
Le maire de Taiarapu-Est a été interrogé sur le projet de reconversion du site, incluant la restauration du fort historique (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 26 juin 2025 – Une série documentaire retraçant l’histoire des guerres franco-tahitiennes est en cours de tournage à Tahiti, aux îles Sous-le-Vent et aux Marquises. Cette semaine, deux journées ont été consacrées au fort de Taravao, entre reconstitutions historiques et projet de réhabilitation.
L’équipe de tournage du docu-fiction Les Liens du sang : une histoire des guerres franco-tahitiennes a pris ses quartiers au fort de Taravao pendant deux jours, cette semaine. Trois épisodes de 52 minutes sont en préparation pour Polynésie La 1ère, un format de 90 minutes pour France 3 et des modules de 13 minutes pour TV5 Monde sur Tahuata, Taiarapu-Est et Punaauia, en tant que communes partenaires.
L’équipe de tournage du docu-fiction Les Liens du sang : une histoire des guerres franco-tahitiennes a pris ses quartiers au fort de Taravao pendant deux jours, cette semaine. Trois épisodes de 52 minutes sont en préparation pour Polynésie La 1ère, un format de 90 minutes pour France 3 et des modules de 13 minutes pour TV5 Monde sur Tahuata, Taiarapu-Est et Punaauia, en tant que communes partenaires.
Des lieux de mémoire
“On s’intéresse aux affrontements qui ont eu lieu entre 1845 et 1898 aux Marquises, à Tahiti et aux îles Sous-le-Vent. On a beaucoup parlé du protectorat et de Pomare V, mais pas assez de cette partie-là. On essaie de retracer, d’un point de vue historique et archéologique, toutes les batailles qui ont eu lieu en Polynésie”, explique Virginie Tetoofa, productrice et gérante de Ahi Company, en partenariat avec Alma Productions sur ce projet. “On veut rappeler aux gens ce qui s’est passé : on ne s’est pas fait annexer dans la paix. On se base sur les écrits français, mais aussi sur la tradition orale polynésienne.”
Ce projet a été inspiré au réalisateur Charles-Antoine De Rouvre il y a quatre ans : “On m’a fait visiter un jour un fortin de la Punaruu, et j’ai constaté avec surprise que les meurtrières étaient tournées vers la montagne. C’est là qu’on a commencé à me raconter l’histoire de la résistance tahitienne, que j’ai trouvée passionnante et intéressante à raconter. L’idée, c’est de montrer que ces sites, où se sont déroulés d’intenses combats au moment de la colonisation de Tahiti et de la Polynésie, existent toujours et peuvent être des lieux de mémoire.”
Une équipe locale
Commencé en mars aux Marquises, le tournage s’est poursuivi sur neuf jours entre mai et juin pour le volet fiction, qui a mobilisé une équipe essentiellement locale de 16 techniciens, avec deux comédiens principaux pour incarner le point de vue français et polynésien, et environ 80 figurants. Les dernières scènes de reconstitution ont été tournées ce mercredi au fort de Taravao, avant le lancement de la prochaine phase des travaux dans le cadre du Contrat de redynamisation des sites de Défense (CRSD).
Parmi les intervenants du volet documentaire, le maire de Taiarapu-Est a tenu à soutenir ce projet. “C’est une partie de notre passé qu’il faut restituer. Peu de gens connaissent l’histoire de ce fort. Quand il sera restauré, les touristes, mais surtout la population et nos enfants pourront s’informer sur l’histoire de leurs ancêtres. Même s’il y a une part de tristesse du fait des combats franco-tahitiens, il faut chercher à comprendre et à partager ce qui s’est passé à l’époque”, remarque Anthony Jamet.
Le tournage doit reprendre mi-juillet à Tahiti, de Mahaena à Punaruu, en passant par Fautaua, mais aussi à Huahine et Raiatea. Localement, la diffusion est prévue en mars 2026, et peut-être avant dans le cadre d’un projet de présentation au Festival international du film documentaire océanien (Fifo).
Maeva Cavallo, référente historique et culturelle de la commune de Taiarapu-Est : “Réhabiliter l’histoire”
“C’est important de se réapproprier et de réhabiliter l’histoire, et c’est l’enjeu de ce projet. Je pense qu’on est sur la bonne voie. Ça va permettre à la population et aux nouvelles générations de mieux comprendre ce qui s’est passé, pourquoi le fort a été construit sur l’isthme et comment il a impacté le développement de la Presqu’île. Les militaires sont à l’origine de l’urbanisation de Taravao, avec les artères entre Phaëton, Faratea et Afaahiti. C’est bien de proposer un regard croisé, pas seulement celui des vainqueurs. Nos ancêtres ont combattu valeureusement : les chefs étaient tous impliqués.”