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​Bilan épidémiologique de l’épidémie de coqueluche en Polynésie française


Tahiti le 24 novembre 2025. Dans son dernier bulletin de veille sanitaire, L’agence de régulation sanitaire et sociale (ARASS) a dressé le bilan de l’épidémie de coqueluche qui a sévi en Polynésie française de juin 2024 à mai 2025. 698 personnes malades ont été recensées et un nourrisson est décédé.
 

Bien que la grande majorité des cas rapportés se trouvaient aux Iles-du-vent (97%), une propagation à travers les Iles-sous-le-vent, les Tuamotu-Gambier et les Australes a été observée.

Entre juin 2024 et mai 2025, 698 cas ont été confirmés, entraînant 23 hospitalisations dont 16 nourrissons de 8 mois ou moins qui étaient non ou partiellement vaccinés. Un décès chez un nourrisson a également été rapporté. Le pic épidémique est intervenu en octobre 2024, suivi d’une décroissance progressive jusqu’à la fin de l’épisode en mai 2025.

Cette épidémie a mobilisé les professionnels de la santé mais également les professionnels de l’éducation et de la petite enfance. En effet, la majorité des cas était des personnes de moins de 20 ans et un gap immunitaire a été observé chez les personnes de 15 à 19 ans qui représentaient 62% des personnes de 10 à 19 ans.

Ce gap immunitaire chez les 15-19 ans serait lié à la diminution de la protection vaccinale après le rappel à 11 ans, renforcée par les contacts fréquents en milieu scolaire.

Pour contenir l’épidémie, la surveillance sanitaire a été renforcée avec une diffusion régulière à travers le bulletin hebdomadaire. Des campagnes de vaccination ont été menées avec notamment une prise en charge du vaccin pour la femme enceinte et la mise en place d’une équipe mobile pour le personnel de la petite enfance.

Une antibioprophylaxie a été proposée aux contacts à risque, et des messages de prévention ont rappelé les mesures barrières. En novembre 2025, une circulaire a pérennisé la prise en charge vaccinale des femmes enceintes qui est une des stratégies les plus efficaces pour réduire le nombre de cas chez les nourrissons.

La recrudescence observée en Polynésie française s’inscrit dans une tendance mondiale, note le bilan de l’ARASS. En 2024, la France a signalé 5 616 cas, les États-Unis 35 435, l’Australie 24 108 et la Nouvelle-Zélande plus de 1 200 cas, illustrant une reprise des épidémies liée à la baisse de couverture vaccinale et à la perte d’immunité post-pandémie.

Ces tendances soulignent l’importance du maintien d’une immunité collective.

La vaccination reste le meilleur moyen de prévention contre la coqueluche, précise l’ARASS en conclusion. Il est essentiel de respecter le calendrier vaccinal pour les nourrissons et d’effectuer les rappels chez les adultes, en particulier les femmes enceintes et les personnes en contact avec les nourrissons.

Rédigé par D'après communiqué le Lundi 24 Novembre 2025 à 09:27 | Lu 995 fois