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​À Paris, Fritch sollicite la "solidarité nationale"


Paris, le 30 mars 2021 - Le président du Pays, Edouard Fritch, était ce mardi 30 mars dans la capitale française. Il y a rencontré le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, le Premier ministre, Jean Castex, et le Président de la république Emmanuel Macron. Il repart mercredi pour le fenua, signataire de conventions qui promettent de ramener 29 milliards de Fcfp pour la lutte contre les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
 
Arrivé hier, reparti demain. C'est un voyage de très courte durée que le président du Pays a effectué en France autour de ce mardi 30 mars, à Paris. Avec sa délégation de conseillers, entouré des élues polynésiennes au Parlement français, Maina Sage et Lana Tetuanui, il a rencontré des responsables politiques parisiens toute la journée. Édouard Fritch a débuté son cycle de travail en se rendant chez le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu. L'entretien était décrit comme "informel" par les fonctionnaires de la rue Oudinot dans le sens où il ne donnait lieu à "aucune annonce". Il a néanmoins été question du système de santé polynésien et de son potentiel financement par la France dans un partenariat qui verrait Paris avancer 50% des frais d'investissement tandis que le Pays assurerait l'autre moitié des fonds.
 
C'est sous un soleil printanier, timide et un peu froid mais tout de même présent, que le président Edouard Fritch a poursuivi sa journée de rencontres politiques. Il était attendu à l'hôtel Matignon, rue de Varenne, où il a été reçu par le Premier ministre Jean Castex. Cette fois, l'entretien s'est avéré plus fructueux puisque trois conventions et documents relatifs aux relations entre la Polynésie française et la France ont été signés. "29 milliards de Fcfp, ce n'est pas rien quand même, cela va redonner de l'oxygène à de nombreux secteurs économiques et entreprises de chez nous", s'est félicité le président du Pays, à la sortie de l'hôtel de Matignon, après avoir paraphé les documents en présence de quelques journalistes en plus des membres du gouvernement français et de sa propre délégation. "Notre économie est fortement sinistrée par la crise sanitaire : nombre de nos citoyens font face à une baisse de revenus conséquente. C'est parce que la situation est difficile pour de nombreux pays à travers le monde que nous faisons appel à la solidarité nationale envers la France."
 
Les fonds devraient notamment servir à construire des abris anti-cycloniques dans les Tuamotu. Plusieurs dizaines d'îles basses se trouvent encore sans école surélevée ou bâtiment public suffisamment haut pour pouvoir s'y réfugier en cas de houle cyclonique ou pire de tsunami. Les contrats de construction que les entreprises polynésiennes passeront avec les pouvoirs publics afin de réaliser ces bâtiments sont censés "relancer l'économie locale". A propos de la principale source de devises du gouvernement polynésien, le tourisme, le président Édouard Fritch a affirmé travailler avec les autorités françaises à la réouverture des frontières de la Polynésie française pour le 1er mai. Les protocoles sanitaires et les précautions à prendre afin d'éviter de graves problèmes sanitaires sont "en cours de discussion".
 
Fritch parle nucléaire avec Macron

Questionné sur les suites à donner à l'enquête journalistique publiée récemment dans Mediapart sur les conséquences des essais nucléaires dans le Pacifique, le président du Pays a botté en touche. Il a affirmé "ne pas en avoir parlé avec les responsables politiques français parce qu'il est important de parler des choses positives".
Pourtant, dans un communiqué de presse diffusé mardi midi à Papeete, Édouard Fritch affirme qu'il a bel et bien abordé le sujet avec le président de la République Emmanuel Macron. "Beaucoup de mesures ont pu être prises en faveur de l’indemnisation et de la réparation, a déclaré le président du Pays selon les propos rapportés par les services de la présidence. Or, on s’aperçoit aujourd’hui, qu’une politique d’indemnisation et de réparation qui est pourtant indispensable s’avère insuffisante. Il a suffi qu’un livre soit publié pour que le sujet s’enflamme à nouveau, donnant le sentiment que l’on cache des choses graves sur le nucléaire". Plus loin, Édouard Fritch, se félicite de ce que "le Président Emmanuel Macron propose une Table Ronde de Haut Niveau sur le nucléaire. Le lancement de cette initiative est souhaité pour le mois de juin 2021 à Paris."
 
Le président Macron est lui, en personne, attendu "pour la fin du mois d'août" au fenua, en Océanie. La visite diplomatique a déjà été reportée de nombreuses fois depuis un an. Reste à savoir si la pandémie ne la rendra pas impossible cette année encore.
 


Rédigé par Julien Sartre le Mardi 30 Mars 2021 à 12:23 | Lu 2158 fois