble du Pacifique. “Vous avez formidablement géré ensemble avec les compétences qui sont les vôtres cette phase qui était difficile (...) avec des vrais résultats à la clé.” Au cours des échanges, la problématique du rapatriement des résidents polynésiens depuis la métropole a été abordée avec la nécessité de mettre en place un sas sanitaire pour empêcher toute importation du virus. Toutes les précautions seront prises à leur départ avec des tests et à leur arrivée avec une quatorzaine stricte dans un lieu dédié et de nouveaux tests (voir en page 10).
 
Le tourisme, poumon économique malade
 
La situation économique et les modalités du partenariat entre l’État, le Pays, les communes et l’ensemble des acteurs économiques ont ensuite été évoquées. Un partenariat “nécessaire pour définir, ensemble, les perspectives de court terme et de moyen terme pour remédier au mieux à l’impact pour l’économie polynésienne des mesures de confinement”, indique le haut-commissariat dans un communiqué. Ces mesures ont entrainé la paralysie d’une part importante de l’économie locale, notamment dans le secteur du tourisme. Le haut-commissaire et le président du Pays ont ainsi décrit la situation polynésienne et formulé les besoins médicaux, économiques et financiers du Pays.
 
Le président de la Polynésie française a par ailleurs sensibilisé le Président de la République sur la situation de dépendance de la Polynésie française à l’égard du tourisme international, fortement impacté par la crise sanitaire. Ce sujet est étroitement lié à la problématique de l’ouverture des frontières au trafic international pour tous les passagers résidents et non-résidents qui souhaitent venir en Polynésie française dans les prochaines semaines. Le tourisme et ses activités annexes représentent plus de 15% du PIB de la Polynésie française. Les besoins financiers du Pays pour faire face à la crise sont de l’ordre de 120 milliards Fcfp, ont estimé les autorités du Pays. A cet effet, le président Fritch a demandé la constitution d’un comité local d’experts (IEOM, AFD, ISPF, DGFIP, et gouvernement) pour affiner les besoins financiers formulés lors de l’échange téléphonique.

Rédigé par Antoine Samoyeau, avec communiqué le Mercredi 29 Avril 2020 à 23:29 | Lu 4379 fois