Tahiti Infos

​Bâle possède bien un vrai Gauguin


Tahiti, le 30 octobre 2025 - Fabrice Fourmanoir, expert et justicier de l’art à ses heures, avait encore fait parler de lui il y a quelques mois, cette fois-ci à Bâle alors qu’il affirmait que l’autoportrait de 1903 de Paul Gauguin installé au Kunstmuseum était un faux. Ce jeudi, le musée a tranché et affirme que l’œuvre est une vraie peinture de Paul Gauguin, même si celle-ci a dû être retouchée entre 1918 et 1926.

 
Le 16 avril dernier, le journal helvète 24 Heures avait mordu à l’appel de Fabrice Fourmanoir qui expliquait, avec force de détails, que l’ultime autoportrait de Gauguin datant de 1903, année de sa mort, exposé au Kunstmuseum de Bâle, était un faux.
 
Une nouvelle enquête élucidée par l’expert auto-proclamé en faux Gauguin, qu’il voit d’ailleurs un peu partout. Fort de son expertise reconnue en 2019 sur la sculpture Tête avec cornes exposée au Getty de Los Angeles et désattribuée officiellement, ce dernier parvient régulièrement à jeter le doute.
 
Exposé depuis 1945 au Kunstmuseum de Bâle, cet autoportrait non signé ni daté était, pour Fourmanoir, l’œuvre de Ky-Dong, ami vietnamien de Paul Gauguin. Yeux bleus plutôt que marrons, nez trop droit, des preuves irréfutables selon lui. Pendant plusieurs mois, l’œuvre a été retirée du musée, le temps de procéder à des analyses.
 
Jeudi, on apprenait qu’après plusieurs mois d'enquête, le Kunstmuseum de Bâle avait tranché : l'Autoportrait aux lunettes aurait bien été peint par Paul Gauguin, même si le musée tient à signaler que “l'analyse a également révélé que certaines zones du visage ont été retouchées ultérieurement, entre 1918 et 1926”.
 
L'enquête aurait permis de clarifier l'histoire complexe de l'œuvre. Pour le musée, il n'y a aucune indication d'une intention de falsification. Il est plutôt probable que le tableau ait été créé par Gauguin en 1903, peut-être avec le soutien de Nguyen Van Cam. La révision partielle du portrait par des tiers de la période entre 1918 et 1926 a pu être prouvée.
 
En plus de l'examen microscopique, le service de restauration du Kunstmuseum a utilisé les techniques d'imagerie de la photographie technique sous éclairage normal et UV, de la réflectographie infrarouge et de la radiographie, explique la Radio-Télévision Suisse-Romande. Pour identifier liants et colorants, des microéchantillons ont été prélevés et analysés à la Haute école des arts de Berne.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Jeudi 30 Octobre 2025 à 15:48 | Lu 2181 fois